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Actualités - CHRONOLOGIE

Présidentielle - Les réactions au congrès du Biel se multiplient Daher, Gemayel et le PSP critiquent Murr

Depuis le congrès municipal du Biel, qui a pris la dimension d’une plate-forme de soutien au président de la République et, partant, à la reconduction de son mandat, le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, n’en finit pas d’essuyer les critiques. M. Murr est pointé du doigt comme étant le grand instigateur de l’événement, et les propos qu’il a tenus au Biel ont particulièrement déplu. Ainsi, après le député Pierre Gemayel, qui avait qualifié le congrès de « festival proreconduction » et Élias Murr de « petit Néron », c’était hier au tour du député et candidat à la présidentielle, Mikhaël Daher, de critiquer les propos tenus par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, selon lesquels les municipales « ont défini le poids réel des parties en présence ». « Nous avons peur que les municipales aient été “travaillées” pour aboutir à cette théorie. Je ne vois pas où les municipales sont capables de définir le poids et l’envergure de chacun. Un responsable ou un député peut perdre une municipalité dans une région, mais cela ne veut pas dire que son envergure se réduit à cette municipalité, comme par exemple l’échec du Premier ministre Rafic Hariri à Saïda. Cela ne veut pas dire que son influence soit désormais réduite à la municipalité qu’il a perdue. Elle peut englober plusieurs régions. Le même cas de figure se pose au niveau d’une défaite d’un député au Metn. Cela n’enlève rien au fait qu’il soit un candidat puissant à la députation. Si les propos faisaient allusion à ce qui s’est produit au Metn, je pense que cela est réellement représentatif des poids qui existent sur la scène politique, surtout au niveau de la députation ou de la présidentielle », a indiqué M. Daher. Le député a été reçu à Dimane par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, qu’il a informé de sa candidature à la magistrature suprême. Évoquant le consensus syro-américain qui, en 1988, avait été à l’origine de la formule « Daher ou le chaos » – Mikhaël Daher avait été donné favori à l’époque pour succéder à Amine Gemayel, mais s’était heurté au veto du général Michel Aoun, du patriarche Sfeir, de Samir Geagea et de Gemayel lui-même –, le député a indiqué : « Il y a eu un accord sur ma candidature à la suite de consultations. Ils ont découvert que je n’avais pas d’ennemis, que j’étais proche de tout le monde et que mes points de vue étaient proches de ceux de toutes les parties. Ils ont alors proposé ma candidature, ce qui a été mal interprété à l’Est, où résidait la majorité des députés. Ah, s’ils avaient proposé un autre nom ou s’ils avaient pris la peine d’assurer un quorum à la Chambre pour élire un autre que Mikhaël Daher. L’erreur suprême – l’absence d’élection et le vide constitutionnel – n’aurait pas été commise... » « S’ils avaient pu assurer ce quorum, le chaos dont ils parlent n’aurait pas eu lieu. Parce qu’il a eu lieu, 5 000 personnes ont payé de leur vie », a-t-il ajouté. Se référant aux propos du président syrien Bachar el-Assad, le député a par ailleurs indiqué que l’élection était « purement libanaise » et que le président sera élu par une majorité parlementaire. « Les Syriens ont un avis qui est respecté, ils ont beaucoup d’amitiés et coordonnent avec leurs amis au Liban qu’ils consulteront. Mais c’est le vote qui décidera, et c’est assurément l’opinion des Libanais qui fixe l’orientation. Le Parlement élit le président au scrutin secret », a-t-il précisé. Mgr Sfeir a également reçu MM. Farès Souhaid et Samir Frangié, du Rassemblement de Kornet Chehwane, ainsi que l’ambassadeur de Grande-Bretagne, James Watt. Le gouvernement absent au Metn Les propos du ministre de l’Intérieur et le congrès du Biel ont par ailleurs été abordés en filigrane lors de la rencontre entre le député Pierre Gemayel et le Premier ministre Rafic Hariri. Si M. Gemayel a évité d’évoquer nommément Élias Murr, il a quand même fait allusion « aux besoins du Metn, où le gouvernement n’assume pas ses responsabilités au niveau social ». « Le Metn manque de plusieurs choses au niveau des services élémentaires, et le gouvernement, qui fait la sourde oreille aux doléances des citoyens, devrait normalement assurer ces services au lieu de se divertir avec des querelles politiques qui l’éloignent des soucis quotidiens », a-t-il précisé, estimant que le gouvernement était « paralysé ». Pierre Gemayel a également réclamé à M. Hariri de reconsidérer le transfert volumineux des registres d’état civil qui a eu lieu au Metn ces dernières années et qui a eu, selon lui, un impact déterminant lors des dernières municipales. Une source officieuse au sein du Parti socialiste progressiste s’est pour sa part déchaînée, ironiquement et avec beaucoup de virulence, contre le congrès du Biel, estimant qu’il s’agissait d’une « comédie que Molière a soudainement eu l’idée de mettre au point » et évoquant « des applaudissements organisés à un rythme bien précis ». Selon cette source, le congrès était mû par des impératifs de reconduction sous la direction du ministère de l’Intérieur.
Depuis le congrès municipal du Biel, qui a pris la dimension d’une plate-forme de soutien au président de la République et, partant, à la reconduction de son mandat, le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, n’en finit pas d’essuyer les critiques. M. Murr est pointé du doigt comme étant le grand instigateur de l’événement, et les propos qu’il a tenus au Biel ont...