Le ministre de l’Intérieur et des personnalités orthodoxes reçus hier par Audeh Au Biel, aucun message n’était dirigé contre personne, explique Élias Murr

Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a déploré hier l’absence d’un climat politique rassembleur au plan national, apportant certaines précisions concernant le congrès municipal tenu la veille au Biel. M. Murr, qui a été reçu hier par le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, en présence des députés Farid Makary, Sélim Saadé et Fayez Ghosn, a estimé que « l’agressivité qui prévaut depuis près de dix ans sur la scène politique avait conduit à la création de plusieurs fronts au sein de chaque communauté », dénonçant le caractère labyrinthique de la politique libanaise et l’état de discorde ambiant politiquement. Selon lui, l’archevêché grec-orthodoxe est à même de jouer un rôle au niveau de l’unification des positions, notamment concernant les grands titres politiques. « Cette rencontre n’a absolument rien à voir avec l’échéance présidentielle », a toutefois indiqué M. Murr. « Cependant, le résultat du climat qui règne dans le pays du fait de la présidentielle rend cette réunion importante, dans la mesure où elle permet à certaines personnalités orthodoxes de se réunir en famille, loin des querelles politiques. C’est là d’ailleurs l’importance, historiquement, de la communauté orthodoxe au Liban », a-t-il ajouté. Concernant une éventuelle réunion orthodoxe autour d’un candidat à la présidence, Élias Murr a affirmé : « Nous sommes d’accord sur le fait qu’il n’est pas normal que le pays et les citoyens subissent l’insupportable climat de querelles et de tensions. Nous sommes d’accord sur le fait que les Libanais ont certaines priorités sociales et économiques, qui concernent leur vie de tous les jours. Nous sommes également d’accord sur le fait que nous sommes responsables vis-à-vis des citoyens en tant que personnalités de la communauté orthodoxe. » L’essentiel étant, selon lui, « d’assurer une coordination pour aider les Libanais à traverser la crise actuelle, loin des intérêts politiques ». Interrogé sur les analyses parues hier dans la presse, et qui ont considéré que le congrès sur les municipalités du Biel s’était transformé en plébiscite en faveur de la reconduction du mandat Lahoud, M. Murr a répondu : « L’événement a été interprété comme étant un congrès populaire en faveur du président Lahoud. J’ai invité les trois présidents. Le président Lahoud nous a fait l’honneur de répondre à l’invitation. Si les trois étaient venus... » Il a par ailleurs indiqué qu’il ne savait pas pourquoi MM. Nabih Berry et Rafic Hariri s’étaient abstenus. Élias Murr a en outre nié que le ton de son discours soit orienté contre le ministre des Finances, Fouad Siniora, estimant que les députés devaient réclamer l’amendement de la clause de la loi sur les municipalités relative à l’indépendance de la caisse municipale du pouvoir central. Estimant qu’aucun message n’était adressé à quiconque au Biel, il a appelé les différentes parties politiques à plus de cohérence au niveau de leur position par rapport aux élections municipales et la représentativité de ces dernières. Concernant enfin l’impartialité du ministère de l’Intérieur au niveau de l’élection présidentielle, Élias Murr a indiqué : « Ce que je fais aujourd’hui, c’est pour les citoyens. Lorsque nous arrêtons des criminels et des voyous (...) ainsi que des terroristes, nous faisons notre devoir. Faut-il lier même cela à la politique ? » Il a ajouté qu’il poursuivrait sa mission quel que soit le résultat de l’élection. Mgr Audeh a en outre reçu le chef du Parti travailliste libanais, Élias Abou Rizk.