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Actualités - CHRONOLOGIE

Coopération - Le Premier ministre irakien s’est envolé hier pour Ryad La visite de Allaoui scelle le début d’un rapprochement entre Beyrouth et Bagdad

Le Premier ministre irakien Iyad Allaoui a quitté Beyrouth hier matin à destination de Ryad, au terme d’une visite officielle de trois jours, axée sur le développement des relations bilatérales sur des bases stratégiques et sur l’importance d’un rôle libanais actif dans la reconstruction et le développement de l’Irak. De son côté, Beyrouth a mis en exergue sa volonté de voir Bagdad recouvrer sa place de premier partenaire économique du Liban, comme par le passé. La visite de M. Allaoui a surtout permis d’amorcer un début de rapprochement entre le nouveau gouvernement irakien – désormais reconnu implicitement par Beyrouth – et les autorités libanaises, à l’instar de ce qui s’est produit entre l’Irak et la Syrie. Selon le communiqué commun qui a été publié à l’issue de la visite du Premier ministre irakien, « le Liban a confirmé son appui à l’Irak, à son intégrité territoriale, son indépendance et sa souveraineté sur la totalité de son territoire national ». Sur le plan politique, Beyrouth a également « affirmé son appui et son soutien au peuple irakien frère, lui souhaitant tout le bien et tout le succès dans la consolidation de sa souveraineté nationale à travers le déploiement des forces de défense et des services de sécurité irakiens légaux et nationaux, et eux seuls, sur la totalité de son territoire national, la réalisation du processus politique ainsi que la promotion de la sécurité et de la stabilité dans le pays ». Le gouvernement irakien n’est donc pas explicitement évoqué dans le document, qui a mis en relief le rôle des autorités irakiennes – « et elles seules » – dans la nécessité de rétablir la souveraineté de l’État irakien, par le biais de la légalité, sur l’ensemble de son territoire. Le Liban a également « exprimé sa satisfaction de voir l’Irak reprendre son rôle actif au sein de la communauté arabe et parmi ses pays frères ». Concernant le conflit israélo-arabe, les deux parties « ont affirmé leur engagement envers une paix globale dans la région sur base de la légalité internationale, du principe de la terre en échange de la paix et de l’application des résolutions onusiennes concernées ». Elles ont également appelé « au retrait d’Israël de tous les territoires arabes occupés en Palestine, en Syrie et au Liban ». Elles ont enfin souligné le rôle pivot de l’Onu et du droit international dans la résolution des conflits de la région. Des ambassadeurs Sur le plan diplomatique, « et partant des relations fraternelles entre les deux pays », Beyrouth et Bagdad ont décidé de « hausser, dans les plus brefs délais, le degré de représentation diplomatique entre les deux pays au niveau d’ambassadeurs ». Une preuve de plus de l’orientation du Liban vers une normalisation diplomatique totale avec les autorités irakiennes. « Il a également été décidé de faciliter la circulation des personnes entre les deux pays et de prendre à cet effet » des mesures pratiques. Concernant notamment les visas d’entrée, Beyrouth et Bagdad se sont entendus sur le fait de « lever les restrictions imposées aux ressortissants irakiens désirant venir au Liban dans l’octroi de visas » et d’« informer les ambassades des deux pays de l’application d’un nouveau système qui facilite rapidement la circulation des ressortissants et qui octroie immédiatement des visas aux fonctionnaires du secteur public ou des divers secteurs économiques, financiers, touristiques, et aux visiteurs venant pour des raisons de santé ». Une zone de libre-échange Sur le plan économique, les deux parties « ont noté avec satisfaction l’évolution des relations économiques et l’augmentation des échanges commerciaux », et ont « affirmé leur engagement en faveur du développement et de l’élargissement de ces relations ». Concrètement, les deux parties ont convenu de « développer l’accord de création d’une zone de libre-échange entre les deux pays et d’élargir sa portée afin qu’il englobe les services et les marchandises, tout en œuvrant pour l’élimination de toutes les entraves et les barrières non douanières ou administratives », de « consolider la coopération bilatérale afin de libéraliser le commerce et l’activité économique dans les cadres arabe et international », et d’« encourager les hommes d’affaires des deux pays à accroître leurs rencontres, consolider leurs relations, créer des chambres de commerce, des conseils représentatifs conjoints et organiser des expositions et des colloques spécialisés ». Au niveau pétrolier, les deux pays ont décidé de « tenir des pourparlers rapides afin d’examiner les perspectives d’achat par le Liban du pétrole irakien, de parvenir à un accord sur la réouverture de l’oléoduc allant de l’Irak au Liban et sur l’exportation du pétrole irakien à travers les ports libanais ». « L’objectif est aussi d’étudier les domaines de coopération commune, afin d’établir une raffinerie moderne de pétrole irakien au Liban et d’œuvrer pour la reprise du fonctionnement des oléoducs à destination de Tripoli, en collaboration avec nos frères en Syrie et par contrat avec le gouvernement irakien afin d’importer les dérivés pétroliers vers le marché local et à des fins d’exportation. Les deux parties ont jugé positive la tenue de pourparlers entre le Liban, la Syrie et l’Irak afin de créer une raffinerie commune. La possibilité de l’adhésion de l’Irak à l’accord sur le gazoduc arabe a été considérée comme très positive », a noté le communiqué.

Le Premier ministre irakien Iyad Allaoui a quitté Beyrouth hier matin à destination de Ryad, au terme d’une visite officielle de trois jours, axée sur le développement des relations bilatérales sur des bases stratégiques et sur l’importance d’un rôle libanais actif dans la reconstruction et le développement de l’Irak.
De son côté, Beyrouth a mis en exergue sa...