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Actualités - CHRONOLOGIE

Les propos de Bush sur le respect de la Constitution passent presque inaperçus Al-Walid ben Talal pour une prorogation du mandat Lahoud

L’émir saoudien al-Walid ben Talal a plaidé hier en faveur d’une prorogation du mandat Lahoud, estimant qu’il souhaitait que le président de la République Émile Lahoud reste aux commandes du Liban « plus longtemps que prévu ». L’émir ben Talal a été reçu hier par le chef de l’État au palais de Baabda, avec qui il a évoqué plusieurs questions politiques, sociales, économiques et financières. À l’issue de la rencontre, il a rendu un vibrant hommage au général Lahoud, estimant que le Liban devait être « très content » d’avoir à sa tête un président tel qu’Émile Lahoud, « qui a su conduire le pays avec sagesse, expérience et doigté ». Par ailleurs, les voix s’élèvent de plus en plus nombreuses dans les rangs loyalistes, prosyriens et – combat des chefs et intérêts politiques obligent – antihariristes pour condamner les « ingérences » américaines dans la vie politique libanaise, notamment en ce qui concerne la prochaine élection présidentielle. Dernier à monter au créneau, le député de Saïda, Oussama Saad, qui s’en est pris hier à la fois au membre de la Chambre des représentants US Ray LaHood et à Richard Armitage (qui avaient tous les deux exprimé leur rejet de tout amendement constitutionnel), estimant que « les interventions américaines ne vont pas dans l’intérêt du Liban ». Paradoxalement, le message du président américain George W. Bush au Congrès maronite qui s’est déroulé le 16 juillet à Orlando (Floride), publié hier à la une du quotidien an-Nahar, est passé quasiment inaperçu dans les milieux politiques libanais, dans la mesure où il n’a suscité quasiment aucune réaction. Dans ce message, qui a été prononcé par l’attachée de M. Bush, Mme Dina Powell, lors de la séance d’inauguration du congrès, le président américain affirme : « Les États-Unis croient que l’ensemble des peuples du Moyen-Orient méritent de vivre à l’ombre de gouvernements libres et paisibles, et nous allons dans le sens d’une stratégie avancée pour les libertés dans la région, parce que le développement de la liberté conduit à la paix. Le Liban est en tête des pays qui ont édifié des institutions démocratiques au Moyen-Orient, et a toujours été un pont entre l’Orient et l’Occident. » Et M. Bush de poursuivre notamment : « Cette année est importante pour le Liban sur le plan des échéances électorales. Les États-Unis aspirent à des élections respectant la Constitution libanaise et l’avenir du Liban indépendant, complètement souverain et libre des ingérences extérieures et de la domination. Pour aider à la réalisation de ces objectifs, j’ai signé en janvier 2003 le Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act (SALSRA), qui a appelé à l’imposition de sanctions contre la Syrie dans le cas où elle ne satisferait pas à des revendications importantes, notamment le retrait de ses troupes et de ses services de renseignements du Liban. Lorsque la Syrie a échoué à entreprendre des mesures décisives et constructives en réponse à ces revendications, la décision exécutive d’imposer des sanctions réduisant le volume des échanges commerciaux entre les États-Unis et la Syrie a été prise le 11 mai 2004. Lorsque la Syrie se joindra aux efforts en faveur de la construction d’un Moyen-Orient stable, sûr et libre du terrorisme et de la violence – ce qui suppose un Liban libre et indépendant –, les États-Unis répondront positivement. » Contacté par L’Orient-Le Jour, le ministre d’État au Développement administratif, Karim Pakradouni, a estimé que ce discours s’inscrivait dans la lignée d’une position US traditionnelle en faveur du respect de la Constitution libanaise. « Il faut que la Constitution soit respectée dans son application, que ce soit concernant le déroulement des élections à la date prévue ou la révision du texte, laquelle doit se faire dans le respect des mécanismes prévus par la Constitution », a-t-il indiqué, estimant que c’était là également la position du Liban et que la présidentielle concerne en définitive le Parlement libanais. De son côté, le général Aoun a estimé que le discours du président Bush prouve que « le Liban n’est pas secondaire, comme le répètent beaucoup de personnalités, et qu’il ne fera plus partie d’un deal de bas de table entre Damas et Washington ». « La loi aux États-Unis a force de loi, ce n’est pas quelque chose qu’on négocie », a indiqué Michel Aoun, en allusion au SALSRA. « Nous œuvrons actuellement pour un changement radical dans le comportement de Damas vis-à-vis du Liban. L’appui américain est très important, mais le plus important est que le peuple libanais se manifeste et conteste haut et fort le rôle syrien au Liban. C’est à ce moment-là qu’il sera réellement pris en considération par les puissances concernées », a ajouté Aoun.
L’émir saoudien al-Walid ben Talal a plaidé hier en faveur d’une prorogation du mandat Lahoud, estimant qu’il souhaitait que le président de la République Émile Lahoud reste aux commandes du Liban « plus longtemps que prévu ».
L’émir ben Talal a été reçu hier par le chef de l’État au palais de Baabda, avec qui il a évoqué plusieurs questions politiques,...