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Actualités

Les lecteurs ont voix au chapitre

Lettre ouverte à M. FrangiéJe suis une personne qui a le glaucome, c’est-à-dire de la tension à l’œil. D’après tous les spécialistes, s’il n’est pas traité sérieusement, il rend la personne aveugle. Je suis obligée de mettre donc des gouttes de Xalatan une fois par jour, et de Cosopt deux fois par jour, matin et soir. Je suis peintre, j’ai besoin de ma vue ; mais pardon, qui est la personne qui n’a pas besoin de sa vue, pour ne pas être dépendante ? La Sécurité sociale, notre cher « damane », refuse de rembourser ces médicaments, arguant du fait que le glaucome n’est pas une maladie chronique. Quelle logique ! Si je demande justice, ce n’est pas à ma personne que je pense. Dieu merci, je peux payer mes médicaments, même s’ils sont chers. Mais chaque fin de mois, lorsque j’achète ces gouttes, je pense à des milliers de Libanais qui souffrent de cette maladie et sont condamnés à devenir aveugles un jour ou l’autre parce qu’ils n’ont pas les moyens de se les payer. Vous savez ce que signifie être aveugle, être dépendante, M. le ministre ? Malheureusement, je vois que notre ministère de la Santé, notre Sécurité sociale sont devenus aveugles et sourds. Ouvrez vos yeux et votre cœur à l’écoute du citoyen libanais, s’il vous plaît. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.Rosine VARTOUHI SISSÉRIAN À propos de « Star Ac »Permettez-moi d’exprimer ma désapprobation de voir à la une de votre journal un article concernant la « Star Ac 3 ». Peut-être est-ce là un événement très important, mais je doute que cela soit plus important que les massacres en Afrique, au Darfour, ou que d’autres sujets d’actualité qui mériteraient, eux, de figurer en page une. Je ne suis pas contre la « Star Ac », mais je trouve que cela est trop décadent. La TV réalité est le vice du siècle. Mais pourquoi lui accordez-vous une telle importance ? J’aurais préféré lire un article sur la cause féminine au Liban, sur ces droits bouffés par le machisme du Libanais. Ou encore à un sujet comme celui que vous évoquiez dans « Quand on bascule dans la misère à l’âge de l’adolescence », cet article qui illustre parfaitement le vice de notre société, de notre système, de l’indifférence des hommes aux malheurs d’autrui. Je ne peux que constater avec regret que notre société ne va pas bien et que tout ce que nous faisons, c’est nous enfouir la tête dans le sable, comme une autruche.Nabih ABI-HABIB Un journal ne saurait parler uniquement de la misère de notre pauvre monde. Vous reconnaissez vous-même que nous traitons de sujets intéressant la société, tout comme – bien entendu – nous parlons de politique, d’économie, de sport, etc. Et pourquoi pas, nous vous le demandons, parler de la « Star Ac » ?La grotte de Jeïta Rendre à César...Anne-Marie el-Hage vient de consacrer une de ses rubriques, « Citoyen grognon », dans L’Orient-Le Jour du samedi 7 août 2004, à la grotte de Jeïta. La grotte est belle mais le chemin qui y mène, dit-elle, n’est pas propre. La solution ? Rendre à César ce qui est à César, entendre par César le ministère du Tourisme et la municipalité de Jeïta. Croyez-moi, ils seront à la hauteur de la tâche. Si cette suggestion, on ne peut plus logique, ne convenait pas à la gérance de facto, offrez-lui alors les autres sites touristiques du pays. Le principe du tout ou rien sera respecté et la saleté, alors généralisée, ne choquera plus.André SAAD Médecin originaire de JeïtaPlus qu’une simple négligenceJe voudrais d’abord vous remercier d’avoir soulevé, sous le signe de la citoyenneté, le problème de l’environnement de la grotte de Jeïta, ce problème dont nombre de Libanais ne connaissent pas l’ampleur. Nous aurions souhaité que vous alliez plus loin, droit au but, pour dénoncer les vraies « ordures » qui ont abouti à l’état actuel des choses et à la plainte dont, avec vous, nous nous faisons l’écho. Comme vous le dites si bien dans votre article, le problème dépasse la simple négligence – qui n’en est pas une – et la gravité de la situation est bien réelle. La municipalité et l’État libanais sont totalement étrangers à la gestion de la grotte. Pour plus de précision, sur les 20 000 LL que le citoyen ou le touriste paie pour visiter la grotte, la municipalité ne perçoit que 300 LL et non pas 5 % comme vous le mentionnez, au lieu des 10 000 LL qui auraient dû être un droit consacré par la loi numéro 60/1988. Le dossier de la grotte de Jeïta reflète, encore une fois, l’incongruité dans la gestion des ressources du pays.Samir BAROUD Président de la municipalité de JeïtaFacturation... sans détail !Tous les moyens sont bons lorsqu’il s’agit de collecter de l’argent. Mais quand il s’agit de justifier la collecte... Suite à la réception d’une facture téléphonique d’un montant faramineux (appels sur ligne fixe seulement), j’ai voulu obtenir le détail des appels locaux. J’ai fait le tour des bureaux d’Ogero, eu droit à toutes sortes de réponses, des plus polies aux moins accueillantes, chacun et chacune renvoyant la balle dans l’autre camp et ma demande ne pourra avoir de suite car le directeur général n’avait pas donné son accord. « Le service existe mais n’a pas été activé », me répondit la dernière personne que j’ai appelée. Pour quelle raison ? Qui sait ? Le fait d’envoyer la facture à domicile est une chose superbe, mais faut-il qu’il y ait toujours quelque chose qui manque à notre bonheur ?Justine TELVEZIAN L’indispensable PC Le ministre Pakradouni a lancé un excellent projet, l’Internet pour tous et dans toutes les familles. Depuis que j’ai mon PC et que je suis lié par ADSL, mon activité intellectuelle et mes relations ont décuplé. C’est, comme disaient les communistes, un saut qualitatif brusque. Je suis en relation avec le monde entier, dans les médias et avec ma famille répandue partout. C’est un moyen essentiel pour l’échange des idées et pour « limer sa cervelle contre celle d’autrui » (Montaigne). C’est aussi aujourd’hui une nécessité pour moderniser l’État et le pays. Le PC est devenu indispensable pour tout travail, surtout pour les Libanais éparpillés aux quatre coins du monde. La modernité d’un pays se mesure aujourd’hui au nombre de PC(s) par habitant. De plus, l’informatique est rentable et économise beaucoup de services. Tous les Libanais, quelles que soient leurs tendances politiques, devraient encourager l’initiative du ministre Pakradouni.Roger AKL Mécontents, et pour cause...L’article de notre collaboratrice Anne-Marie el-Hage consacré à la grotte de Jeita nous vaut cette semaine deux lettres : celle du président de la municipalité de la localité dénonçant la manière dont sont gérées les ressources du pays ; et celle d’un médecin qui propose de « rendre à César ce qui lui appartient », c’est-à-dire de confier à nouveau la gestion du site au ministère du Tourisme et au conseil municipal. Deux autres lettres nous parviennent, l’une d’une artiste peintre qui proteste contre le fait que certains médicaments ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale, l’autre d’une abonnée au téléphone qui a réclamé une facture détaillée, en vain, au prétexte qu’aucune décision en ce sens n’avait été prise par le directeur général. Une autre protestation émane d’une lectrice que scandalisent le spectacle de jeunes enfants – de 7 à 10 ans parfois ! – improvisés marchands de fleurs et encore plus la réaction de certaines personnes à qui ils s’adressent. Et les animaux ? demande Samy Khayath, président de la SPA libanaise, aux candidats à la présidence de la République. Ce qui n’est pas sans rappeler la question posée autrefois par Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand...Ce n’est pas toujours « la faute aux autres »Non ce n’est pas toujours « la faute aux autres » car si ces « autres » sont indisciplinés, ils ont tous les droits, y compris celui d’assister à des concerts. À condition qu’il y ait quelqu’un pour les surveiller, voire même les guider. Mesdames du comité du Festival de Baalbeck, alors qu’à notre grand soulagement vous aviez annoncé dans les journaux du samedi 7 août que le récital de Placido Domingo commencerait à 20h précises, et que les retardataires ne seraient placés qu’au moment de l’entracte, voilà qu’ils affluaient vers les gradins à toutes les pauses, en particulier durant les premières 40 minutes du récital (...). Ça discutait, ça chahutait, ça appelait, ça protestait, et pour comble ça réclamait les places prévues, le tout à haute voix évidemment. Les hôtesses participaient à ce brouhaha. Une vraie calamité ! Est-il si difficile de prévoir une équipe « qualifiée » pour faire patienter les retardaires jusqu’à l’entracte ? Le Libanais est indiscipliné, je vous l’accorde, mais que faisons-nous pour remédier à cette mentalité ? Comme si l’indiscipline des spectateurs ne suffisait pas, les services de l’ordre (ou du désordre) participaient aussi à la kermesse. J’ai eu le malheur de choisir une place sur l’allée. J’ai dû par trois fois faire taire les hôtesses qui discutaient entre elles, sans compter les talkie-walkies qui sonnaient au mauvais moment, ou leurs incessantes allées et venues qui faisaient vibrer les échaffaudages. Quant aux gentils gendarmes chargés de la sécurité, pas du tout concernés par notre grand ténor, ils ont passé la soirée à se raconter leur vie et à rigoler, tout heureux de l’aubaine. Il faut dire qu’ils ne s’étaient pas fendus de 50, 100 ou 150 dollars le billet.Greta DIBEH « Orientaux » et « Occidentaux » L’article de Karim Richard Jbeyli, publié le 10 août 2003 dans L’Orient-Le Jour sous le titre « Le psychisme des Orientaux », est emblématique d’une confusion mentale de plus en plus répandue dans le monde d’aujourd’hui. Il est triste de voir qu’un Libanais vienne répandre à son tour tous les clichés véhiculés depuis des siècles sur un supposé « psychisme » des « Orientaux » à distinguer de celui des « Occidentaux ». Ainsi donc, aux yeux de M. Jbeyli, les 3 milliards d’êtres humains qui vivent géographiquement dans ce qu’on appelle « l’Orient » auraient un psychisme particulier qui les rendraient inaptes à comprendre les sciences, émotifs et imperméables à la raison. Cette théorie était en vigueur chez les auteurs du XIXe siècle qui hiérarchisaient les races. Elles sont aujourd’hui complètement discréditées grâce aux travaux des biologistes et des anthropologues, qui sont unanimes dans leur réfutation de ces thèses absurdes. M. Jbeyli écrit : « C’est à l’intellectuel que revient la tâche de réveiller la collectivité ». Il a bien raison et il ferait bien de commencer lui-même en refusant d’avoir recours à des catégories génériques et simplificatrices comme « L’Oriental ». M. Jbeyli ferait bien de se plonger dans le remarquable ouvrage de Georges Corm intitulé Orient-Occident : la fracture imaginaire. Nous avons assez souffert des simplifications abusives. Elles ont conduit au racisme antiarabe auquel nous assistons aujourd’hui et sont en partie la cause de cette scandaleuse guerre d’Irak. Il faut que nous arrêtions de propager de telles idées dépassées et dangereuses dans les journaux, même lorsqu’elles se présentent sous une forme déguisée et pseudo-intellectuelle.Raymond HITTI Ces marchands de fleurs... Voir ces gosses de 7 ans et 10 ans devant les boîtes de nuit et les pubs libanais à 4h du matin me révolte. Et ce qui me révolte encore plus, c’est de voir ces « jeunes filles », endimanchées de pied en cap, les humilier, les insulter et même parfois les bousculer. Si elles choisissent de les ignorer, c’est pour leur jeter un regard méprisant et hautain à la limite du dédain. Tout ça pourquoi ? Parce que ce pauvre enfant a osé, le sourire aux lèvres et avec toute la gentillesse du monde, leur tendre une fleur « à la plus belle des fleurs »... Avant de procéder à toute cette mise en scène, qu’elles aient juste une petite pensée pour ces enfants qui attendent la fin des soirées jusqu’à l’aube, parfois, une fleur à la main, alors qu’ils devraient être depuis 7h du soir bien au chaud dans une chambre baignée de rêves et de jouets, comme tous les enfants.Myrna MAALOUF Et les animaux, messieurs les candidats? Merci M. le député-candidat à la présidentielle Robert Ghanem pour avoir demandé aux citoyens libanais d’interagir avec les projets proposés par les postulants à la première magistrature de l’État. Voici. J’interagis. À ce jour, pas un seul candidat n’a mentionné dans son programme le problème de la protection animale au Liban. Je suis très bien placé pour savoir que l’écrasante majorité de la jeunesse libanaise, toutes confessions et classes sociales confondues, est extrêmement sensible aux souffrances des animaux dans notre beau pays. Si cette jeunesse avait son mot à dire, nul doute qu’elle aurait sanctionné nos dirigeants sur ce chapitre. Il n’y a pas que les routes, l’électricité, le mazout, la téléphonie, l’économie, la dette publique, la gabegie, la corruption et autres concussions à traiter en priorité. Il y a aussi les partenaires incontournables de l’homme moderne : sa pierre ancestrale, son arbre millénaire, sa nature environnante et... son univers animal. Au Liban, ce chapitre fait ricaner, malgré une maltraitance persistante des animaux qui fait honte à notre pays. En parler fait également peur à d’aucuns, peur de se voir ridiculisés par les nombreux imbéciles partisans du « il-faudrait-plutôt-une-société-protectrice-de-l’homme... ». En réalité, une société protectrice du béton, des carrières, des eaux usées et des montagnes d’immondices.Samy KHAYATH Président de la SPAAdressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
Lettre ouverte à M. FrangiéJe suis une personne qui a le glaucome, c’est-à-dire de la tension à l’œil. D’après tous les spécialistes, s’il n’est pas traité sérieusement, il rend la personne aveugle. Je suis obligée de mettre donc des gouttes de Xalatan une fois par jour, et de Cosopt deux fois par jour, matin et soir.
Je suis peintre, j’ai besoin de ma vue ; mais...