TÉLÉPHONIE MOBILE Forte mobilisation pour la journée du « portable silencieux » lundi prochain

Près d’une cinquantaine d’associations ont appelé à une nouvelle journée du « portable silencieux » pour protester contre la cherté excessive de ces téléphones aux tarifs parmi les plus élevés au monde. Une réunion sans précédent de plusieurs syndicats, dirigée par l’Association de défense du consommateur, a appelé hier à fermer le 16 août les téléphones portables afin d’obtenir une réduction du coût exorbitant des communications. Forts du succès du mouvement de grève de 24 heures observé le 15 juillet et qui a été relativement bien respecté dans l’ensemble, les protestataires entendent amplifier la fronde pour faire plier le gouvernement. Réunis à Beyrouth au siège de l’Ordre de la presse, des représentants de la Confédération des travailleurs du Liban (CGTL), des Ordres des médecins, des ingénieurs, des avocats, de la presse, des syndicats, des industriels, des professeurs, des enseignants et des activistes dans le social ont dénoncé à l’unisson la politique « inconséquente du gouvernement ». « Nous ne comprenons pas les raisons qui poussent le gouvernement à ignorer les demandes de la majorité des Libanais de baisser les tarifs », s’est interrogé le représentant de la presse, Fouad Haraké. Il a stigmatisé l’immobilisme de l’État qui regarde « le pays s’effondrer, le peuple s’appauvrir, le chômage galoper, la corruption, le désordre, le clientélisme politique détruire l’Administration et les institutions et la vie tout court ». « L’État ne s’est pas soucié de réduire les tarifs en ôtant les deux réseaux des mains des mafieux qui se sont enrichis sur le dos du peuple », a dit à l’AFP un représentant des enseignants qui a requis l’anonymat. Pour Zouheir Berro, président de l’Association de défense du consommateur, la réduction du coût de ce moyen de communication devenu indispensable pour plus de 850 000 utilisateurs, soit le quart de la population, passe par plusieurs mesures. Il réclame l’abolition de l’abonnement mensuel, actuellement de 25 dollars, la comptabilisation des communications à la seconde et non plus à la minute, la baisse des tarifs de 30 %, une baisse de 50 % pour les communications nocturnes et des cartes prépayées moins chères. M. Berro rappelle qu’il est dans l’intérêt de l’État de réduire les tarifs puisque c’est le seul moyen d’attirer de nouveaux consommateurs et d’augmenter le nombre d’abonnés, à l’instar de ce qui s’est passé à Mascate où la baisse des prix des communications a entraîné une augmentation de 200 000 nouveaux abonnés en l’espace de trois mois.