Rechercher
Rechercher

Actualités

FESTIVAL DE BEITEDDINE - Concert du violiste catalan et de la formation afghane Jordi Savall et l’ensemble Kaboul : une inoubliable entente musicale (photos)

Le Festival de Beiteddine a permis à un public d’amateurs, vendredi dernier, de s’offrir une magnifique soirée durant laquelle neuf interprètes de haut vol ont donné un concert intitulé Dialogue des musiques d’Orient et d’Occident. Ces artistes font partie de ceux qui préfèrent dire dialogue plutôt que « World Music », et «partage» plutôt que « fusion ». La famille afghane Arman, fondatrice de l’ensemble Kaboul depuis son exil hors de l’Afghanistan ravagé par la guerre, a été en quelque sorte présentée par Jordi Savall lors de leur performance commune dans la cour intérieure du palais choufiote. Le violiste catalan, qui n’est vraiment plus à présenter, était assis aux côtés de Khaled Arman, extraordinaire joueur de luth rubâb, de Hussein Arman, père du précédent, chanteur et joueur d’harmonium, et d’Osmane Arman au sitar. Ustad Mahwash, chanteuse de renom dans son pays et, aux États-Unis, depuis son exil en 1977, a été l’unique soliste de ce programme puisque l’épouse de Jordi Savall, la soprano Montserrat Figueras, a dû s’absenter à cause d’un mal de gorge. Une installation sonore irréprochable Côté occidental, il y avait également le percussionniste espagnol Pedro Esteban avec, pour impressionnants partenaires, côté oriental, le joueur de «tabla» Bramdum Edwart ; le joueur de flûte traversière français Henri Tournier, la joueuse algérienne de «sarterio» Begonia Olabidi et son extraordinaire interlocuteur de cordes pincées, le oudiste marocain Driss el-Malaoui. Bref, des musiciens hors pair, jouant presque tous sur des instruments d’époque, qui ont été particulièrement sensibles à l’humidité. Malgré ce léger handicap, le concert a été un moment tout à fait particulier dans l’ensemble des programmations de l’été libanais. En effet, voilà des musiques croisées au milieu desquelles chacun est resté fidèle à ses racines, tout en accordant une attention tout à fait émouvante à l’accompagnement de l’instrument qui a joué à côté de lui. Continuer à exister tout en laissant l’autre s’exprimer, voilà le doux message véhiculé par les neuf artistes. Dialogue des musiques d’Orient et d’Occident, il faut absolument le saluer, a pu développer toute son ampleur mélodique et émotionnelle grâce à une installation sonore irréprochable, qui ne s’est souciée ni des conditions de plein air ni des diverses interférences de sécurité. Un vrai plaisir de l’oreille, un concert à part, inoubliable. Un grand moment du Festival de Beiteddine. Avis aux amoureux de l’ensemble Kaboul : un disque Accords croisés/Harmonia Mundi est disponible (Mahwash et l’ensemble Kaboul, Radio Kaboul : hommage aux compositeurs afghans, 2003). Diala GEMAYEL
Le Festival de Beiteddine a permis à un public d’amateurs, vendredi dernier, de s’offrir une magnifique soirée durant laquelle neuf interprètes de haut vol ont donné un concert intitulé Dialogue des musiques d’Orient et d’Occident. Ces artistes font partie de ceux qui préfèrent dire dialogue plutôt que « World Music », et «partage» plutôt que « fusion ». La...