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Pour les milieux politiques, toutes les éventualités restent ouvertes « Nous l’avons avancée d’un mois », affirme Berry, laconique

«Nous l’avons avancée d’un mois. » C’est par ces mots que le président de la Chambre, Nabih Berry, a répondu hier, place de l’Étoile, à une question concernant une éventuelle décision portant sur l’échéance présidentielle, après sa réunion de concertations hebdomadaire avec le président de la République, le général Émile Lahoud. Une interprétation littérale des propos de M. Berry signifierait que le processus en faveur de l’amendement constitutionnel serait en cours et prendrait fin selon des délais bien déterminés (en septembre). Le président de la Chambre a toutefois refusé d’éclaircir ses propos, qui ont suscité l’intérêt des députés présents sur place, lesquels se sont précipités chez lui pour en savoir plus. Pourtant, de source officielle, on insistait hier sur le fait que la visite de M. Farouk el-Chareh à Baabda n’avait pas été évoquée durant la rencontre entre les deux présidents. Le débat et les spéculations sur la présidentielle se sont par ailleurs poursuivis hier dans les milieux politiques. Ainsi, le député Khalil Hraoui a-t-il estimé que « toutes les éventualités sont ouvertes concernant l’échéance présidentielle, compte tenu surtout des développements régionaux et des pressions qui sont exercées sur le Liban, et leurs répercussions sur le pays ». M. Hraoui, qui s’exprimait hier dans le cadre d’un entretien à La Voix du Liban, a estimé que « les pressions actuellement exercées sur le Liban dépassent les personnes et visent des options politiques et stratégiques ». « Il incombe à toutes les parties politiques qui croient en ces options de dépasser les intérêts étroits et personnels et de consolider la solidarité qui existe entre elles pour le bien commun et l’intérêt public et national », a-t-il souligné. De son côté, le député Antoine Haddad a estimé que le mot de la fin irait au Parlement, concernant la présidentielle. Dans un entretien accordé à l’agence al-Markaziya, M. Haddad a indiqué qu’il était en faveur de l’amendement de l’article 49 de la Constitution pour qu’il n’y ait pas de confusion chaque six ans, et que les choses soient claires une bonne fois pour toutes. Le député du Metn a estimé qu’il fallait permettre au président de briguer un second mandat, de préférence un quinquennat. Il a ensuite rendu hommage au président Lahoud, saluant son « audace », son « intégrité » et, évoquant également son projet de reconstruction de l’État. « Ce serait un crime de ne pas lui donner une autre chance pour que ce projet (l’État de droit et de justice sociale), sans lequel le pays n’a pas d’avenir, se réalise », a indiqué M. Haddad. Et d’ajouter : « Si l’on demande à quelqu’un ce que le président Lahoud a commis comme erreur, il ne saura pas répondre et ne trouvera rien à redire. Si M. Lahoud n’a pas réussi à réaliser certains aspects du discours d’investiture, il n’en est pas responsable. C’est le pouvoir exécutif qui en assume la responsabilité. Nous souhaitons qu’il bénéficie de gouvernements homogènes qui pourront réaliser ce projet. » Quant au député César Moawad, il a nié toute initiative visant à donner naissance à une nouvelle alliance entre le ministre Sleimane Frangié et le bloc parlementaire du chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, la Rencontre démocratique. Une alliance qui serait orientée contre la prorogation ou la reconduction du mandat Lahoud. M. Moawad, qui s’exprimait dans un entretien à Radio Liban libre, a précisé que la rencontre qui a réuni mardi le ministre de la Culture, Ghazi Aridi, et M. Frangié avait porté sur l’échéance présidentielle. Les deux hommes ont en effet passé en revue les différentes éventualités et ont évoqué les derniers développements sur la scène interne, de la visite de M. Farouk el-Chareh aux concertations entre le président Assad et les responsables libanais. M. Moawad a enfin estimé qu’il était impossible de parler d’un front visant à lutter contre la prorogation ou la reconduction, parce que l’objectif de notre bloc ou de celui de M. Joumblatt n’est pas de diriger un front contre quelqu’un. Selon le député, « les chances de l’amendement constitutionnel se sont renforcées, mais la voie reste ouverte à d’autres éventualités ». L’ancien député Tammam Salam, à l’issue de la réunion de la Rencontre nationale, a lui aussi estimé que toutes les éventualités sont à prévoir, notamment l’amendement constitutionnel. « Les Constitutions ne sont pas des textes sacrés (...). Si la personne concernée fait partie d’une grande cause, alors l’amendement de la Constitution est à sa place », a-t-il indiqué. Quant au chef du Parti national libéral (PNL), Dory Chamoun, qui avait tout récemment estimé que la prorogation ou la reconduction n’avaient plus vraiment la cote, il a indiqué que « ceux qui évoquent une hausse des opportunités de la prorogation ne font que refléter leur point de vue. Personnellement, je n’ai pas changé d’avis ». « Ce qui se produit montre à quel point la Syrie s’ingère dans les affaires libanaises, et c’est de la faute des Libanais », a-t-il ajouté.

«Nous l’avons avancée d’un mois. » C’est par ces mots que le président de la Chambre, Nabih Berry, a répondu hier, place de l’Étoile, à une question concernant une éventuelle décision portant sur l’échéance présidentielle, après sa réunion de concertations hebdomadaire avec le président de la République, le général Émile Lahoud. Une interprétation...