Henri Herdan ou la générosité désintéressée

Il existe une croyance chinoise, belle et simple, qui raconte qu’il y a très longtemps vivait un pêcheur aimé et respecté de tous. Un jour, malheureusement, celui-ci tomba de sa barque et fut happé par les eaux. Un dieu pourtant eu pitié de lui car il avait eu une vie honnête et sage. Il envoya un poisson géant qui avala le pêcheur et le ramena devant le dieu. Celui-ci demanda alors au pêcheur ce qu’il voulait ; « J’aimerais être une étoile et veiller sur mon village », répondit-il. À peine ces paroles prononcées, le pêcheur devint une étoile. Du haut du ciel, il surveilla son village et se mit à briller de tout son éclat… Il convient de croire profondément en ces quelques lignes, car une personne de ta trempe, Henri, ne part jamais… Elle veille sur la destinée de tous ceux qui l’ont aimée et leur insuffle, souvent à leur insu, l’énergie et la sagesse nécessaires à la réalisation de leurs espoirs et de leurs rêves. Ton cœur nous a lâchés trop tôt à force de tout donner avec une générosité désintéressée… Ton cœur a lâché naturellement car il n’était plus permis de nos jours à un homme avec tes qualités d’avoir un rôle exécutif au sein de sa cité, dans un pays rongé par la corruption et les exactions « légitimées »… Henri, tu quittes aujourd’hui le royaume des morts-vivants pour rejoindre celui de l’éternité et briller de mille feux au-dessus du clocher de ton village adoré. Que Dieu te prenne dans sa miséricorde et pardonne à tous ceux qui t’ont fait du mal. Karim DAHER