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Actualités

Les lecteurs ont voix au chapitre

Corruption : en attendant la solution… La visite, il y a quelques jours à Beyrouth, du chef du gouvernement intérimaire irakien, M. Ayad Allaoui, continue de faire couler beaucoup d’encre. Et d’inspirer nombre de nos lecteurs qui en commentent jusqu’aux moindres détails ainsi que, bien entendu, les retombées sur les rapports entre les deux pays de même que sur l’ensemble de la conjoncture proche-orientale. Cette fois, pour l’un de nos correspondants, il s’agit de protester contre les entraves à la circulation automobile créées à l’occasion de cette visite, tandis qu’un autre lecteur juge que le Liban ne devrait pas, ainsi qu’il le dit, se montrer « plus royaliste que le roi » – comprendre être plus intransigeant que d’autres pays, l’Égypte et la Syrie notamment, qui ont reçu cette personnalité. Les lenteurs administratives ou judiciaires : tel est le thème qu’abordent deux plaideurs : le (malheureux) propriétaire d’un terrain, dans le caza de Aley, qui n’arrive toujours pas à le faire enregistrer, et l’acheteur d’un appartement qui ne parvient pas, cinq ans après la transaction, à entrer en possession de son bien. Tous deux ont baissé les bras et se désolent face à une situation qu’ils jugent sans issue. Un rien naïfs, ils s’interrogent : est-il donc si difficile de mettre fin à la corruption rampante au sein de l’Administration, en commençant par dénoncer ceux qui se livrent à une telle pratique ? Avouons que les Libanais attendent depuis longtemps une réponse à cette question… Nos invités et les autres La délégation irakienne débarque à Beyrouth : les convois et les embouteillages reprennent de plus belle. Durant son séjour, toutes les sirènes de tous les véhicules des Forces de sécurité intérieure s’en sont donné à cœur joie. On avait l’impression que ce bruit leur manquait. Pour un rien, il fallait que les passants, les citoyens, les automobilistes (ceux qui souffrent le plus dans ce genre de circonstances) et les touristes sachent que Monsieur Untel passe, et bien entendu, tout le monde doit se mobiliser. Rien ne va plus, plus personne ne bouge. Bien entendu, le convoi ne se limite pas à une ou deux ou même cinq voitures : c’est un parc automobile qui déferle à une vitesse – évidemment – très limitée, se souciant comme d’une guigne des passants, des voitures, des citoyens, bref du bas peuple. Il faudrait demander à ces mêmes délégations qui débarquent chez nous si leur confort et leur sécurité sont aussi bien assurés chez nos voisins ou dans les pays civilisés. Il faudrait demander à notre cher ministre de l’Intérieur ou à nos responsables s’ils seraient reçus et choyés de la même façon durant un de leurs périples (Dieu sait combien ils en ont... et à nos frais !) à l’étranger. Non seulement nous nous plaignons de nos routes étroites (surtout en ville), et du nombre de voitures circulant comme sur un manège de cirque, mais en plus, c’est le calvaire à chaque fois qu’un responsable (local ou étranger) débarque. La tension monte, les klaxons hurlent à tue-tête, les engueulades deviennent le dialecte national, les injures et les blasphèmes sont lancés à tort et à travers pour que Monsieur et sa cour passent. Nous n’avons rien contre, au contraire. Tout le monde est bienvenu chez nous, mais par pitié, Messieurs les responsables, réveillez-vous, organisez-nous tout ce cirque, ne laissez pas le peuple vous haïr! Fouad A. SALHA Plus royalistes que le roi L’Égypte et la Syrie reçoivent M. Allaoui en grande pompe et concluent des accords avec la nouvelle direction irakienne. Chez nous, en « démocratie », il se trouve des « politiciens » qui hurlent leur opposition à cette visite au pays du Cèdre. Ce qui est drôle, c’est que ces hommes sont, pour la plupart, des alliés de Damas... Mais n’avons-nous pas toujours été plus royalistes que le roi ? En Arabie et partout de par le monde, le Libanais est apprécié pour son intelligence et ses capacités. Il semblerait que tous les Libanais intelligents soient hors de la mère patrie pour entendre nos dirigeants débiter leur laïus à la télé; pire, ce sont ces stations de télé qui leur accordent de la place dans leur journal télévisé. Où allons-nous ? Dimitri HABIS Al-Khobar – Arabie saoudite Partir, pour combien de temps ? Renouvellera-t-il, renouvellera-t-il pas ? On ne parle actuellement que de reconduction. Ou d’amendement constitutionnel. Ou d’ingérence dans les décisions internes. Pourtant, dans ce cadre, c’est un tout autre problème qui inquiète une majeure partie de la société libanaise, en l’occurrence les jeunes émigrés. Il importe à ces derniers de savoir, à l’ombre de la polémique qui alimente les sujets à l’heure actuelle, s’ils sont à l’étranger pour y rester, ou bien s’ils y sont en attendant que... L’actuel fléau de l’émigration prend la forme d’un départ imminent pour des raisons socio-économiques, sans pour autant avoir une durée déterminée. Partir pour deux ans, pour cinq ans, pour dix ans, pour toujours ? Personne ne sait, et certainement pas la personne concernée, puisque cela dépend essentiellement de la situation au Liban, dira-t-on. Peut-être que l’échéance présidentielle est une occasion pour plus d’un de reconsidérer leur séjour dans le pays d’accueil. Revenir au Liban pour investir son temps, ses connaissances et son argent au service de la seule société au monde à laquelle on appartient ? Ou bien se résigner à vivre à l’étranger, accepter le fait qu’on y est définitivement installé et commencer ainsi à planifier à long terme ? Le programme du président à (re)venir pèsera de tout son poids d’un côté ou de l’autre de la balance !... Muriel MATTA Limassol Les bonnes intentions des présidentiables Quand je lis les déclarations des présidentiables, je vois que tous ont des propositions qui se tiennent pour sauver l’État, le Liban et les Libanais. Le problème est qu’ils sont candidats et tendent à promettre tout en vrac. Nous savons que tous ont de très bonnes intentions, mais l’enfer en est pavé, n’est-ce pas ? Si nous revenions à l’entrevue avec le député Fouad es-Saad, que je respecte et dont je respecte totalement l’opinion, il dit : « On devrait amender la Constitution mais il faudrait, pour ce faire, une période d’entente entre les trois présidents. » Comment va-t-il faire cela ? Il dit encore : « Il faudrait un gouvernement de technocrates désignés par le président. » N’est-ce pas contraire à la Constitution, d’après le président du Conseil actuel et certains juristes ? (...) « Réformer l’Administration... » Pourquoi, en tant que ministre, n’a-t-il pas pu le faire alors que le ministre est maître chez lui ? Comment fera-t-il alors qu’il ne sera « que » président de la République ? (...) L’exemple du député Saad est caractéristique de tous les autres présidentiables. Je l’ai choisi par hasard, et cela n’enlève rien au respect que je lui dois. Roger AKL Paris Mission impossible Je suis français d’origine libanaise et je vis en France. J’ai constaté – je suis sûr que vous n’en serez pas étonné – que la plupart des services de l’Administration au Liban sont corrompus. Je viens d’acheter un terrain au Liban, qui se trouve dans la montagne, dans le caza de Aley. J’ai voulu faire enregistrer l’acte de propriété à mon nom. Or, cela fait plus d’un mois que le dossier est dans le service d’enregistrement et quand on demande ce qui manque, on nous dit : il faut revenir demain, après-demain, etc. Par contre, quelqu’un de bien introduit, connaissant des personnes travaillant dans le service d’enregistrement qui prend entre 400 et 600 dollars sans facture, peut obtenir l’acte de propriété en 48 heures. Est-ce si compliqué de mettre fin à la corruption ? Est-ce trop compliqué de mettre une boîte aux lettres (E-mail) pour dénoncer ceux qui pratiquent la corruption? Vous me direz que tout le monde est concerné, n’est-ce pas ? Si quelqu’un a déjà été confronté à ce genre de problème, peut-il me dire comment le résoudre ? Stéphane HATOUM France Lenteurs administratives et judiciaires La question est en rapport avec les lenteurs de la justice libanaise. Elle a trait à des renvois ordonnés sans justification aucune. Un juge est remplacé, et nous voilà partis pour un ou deux, si ce n’est pour plusieurs mois. On finit par se lasser, lorsqu’on est plaideur, et l’on se pose des questions... J’ai une affaire civile qui concerne l’exécution d’un acte notarié (il s’agit d’immobilier) qui traîne depuis 1999. Cela fait donc cinq ans et toujours pas de jugement. Dois-je m’attendre encore à quelques renvois, voire donc à un délai de deux ans, si ce n’est plus ? (...) Du jamais vu, Monsieur le ministre de la Justice. Vous voulez encourager les Libanais à avoir confiance et à croire en un nouveau Liban, libre et juste ? Savez-vous que la Cour européenne des droits de l’homme a condamné l’État français dans quelques cas pour lenteur administrative et judiciaire ? Et si je saisissais le Conseil d’État pour demander réparation du préjudice subi ? Retourner au Liban et m’installer à l’hôtel plutôt que dans l’appartement acheté par acte notarié, et dont je n’ai pas la jouissance à ce jour à cause de la lenteur administrative et judiciaire, voilà qui est une honte. Alain GHANDOUR France Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
Corruption : en attendant la solution…

La visite, il y a quelques jours à Beyrouth, du chef du gouvernement intérimaire irakien, M. Ayad Allaoui, continue de faire couler beaucoup d’encre. Et d’inspirer nombre de nos lecteurs qui en commentent jusqu’aux moindres détails ainsi que, bien entendu, les retombées sur les rapports entre les deux pays de même que sur...