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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Des bijoux fort originaux, ou quand le piercing s’embellit Karma el-Khalil, un nombrilisme plein d’élégance (photos)

Vingt-quatre ans, l’âge de toutes les audaces et de tous les raffinements. Celui où la féminité cherche et trouve sa place. Karma el-Khalil en est un bel exemple. Ce qui l’intéresse le plus, c’est son nombril – et celui des autres! – ou plutôt ce centre de soi qui est aussi un point d’orgue où se concentrent les plus beaux atouts de la femme. Pour l’honorer, elle a créé une ligne de bijoux spécialement conçue pour ce «lieu» plein de grâce et de mystère. «Piercing (pirsin) n.m. (mot anglais) Pratique consistant à percer la peau du corps pour y fixer un bijou.» Le Petit Larousse 2004. Cette tradition qui remonte à l’Égypte – où, nous explique Karma, «l’usage des ornements était exclusivement réservé aux pharaons», et à l’Inde où les «piercings, portés par les déesses dans les temples de Khajurâha, dédiés à l’amour, représentaient beauté féminine et amour mystique» – a enfin débarqué dans notre siècle et notre pays. «La mode est revenue dans les années 60-70, mais il nous a fallu du temps pour faire accepter le piercing dans notre société orientale», souligne-t-elle. Pourtant, quoi de plus beau, surtout lorsqu’il s’accompagne de bijoux raffinés, qu’un beau nombril discrètement affiché au regard? Karma el-Khalil l’a vite compris et en a fait sa cause et sa passion. Tout en douceur et en subtilité, tout comme son travail, la jeune femme se présente le ventre – plat – légèrement dénudé, une goutte d’eau en or blanc suspendue au nombril. Même avec un jeans et des baskets, la jeune fille réussit à transporter des parfums de féminité et de charme. De la psychologie aux bijoux C’est certainement en sillonnant le monde – le Nigeria dans son enfance, Paris durant ses études secondaires, et Boston pour obtenir sa licence en psychologie –, c’est en observant les différentes cultures et en les analysant que Karma a aiguisé son regard et son goût pour les belles choses: «J’ai toujours aimé les bijoux, avoue-t-elle d’une voix posée, toute petite je dessinais. Puis j’ai pris des cours de dessin et d’art pour mon plaisir.» Mais c’est la psychologie qui va l’occuper pendant quelques années, avant qu’elle ne puisse enfin s’éclater et créer sa première ligne de bijoux. «Cette discipline m’a aidée à comprendre ce que les gens aimeraient avoir vraiment, elle m’a permis de pousser plus loin la créativité en fonction de leur goût. J’ai pu aussi saisir leur envie de sortir de l’ordinaire.» Se faire percer le nombril et le vêtir de ses plus beaux apparats est en effet peu ordinaire. Mais il suffit de déambuler sur les plages libanaises pour voir toute une génération de jeunes filles – en général des adolescentes de 17 ans et plus – «victimes» heureuses d’une mode qui devient de moins en moins agressive. «Au début, poursuit Karma, le piercing s’adressait à des milieux assez marginaux.» Mais ces temps sont révolus, pour preuve les 15 créations de Karma présentées au public libanais il y a près d’un mois. «J’ai choisi de créer ces bijoux personnalisés pour qu’ils fassent partie intégrante du corps de la femme – la plus belle chose au monde – et qu’ils épousent la forme du nombril et deviennent partie intégrante de la personne. C’est en fait un accessoire qu’on peut enlever et mettre, assortir à sa tenue et son humeur.» Mais pourquoi le nombril? «C’est un détail intime que l’on peut montrer ou cacher, selon son désir.» Depuis un an, Karma dessine des formes et des idées qu’elle a produites au Liban dans l’atelier Sélim Mouzannar. «J’ai choisi le thème de la nature, car il permet de sublimer le corps de la femme. Après ce corps, la plus belle chose reste la nature. J’ai donc voulu mettre en rapport le nombril, source de création, avec la nature sans laquelle l’être humain n’est rien.» Une nature déclinée en papillons, plantes, fleurs, eau. En or blanc, or jaune, en diamant, pierres précieuses et semi-précieuses. Une collection à découvrir au Biel, dans le cadre de l’exposition «Joaillerie Liban», jusqu’au 8 août. Après avoir regardé et apprécié, force est de constater que la jeune femme possède, c’est évident, un bon karma! Carla HENOUD
Vingt-quatre ans, l’âge de toutes les audaces et de tous les raffinements. Celui où la féminité cherche et trouve sa place. Karma el-Khalil en est un bel exemple. Ce qui l’intéresse le plus, c’est son nombril – et celui des autres! – ou plutôt ce centre de soi qui est aussi un point d’orgue où se concentrent les plus beaux atouts de la femme. Pour l’honorer, elle a...