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Liban-Italie - Le trois-mâts italien quitte aujourd’hui le port de Beyrouth pour Athènes Des milliers de visiteurs libanais sur l’« Amerigo Vespucci » (photo)

Avec ses immenses voiles et ses allures de frégate du XIXe siècle, l’Amerigo Vespucci, amarrée au port de Beyrouth depuis dimanche, semble surgie d’un autre temps. Belle et imposante, la frégate, construite en 1931, l’est aussi de l’intérieur, faisant la joie des milliers de Libanais qui l’ont visitée durant son séjour au Liban, à l’occasion de la fête de l’armée, dans le cadre d’une tournée méditerranéenne qui inclut entre autres Chypre, Alexandrie et Istamboul. Elle a levé l’ancre ce matin pour se diriger vers Athènes, afin d’être présente lors du lancement des Jeux olympiques. Les trois ponts de l’Amerigo Vespucci offrent l’aspect tout à fait traditionnel des navires du passé, même si la frégate, qui appartient à la marine italienne, est tout de même dotée d’équipements modernes et d’un moteur, à utiliser au besoin. Elle a deux vocations : celle d’un bateau-école (200 personnes, environ, parmi l’équipage de 430 sont des élèves officiers de l’école navale italienne, et y passent les trois mois d’été), et celle d’un bâtiment de promotion de la culture italienne (d’où le fait qu’elle voyage autour du monde). Le commandant de l’Amerigo Vespucci, le capitaine Carlo Bottoni, a expliqué hier à la presse que résider sur une telle frégate, c’est être vraiment en contact avec la mer, puisqu’il faut, notamment, manipuler des kilomètres de cordes et hisser puis refermer les immenses voiles. Dans la cabine de pilotage, toujours aménagée à l’ancienne, il explique que la vie sur un navire de combat moderne est très différente. Elle se déroule surtout à l’intérieur de cabines climatisées, dans un environnement entièrement informatisé. Lui-même n’a jamais oublié sa première expérience sur l’Amerigo Vespucci et dit avoir été heureux d’en devenir le commandant. Cette frégate est la dernière de ce type dans la marine italienne. Le capitaine Bottoni assure que tout est fait pour la maintenir en bon état, afin qu’elle puisse voguer les mers le plus longtemps possible. Certes, ce n’est pas toujours très facile, puisque les pièces de rechange sont parfois difficiles, voire impossibles à trouver, et qu’il faut avoir recours aux services d’artisans souvent retraités pour s’en procurer. En circulant sur l’immense pont de l’Amerigo Vespucci, on peut y lire la devise du navire inscrite sur une plaque, en italien. Comme l’explique le commandant adjoint, le capitaine Antonello de Renzis Sonnino, elle signifie : « L’important, ce n’est pas de commencer, mais de persévérer. » Pour lui, une telle devise est en relation avec le fait que la vie sur un voilier est tout sauf prévisible. Sur le pont avant du bateau, il est possible d’admirer les superbes voiles du trois-mâts, qui totalisent 2 800 mètres carrés de surface. Le navire est capable de transporter 4 100 tonnes et a une longueur de 101 mètres, le beaupré inclus. Sa vitesse maximum, quand il fonctionne au moteur, est de neuf nœuds, mais peut atteindre 12 ou 13 nœuds toutes voiles hissées, dans de bonnes conditions. Certains des cadets rencontrés sur le navire viennent de terminer leur première année à l’Académie navale de Livorno, et c’est à eux qu’incombe une grande partie des rudes tâches physiques (en compagnie des membres permanents de l’équipage, bien sûr). D’autres sont en troisième année. Ces derniers, bientôt officiers, passent un second séjour plus tranquille, principalement à enseigner les méthodes de navigation à leurs camarades. Beaucoup d’entre eux ont eu le temps de déambuler dans Beyrouth, certains ont même poussé jusqu’à Baalbeck. Il est intéressant de noter que ce n’est qu’en 2000 que les femmes ont été admises à bord de l’Amerigo Vespucci. Le commandant Bottoni assure qu’elles sont traitées exactement de la même façon que les hommes, à part le fait qu’une aile leur est spécialement réservée. L’une d’elles, Christina Abrea, en troisième année à l’académie navale, confirme ces dires. Interrogée sur ce retard dans l’admission des femmes sur le navire, elle en attribue la raison aux « mentalités », estimant que « la marine italienne a modernisé sa structure ». Durant les heures de visite sur la frégate dans le port de Beyrouth, les nombreux visiteurs de tout âge se sont pressés pour vivre, ne fût-ce que brièvement, un drôle de voyage dans le temps. Suzanne BAAKLINI
Avec ses immenses voiles et ses allures de frégate du XIXe siècle, l’Amerigo Vespucci, amarrée au port de Beyrouth depuis dimanche, semble surgie d’un autre temps. Belle et imposante, la frégate, construite en 1931, l’est aussi de l’intérieur, faisant la joie des milliers de Libanais qui l’ont visitée durant son séjour au Liban, à l’occasion de la fête de...