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La fronde du Likoud menace le plan de retrait de Gaza

Appelée à se prononcer aujourd’hui sur l’entrée des travaillistes au gouvernement, la convention du parti conservateur Likoud au pouvoir pourrait en fait mettre en péril le plan du Premier ministre Ariel Sharon de retrait de Gaza. Tel est en tout cas l’objectif proclamé par les « durs » du Likoud, le parti de M. Sharon, qui ont obtenu la convocation, ce soir à Tel-Aviv, des quelque 3 000 délégués de l’instance suprême du parti. Ils rassemblent les adversaires irréductibles au « plan de séparation » de M. Sharon, comme le ministre sans portefeuille Uzi Landau, qui défendent les dogmes du Likoud, parti traditionnellement hostile à un partage d’Eretz Israël, Israël dans ses frontières bibliques, de la Méditerranée au Jourdain. Poussé par l’extrême droite du parti qui a créé un puissant lobby, ce courant veut empêcher l’entrée des travaillistes au gouvernement alors qu’elle est jugée indispensable par M. Sharon pour faire passer son plan. À ceux-là se joignent tous ceux qui s’opposent à l’entrée des travaillistes au gouvernement pour d’autres raisons. Certains, comme le ministre des Affaires étrangères Sylvan Shalom, craignent de perdre des postes ou s’inquiètent d’un déclin de l’influence du Likoud au profit d’un parti rival qui avait été écrasé aux élections de janvier 2003. Il y a aussi la cohorte des mécontents qui reprochent au Premier ministre et chef du Likoud de ne tenir aucun compte des décisions de son propre parti, dont la base avait rejeté à une écrasante majorité en mai son plan de retrait. En sens inverse, M. Sharon peut compter sur les craintes au sein du parti qu’une défaite trop humiliante de son « numéro un » n’entraîne une crise grave, voire une scission, alors qu’il brandit la menace d’élections anticipées. Les opposants à l’entrée des travaillistes ont d’ores et déjà marqué un point à la veille de cette réunion cruciale en obtenant qu’un vote soit secret, ce qui permettrait aux délégués de ne pas tenir compte de possibles pressions du Premier ministre. Mais « Sharon dispose toujours d’un atout dans sa manche : organiser des élections anticipées, sachant que la majorité du parti ne souhaite pas un nouveau scrutin où le Likoud a tout à perdre après son succès historique aux législatives de 2003 », estime le politologue Gerald Steinberg, professeur à l’Université de Bar Ilan près de Tel-Aviv.

Appelée à se prononcer aujourd’hui sur l’entrée des travaillistes au gouvernement, la convention du parti conservateur Likoud au pouvoir pourrait en fait mettre en péril le plan du Premier ministre Ariel Sharon de retrait de Gaza.
Tel est en tout cas l’objectif proclamé par les « durs » du Likoud, le parti de M. Sharon, qui ont obtenu la convocation, ce soir à...