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Actualités - CHRONOLOGIE

JUSTICE - Le premier juge d’instruction militaire publie son acte d’accusation dans les incidents de Hay el-Sellom Pas d’implication politique dans les émeutes du 27 mai, affirme le parquet

Près de deux mois après les émeutes de Hay el-Sellom, le 27 mai dernier, le Premier juge d’instruction militaire de Beyrouth, M. Riad Talih, a publié hier l’acte d’accusation dans cette affaire. Pas de grande surprise ni surtout de révélations extraordinaires. Quinze personnes sont mises en cause, mais les investigations ne sont pas encore terminées puisque la justice cherche encore des complices éventuels. En gros, après un récit détaillé des faits qui se sont déroulés ce fameux 27 mai, à Hay el-Sellom, l’acte d’accusation estime que l’armée s’est comportée avec beaucoup de patience, se laissant agresser sans riposter, dans un premier temps, et enjoignant même aux manifestants de se retirer. L’acte d’accusation rejette la responsabilité des émeutes sur un groupe de personnes sans préciser leur appartenance politique, évitant de parler d’un soulèvement bien préparé. Ainsi, Mohammed Safouane, surnommé « cheikh Baalbeck », devient le principal inculpé et risque les travaux forcés à perpétuité. Quant à Ramez Dirani et Toufic Nazha, ils risquent dix ans de travaux forcés. Les douze autres personnes impliquées et évoquées dans les témoignages n’ont pas encore été entièrement identifiées. Quant à Abdallah Hamadé, le président du syndicat des propriétaires de vans, qui avait été arrêté dans un premier temps, il a été blanchi dans l’acte d’accusation. La troupe n’a pas riposté immédiatement Selon l’acte d’accusation, le 25 mai, Abdallah Hamadé a appelé les chauffeurs de van à une réunion préparatoire de la grève à laquelle avait appelé la CGTL pour protester contre le prix de l’essence. La réunion en question s’est donc tenue le lendemain, à 18h, dans le restaurant al-Tarbouche à Hay el-Sellom et il y a été convenu d’organiser une manifestation sur la place du quartier, là où se garent généralement les vans. Tous n’étaient pas d’accord et certains se sont employés à convaincre les récalcitrants. Toufic Nazha aurait été parmi les plus virulents à inciter les chauffeurs de van à manifester. Le jeudi 27, à partir de 7h, les chauffeurs ont afflué sur le lieu convenu et certains ont préparé les pierres avec lesquelles ils comptaient bombarder les forces de sécurité, à l’incitation de certains des inculpés, notamment Mohammed Safouane. Ce n’est qu’à 11h, alors que le nombre des manifestants ne cessait d’augmenter, que les premières unités de l’armée sont arrivées sur place. Les manifestants ont commencé à leur lancer des pierres. Les soldats n’ont pas riposté, se contentant de demander le retrait des manifestants à l’aide de haut-parleurs. Abdallah Hamadé et d’autres ont même tenté une médiation. Les manifestants réclamaient le départ des soldats et la remise en liberté de quatre personnes arrêtées parce qu’elles agressaient la troupe. Les soldats ont accepté d’exécuter le second point, mais les personnes relâchées se sont empressées de rejoindre les rangs des manifestants. Face à tout ce chaos, les soldats ont tiré en l’air, mais certains manifestants, dont Mohammed Safouane, se sont emparés d’un véhicule militaire de type Rio et se sont mis à le casser. Il y a eu alors un échange de tirs, car certains manifestants ont brandi des revolvers pour menacer les soldats. La suite, on la connaît. Mais la troupe a tenu le plus longtemps possible avant de répondre aux tirs dont elle faisait l’objet. Mohammed Safouane a commencé par nier les faits qui lui étaient imputés, mais il a ensuite tout avoué, ainsi que ses deux compagnons. Il reste que l’enquête n’est pas encore terminée. En tout cas, ce qui en ressort ne montre pas l’implication de certaines parties politiques dans l’organisation des émeutes.
Près de deux mois après les émeutes de Hay el-Sellom, le 27 mai dernier, le Premier juge d’instruction militaire de Beyrouth, M. Riad Talih, a publié hier l’acte d’accusation dans cette affaire. Pas de grande surprise ni surtout de révélations extraordinaires. Quinze personnes sont mises en cause, mais les investigations ne sont pas encore terminées puisque la justice...