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Actualités - CHRONOLOGIE

Présidentielle - Le chef de l’État est enfin sorti de son mutisme Lahoud : On cherche à occuper les citoyens avec des polémiques stériles

Après avoir longtemps choisi de garder le silence, malgré les campagnes féroces qui bouleversent actuellement la vie politique, le chef de l’État, Émile Lahoud, a exprimé hier devant ses visiteurs, pour la première fois, une certaine amertume face à ce climat malsain, engendré par la prochaine échéance présidentielle. Selon lui, cette atmosphère lourde entraîne une paralysie de la vie publique, comme si ceux qui en sont responsables cherchaient à occuper les citoyens avec des débats stériles autour de la présidence, occultant les menaces qui pèsent actuellement sur le Liban et sur son sort. Ce sentiment exprimé par le chef de l’État a été rapporté par M. Wadih el-Khazen après son entrevue avec le général Lahoud. Selon lui, le président aurait insisté sur le fait que les Libanais devraient prendre conscience des dégâts que pourrait causer toute polémique marginale, en ouvrant la voie à des interférences étrangères. Ces mêmes interférences pourraient à leur tour avoir des répercussions sur l’unité du pays et sa stabilité interne, deux thèmes auxquels tient énormément le président et qui sont parmi les principales réalisations de son mandat. M. el-Khazen a aussi rapporté de son entrevue avec le chef de l’État la constatation suivante : Israël recommencerait à utiliser la scène libanaise pour envoyer des messages politiques et sécuritaires au Liban et à la Syrie, profitant du fait que l’Administration américaine est occupée avec ses propres élections, sans compter le chaos qui règne actuellement dans les territoires palestiniens. Mais, toujours selon le chef de l’État, les responsables israéliens n’ont pas encore compris que le Liban n’est plus une scène ouverte et que préserver la sécurité prime toute autre considération. Le président Lahoud aurait ainsi évoqué avec M. el-Khazen la situation interne et l’assassinat, au début de la semaine, du responsable au sein de la Résistance islamique, Ghaleb Awali. Dans un autre registre, le chef de l’État aurait exprimé, devant ses visiteurs, sa satisfaction devant le rôle grandissant des organisations de la société civile dans les pays arabes, insistant sur l’indispensable coopération entre ces organisations et les institutions publiques, de manière à renforcer le respect des droits de l’homme. Le Liban concrétise le dialogue des civilisations Abordant le rôle du Liban, le général Lahoud aurait précisé que c’est sur cette terre que le dialogue des civilisations et des cultures se concrétise le mieux. Selon lui, l’histoire du Liban a montré que l’action équilibrée et basée sur la raison plutôt que sur les instincts reste le meilleur moyen de surmonter l’isolement, le fanatisme et les idéologies restrictives. Toujours selon le chef de l’État, le Liban présente aujourd’hui l’image réelle d’une meilleure connaissance de l’autre, démentant la tendance qui veut considérer l’autre comme une menace. Le président Lahoud aurait aussi invité les organisations de la société civile à intégrer cette image du rôle du Liban à leurs programmes et à leurs objectifs, de manière à donner au monde en pleine tourmente un exemple d’équilibre et de tolérance qui pourrait renforcer sa longue marche vers une civilisation plus humaine. Tout en reconnaissant les spécificités de chaque civilisation, le président a appelé à l’adoption de valeurs communes, qui favoriseraient l’épanouissement de l’homme sans qu’une civilisation soit sacrifiée pour une autre. Signalons, par ailleurs, que le président Lahoud a reçu hier le secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien, M. Nasri Khoury, faisant le point avec lui sur l’application des résolutions de ce conseil. Il s’est aussi entretenu avec une délégation du Conseil libanais de l’émigration, présidée par M. Nassib Fawaz. Parmi les visiteurs de Baabda, hier, il y avait aussi le président de l’Université libanaise, le Dr Ibrahim Kobeyssi, ainsi que le directeur général des routes au ministère des Transports, M. Fadi Nammar, la directrice des Statistiques centrales, Mme Maral Tutélian, et le commandant des FSI, le général Saïd Eid.
Après avoir longtemps choisi de garder le silence, malgré les campagnes féroces qui bouleversent actuellement la vie politique, le chef de l’État, Émile Lahoud, a exprimé hier devant ses visiteurs, pour la première fois, une certaine amertume face à ce climat malsain, engendré par la prochaine échéance présidentielle. Selon lui, cette atmosphère lourde entraîne une...