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CRÉATION - Lustres à bougies en fer et pampilles, arrangements floraux et coussins «customisés» Maha Salamé, ou quand le design commence à quarante ans (photo)

Maha Salamé a la touche créative. Celle qui donne à tout ce qui lui passe entre les mains une note de raffinement et d’esthétisme. Celle qui fait la différence entre un banal jus d’orange et un verre du même liquide, qu’elle vous présente orné à sa surface de grains de raisins noirs piqués sur un cure-dent entre deux pelures en spirales, et au pied habillé d’une feuille verte. Vous l’aurez deviné, la dame a du goût à en revendre, de l’imagination et la nature comme source fondamentale d’inspiration. Cela donne forcément un cocktail créatif. Cette créativité, Maha Salamé l’a découverte chez elle sur le tard. Car, à 18 ans, elle se marie, fonde tout de suite une famille et s’en occupe exclusivement durant vingt ans. Puis, ses enfants ayant grandi, la jeune femme ressent l’envie d’entamer une nouvelle tranche de vie plus axée sur sa soif d’apprendre et le développement de ses talents. La voilà donc qui, dans une première étape, s’envole pour Londres – elle vivait jusque-là en Arabie saoudite – suivre les cours d’arrangements floraux de Constance Sry, une pointure dans le domaine, puisqu’elle est le fournisseur officiel en bouquets de la reine Élisabeth. Après la décoration florale, Maha Salamé, qui s’avoue «perfectionniste et méticuleuse», peaufine également son «art de la table» à l’école américaine Catering and Gourmet. Forte de ces acquis, la jeune femme commence par travailler auprès de son mari, architecte d’intérieur et organisateur d’événements en Arabie saoudite. «Je m’occupais de la décoration des tables, des arrangements de fleurs et de fruits». C’est justement, après avoir conçu et fait réaliser, spécialement dans le but de servir d’écrin à un arrangement, une chaise en métal perforé qu’elle se lance dans la création d’objets. Mère de famille puis étudiante Cela commence tout doucement par des coussins, en lin, qu’elle «customise». C’est-à-dire qu’elle orne de petits carrés effrangés de toile de jute qu’elle a préalablement peints, de fils de perles de couleurs et de brindilles ramassées dans son jardin. Elle confectionne ensuite, elle-même, des boîtes et des plateaux aux fonds tapissés de fleurs, transforme, de quelques ajouts et coups de pinceaux, un tamis en bois en meuble décoratif. «J’aime les objets qui donnent une ambiance, les meubles contemporains et les pièces à multidéclinaisons», dit-elle. Entre-temps, rentrée définitivement au Liban, elle s’est inscrite à la AUST en décoration d’intérieur. Et tout en travaillant à son diplôme, elle dessine sur ordinateur (Autocad) toute une ligne de lustres à bougies en fer et verre (à pampilles de cristal ou photophores) qu’elle fait réaliser par des artisans. «La caractéristique de ces lustres, c’est qu’il peuvent servir aussi bien en intérieur qu’en extérieur, indique la conceptrice. Ils peuvent ainsi être aussi bien suspendus au plafond – ou à la branche d’un arbre – qu’être vissés par le bas sur une table.» Sa production, connue pour l’instant encore par le bouche-à-oreille, sera présentée très bientôt dans le cadre d’une exposition collective d’artisans et de créateurs. En attendant, la dame boucle sa dernière année d’université. «Mon fils, lui, est déjà médecin», s’amuse cette étudiante pas comme les autres. Qui prouve qu’avec de la détermination, de la curiosité et de la passion, une autre vie peut commencer à quarante ans. Celle d’une designer de talent peut-être. Zéna ZALZAL
Maha Salamé a la touche créative. Celle qui donne à tout ce qui lui passe entre les mains une note de raffinement et d’esthétisme. Celle qui fait la différence entre un banal jus d’orange et un verre du même liquide, qu’elle vous présente orné à sa surface de grains de raisins noirs piqués sur un cure-dent entre deux pelures en spirales, et au pied habillé d’une...