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Actualités - OPINION

Implantation - Des pressions épisodiques Beyrouth redoute toujours le fait accompli

De temps à autre, des allusions pressantes. Comme en ont lancé les congressmen lors de leur récente visite à Beyrouth. En posant des questions insidieuses sur les réfugiés palestiniens, qu’ils souhaitent voir intégrés dans le pays. L’implantation, on le sait, est totalement rejetée par le Liban. Qui veut garder des raisons d’espérer. Ainsi, selon un ancien ambassadeur, le projet, pour le moment négligé, posé sur une étagère, ne deviendrait sérieux que dans les quatre conditions suivantes : – au cas où le retour des Palestiniens, conformément à la résolution 194, apparaîtrait comme impossible. À cause du refus catégorique d’Israël. Qui craint d’être débordé par le nombre et de perdre à la longue son caractère racial ; – si le projet d’État palestinien, pouvant accueillir ceux qui le souhaiteraient, devait avorter. Les autres seraient indemnisés. Et auraient en tout cas un passeport palestinien en règle, leur permettant de gagner la destination qu’ils veulent ; – si la répartition des réfugiés entres divers pays d’accueil, disposant d’espace et de potentialités économique,s devait également se révéler impossible pour des considérations diverses ; – si les pays arabes devaient conclure la paix avec Israël sans prendre la peine de régler ni la question des déplacés ni celle de l’État palestinien. Bien entendu, comme l’ancien diplomate le souligne, l’interdit qui frappe l’implantation dans le prologue de la Constitution nationale et l’unanimité des Libanais à ce propos sont insuffisants. Le seul moyen de parer le danger est d’exiger que tout règlement de paix englobe une solution pour les réfugiés. Sans quoi ils resteraient à tout jamais là où ils se trouvent. Ce qui poserait un dur problème humanitaire. Et pour le résoudre, une partie des Libanais réclamerait la naturalisation de ces hôtes. Comme cela avait été le cas jadis pour des refugiés arméniens, kurdes ou autres. Le décret de 1994 sur les naturalisations a d’ailleurs ouvert la voie dans ce sens en cooptant des milliers de Palestiniens. Mais comment dépasser le stade des slogans et des protestations verbales ? Comment passer à des mesures pratiques de prévention ? La personnalité citée recommande, pour commencer, une campagne diplomatique intense en direction des grandes puissances, les États-Unis en tête, et du Conseil de sécurité. Pour pousser à la roue en ce qui concerne la création effective d’un État palestinien qui absorberait les réfugiés autant que faire se peut. Tandis qu’on fixerait des indemnités pour ceux qui ne retourneraient pas. En leur permettant de disposer d’un passeport palestinien. Ce qui en ferait des ressortissants étrangers comme d’autres. Les camps ne seraient plus alors nécessaires. Et les Palestiniens pourraient participer à la vie active de la société civile, s’y intégrer, mais en tant que résidents étrangers. Il faut en tout cas que le monde réalise que s’il n’y a pas un arrangement pour les réfugiés, il ne peut y avoir la paix dans la région. Car tout traité serait illusoire. C’est ce que les pays arabes, via la Ligue comme via leurs représentations à l’Onu, doivent poser comme condition sine qua non. Pour l’heure cependant, la question se pose de savoir si les grandes puissances, États-Unis en tête, vont tenir leurs engagements de créer un État palestinien. En l’imposant à Israël. Le problème est crucial pour le Liban. Qui héberge une large partie des réfugiés palestiniens, hospitalité bien au-dessus de ses moyens. Sans compter le danger d’une implantation qui casserait les délicats équilibres internes sur lesquels se fonde ce pays composite. C’est donc à lui de mobiliser les pays arabes et de s’adresser aux Occidentaux. En leur rappelant qu’ils ont cautionné, à travers Taëf, l’unité, la liberté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de ce pays. Ce qui implique, entre autres, qu’on ne doit pas lui faire payer le prix du problème des refugiés. Et qu’on ne doit pas non plus conforter les éventuels plans israéliens visant à disloquer la région en mini-États ethniques ou confessionnels. Émile KHOURY

De temps à autre, des allusions pressantes. Comme en ont lancé les congressmen lors de leur récente visite à Beyrouth. En posant des questions insidieuses sur les réfugiés palestiniens, qu’ils souhaitent voir intégrés dans le pays. L’implantation, on le sait, est totalement rejetée par le Liban. Qui veut garder des raisons d’espérer. Ainsi, selon un ancien...