Fléchettes - Cas social

Combien de branches, combien de branchés peut compter notre arbre généalogique, messeigneurs ? L’arbre à pain, le pommier à cidre, le cèdre national ? Dans la cour des miracles, où grouille le gueux vivant de rapines autant que de royales aumônes, des corporations distinctes. D’abord, sur le pourtour, les détrousseurs seconds couteaux. Attachés au principe même de la suzeraineté, peut leur chaut qui peut bien être leur maître apparent de l’heure. Ils n’ont de regard que pour le vrai patron, localement invisible. Confinés aux basses besognes, ils rendent assez de menus services pour qu’on leur fasse grâce de leurs égarements passés. Et pour qu’on leur assure une petite place au (roi) soleil dans tout système parachuté, tant que la mainmise durera. Comme ils tiennent à leur confort, ils militent pour le statu quo. Mais ne se feraient pas trop de bile, sauf à devoir renouveler leur capital de prestations serviles, si le costume devait changer de porteur. Au centre, plus près du trône, l’enjeu est par contre presque vital. Si le renouvellement (drôle de nom pour l’antichangement !) ne devait pas avoir lieu, fini le pouvoir exorbité. Bye bye la puissance surdimensionnée. Qui se gonfle comme la grenouille de la fable. Oubliant qu’il faut rester décent pour passer à table. Et ne pas cracher sur la loi quand on en est le représentant, sinon le gardien. Ne pas ordonner qu’on se passe de l’isoloir. Ne pas haranguer les municipaux (qui se souvient de Jacques Cartier ?) pour qu’ils prennent d’assaut les Finances sans faire de quartier. Aux abois, le premier cercle se défend bec et ongles. Au nom du père, du beau-père. Mais sûrement pas de l’oncle. J.I.