Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

ÉCLAIRAGE Le bloc Joumblatt se retrouvera autour de son chef, avec, au menu, la présidentielle 2004 La réunion de Clemenceau, jeudi, sera celle de tous les possibles

Dans deux jours, jeudi 12 août, Walid Joumblatt réunira autour de lui, à 17h30, comme il le fait très régulièrement, les membres de son bloc parlementaire. Sauf que cette fois, en pleine(s) vacance(s) politique(s), le troisième plus gros groupe parlementaire consacrera sa rencontre, sauf imprévus de dernière heure, à un (gros) sujet qu’il ne peut plus se permettre de continuer à renvoyer indéfiniment aux calendes grecques. Même s’il le voulait, à cause d’une réalité politique quotidienne viciée, déformée, et qui ne correspond sans doute pas à la véritable vision, au fond progressiste, républicaine et démocrate, à laquelle le chef du PSP essaie coûte que coûte de rester fidèle, malgré ses innombrables (et parfois malheureux) zigzags et autres slaloms entre les piquets indéracinables des exigences et des ingérences supranationales. Ce sujet, c’est la présidentielle 2004. Même si le seigneur de Moukhtara, à de nombreuses reprises, a distillé par-ci, par-là quelques indices sur ce qu’il souhaiterait ou ne souhaiterait pas ; même s’il a, certes implicitement, rappelé son attachement au respect absolu de la Constitution – « à moins que... » ; même s’il s’est fendu, interrogé il y a quelques jours sur l’échéance automnale, d’un retentissant, aigre-doux et très joumblattien « je ne suis pas expert en théologie », il manque ostensiblement une prise de position, une ligne politique claire et nette, une décision. Le bloc joumblattiste – l’un de ceux où la liberté individuelle de pensée et de choisir est la plus sacralisée – tenterait ainsi, jeudi, de répondre aux trois questions que les Libanais se posent, avec acuité, depuis quelques semaines déjà. Des Libanais qui se demandent si l’un des groupes parlementaires les plus influents et les plus respectés se décidera à contribuer à une réelle libanisation de l’échéance présidentielle ; s’il prendra donc l’initiative de se prononcer en faveur d’un candidat bien précis, et si, enfin, ce candidat serait l’un des membres du bloc, ou alors un député appartenant à un autre groupe, ou encore un député indépendant, ou enfin une personnalité extraparlementaire. La réunion de Clemenceau, jeudi, sera importante à plus d’un titre. Et elle sera celle de tous les possibles, même s’il reste encore deux mois avant l’échéance. Première hypothèse : le bloc conclura, après débat, que la bataille contre un système-Goliath est perdue d’avance ; que, quel que soit le douzième président de la République depuis l’indépendance, celui-ci sera, comme les autres, happé, centrifugé par ce système-vampire ; que la libanisation de l’échéance n’est pas pour cette fois ; qu’il vaut mieux livrer des combats qui restent un peu moins fonction des desiderata des décideurs. Deuxième hypothèse : le bloc joumblattiste comprendra que c’est par la présidentielle 2004 que peut commencer à s’ouvrir un nouvel horizon politique pour le Liban ; que c’est par elle que l’on peut préparer, pour 2005, de bonnes législatives ; qu’à défaut d’un homme, c’est une situation, un état d’esprit général qui pourraient être reconduits ; que le seul moyen de réduire l’ingérence extérieure et la tutelle syrienne – le seul moyen, donc, d’essayer de redonner à la plus importante échéance nationale une indélébile couleur cèdre –, c’est de prendre l’initiative. De se prononcer, en accord avec un ou plusieurs autres pôles locaux, quelle que soit la communauté à laquelle ils appartiendraient, en faveur d’un homme ou d’une femme, susceptible de représenter au mieux la vision et l’idée que le groupe parlementaire de Walid Joumblatt se fait du Liban et de son évolution. Les Libanais souhaitent bien entendu, dans leur grande majorité, la prééminence du choix numéro deux. Gardant en tête – plutôt que de se souvenir des volte-face du seigneur de Moukhtara que lui seul est capable de justifier – l’évidence suivante : depuis l’an 2000, les initiatives qui ont permis au Libanais d’espérer et au Liban d’évoluer, ne serait-ce que sur le plan théorique, ont toutes ou presque été prises, conjointement avec Bkerké, Kornet Chehwane ou bien d’autres, par Walid Joumblatt. Ziyad MAKHOUL


Dans deux jours, jeudi 12 août, Walid Joumblatt réunira autour de lui, à 17h30, comme il le fait très régulièrement, les membres de son bloc parlementaire. Sauf que cette fois, en pleine(s) vacance(s) politique(s), le troisième plus gros groupe parlementaire consacrera sa rencontre, sauf imprévus de dernière heure, à un (gros) sujet qu’il ne peut plus se permettre de...