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CITOYEN GROGNON Ce mépris qui paralyse

Vous pouvez les appeler comme vous voulez, ces événements qui se déroulent au Liban, dans la capitale ou ailleurs. Manifestations, expositions, conférences, séminaires, congrès, forums font désormais partie de la vie quotidienne du citoyen. Ils sont d’ailleurs bienvenus, ces événements, car ils sont la preuve vivante de la bonne santé de certains secteurs, en dépit de la crise. Bienvenus lorsqu’ils sont correctement organisés, lorsqu’ils respectent le citoyen et prennent en considération ses obligations personnelles et professionnelles, lorsqu’ils lui facilitent la vie ou créent, à son intention, davantage de loisirs et d’activités. Mais là où le bât blesse, c’est quand ils débordent et paralysent carrément l’activité d’un quartier ou même d’une ville entière, l’espace de quelques bonnes heures. Quelques mots suffiront pour comprendre : Région du port, mardi dernier. Les automobilistes sont bloqués dans leurs voitures depuis des heures déjà. Il fait chaud, très chaud. Les moteurs chauffent aussi. L’impatience est à son comble. On n’avance pas. On est en retard. Les rendez-vous devront attendre. Les patrons devront calmer leur impatience. Les employés, eux, se feront tancer vertement... car qui voudra bien croire que cela fait plus de deux heures qu’ils ne peuvent ni avancer ni reculer ? Ce jour-là, le mépris des autorités pour le citoyen aura été à son comble. Ce jour-là, le comité organisateur du congrès tenu au Biel a carrément empêché les honnêtes citoyens de se rendre à leur travail. La route était largement et exclusivement réservée aux personnalités présentes. Pendant ce temps, le citoyen, lui, devait attendre que l’interminable cortège de personnalités finisse d’arriver, termine de se garer, en deuxième ou troisième file, peu importe car, évidemment, les parkings étaient fermés, sécurité oblige. Inutile d’essayer de s’extraire à cette folie. Inutile d’essayer de faire part de son indignation à l’agent de service ou au conscrit de faction. Le citoyen n’avait d’autre choix que de ronger son frein et attendre patiemment la fin de ce défilé, pour parvenir, à grand-peine, à se faufiler entre les voitures garées et s’en aller dare-dare, mais bien penaud, rejoindre son lieu de travail. Une fois n’est pas coutume, dit le dicton. Mais au Liban, ces pratiques prennent de plus en plus d’ampleur. Les débordements, devenus monnaie courante, ne se comptent plus. Que dire des visites à répétition des responsables étrangers, qui se transforment, pour le citoyen, en un véritable cauchemar ? Pour un oui ou pour un non, on bloque les routes, sans crier gare, sans même aviser le citoyen. Pour un oui ou pour un non, même en visite privée, les politiques usent de leurs sirènes, de leurs klaxons, de leurs gardes du corps, pour se tailler une place de choix. Quitte à envoyer paître le citoyen, plus que jamais convaincu que le respect auquel il aspire, c’est à la saint-glinglin qu’il l’obtiendra... Anne-Marie EL-HAGE
Vous pouvez les appeler comme vous voulez, ces événements qui se déroulent au Liban, dans la capitale ou ailleurs. Manifestations, expositions, conférences, séminaires, congrès, forums font désormais partie de la vie quotidienne du citoyen.
Ils sont d’ailleurs bienvenus, ces événements, car ils sont la preuve vivante de la bonne santé de certains secteurs, en dépit de la...