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Actualités - REPORTAGE

Environnement - Une experte expose les résultats de ses observations sur les plages du Sud Des mesures libanaises pour freiner le déclin des populations de tortues de mer(photo)

Les tortues de mer vertes et les tortues « Caretta caretta » (caractérisées par la dimension considérable de leur tête) reviennent pondre sur ce qui reste de nos plages de sable, mais les dangers continuent de menacer ces espèces en voie de disparition. C’est le constat qu’a fait Monica Aureggi, spécialiste des tortues marines au sein de Medasset (association méditerranéenne de protection des tortues), qui a effectué récemment une première tournée d’observation sur les côtes du Liban-Sud. Elle a exposé hier les résultats de ses recherches lors d’une conférence conjointe avec Lina Yammout, chef du département de l’environnement urbain, et Charbel Rizk, directeur de projet à MedWetCoast, au siège du ministère de l’Environnement. Deux genres de tortues peuplent le bassin méditerranéen, mais la tortue verte reste la plus menacée, avec quelque 400 individus restants dans toute la région. Le Liban a signé la convention de Barcelone (pour la protection de la Méditerranée) et s’apprête à joindre le protocole sur les régions protégées et sur la biodiversité dans la Méditerranée, comme l’a expliqué Mme Yammout. À ce titre, des efforts ont été déployés par le Liban dans le domaine juridique (création de réserves naturelles marines, interdiction de chasser les tortues), ainsi qu’au niveau des études, de la participation aux réunions d’experts et des programmes de formation... M. Rizk a insisté sur le respect qu’inspirent ces créatures vivant sur terre depuis plus de 100 millions d’années (elles ont été contemporaines des dinosaures), et dont le taux de survie des jeunes est extrêmement bas (environ un sur mille). Il a rappelé que le projet MedWestCoast, qui dure quatre ans, est basé dans cinq pays de la région. Au Liban, il porte sur deux sites, les marécages de Ammick (Békaa) et la réserve de Tyr (un des lieux de ponte des tortues). Mme Aureggi a expliqué que les experts se sont rendus quotidiennement sur trois plages sudistes, à Tyr, à Abbassiyé et à al-Mansouri. Elle a constaté que les tortues étaient surtout menacées par les interférences de l’homme : les déchets sur les plages (la mer Méditerranée est une mer fermée, a-t-elle rappelé), les infrastructures touristiques sur le sable, les lumières artificielles, les baigneurs, les véhicules, les pêcheurs qui piègent les bébés tortues dans leurs filets. À ces facteurs, il faut ajouter les prédateurs naturels dont la prolifération est également accélérée par les activités humaines. Les priorités en matière de protection des tortues de mer ? Mettre un frein au déclin de la population des tortues restantes et faire en sorte, dans une seconde étape, d’en augmenter le nombre, a souligné Mme Aureggi. Les recommandations énumérées par Mme Yammout ont porté sur les campagnes de nettoyage des plages, la limitation des visiteurs dans les zones protégées, l’extinction des lumières artificielles, l’interdiction des véhicules sur la plage, la sensibilisation des pêcheurs aux moyens de relâcher une tortue prise dans les filets, et, enfin, l’application des lois de la pêche.

Les tortues de mer vertes et les tortues « Caretta caretta » (caractérisées par la dimension considérable de leur tête) reviennent pondre sur ce qui reste de nos plages de sable, mais les dangers continuent de menacer ces espèces en voie de disparition.
C’est le constat qu’a fait Monica Aureggi, spécialiste des tortues marines au sein de Medasset (association...