Diplomatie - Moratinos prépare une initiative pour relancer les pourparlers de paix Beyrouth attend avec impatience la présidence espagnole du Conseil de sécurité

L’Espagne, dont le mandat comme membre du Conseil de sécurité se termine fin décembre, doit présider le conseil à partir de septembre. Soit au zénith de l’activité diplomatique internationale, puisque c’est justement en septembre que l’assemblée générale tient sa session annuelle. Le Liban, comme sans doute l’ensemble des pays arabes liés d’amitié avec l’Espagne, attache une importance certaine à cette rotation. En effet, comme on sait, le processus de règlement régional porte le nom de Madrid, où s’était tenue, sous Bush premier, la fameuse conférence de paix. Qui avait produit la devise « la terre moyennant la paix », qui porte également le nom de Principes de Madrid. Selon des sources locales informées, l’Espagne prépare actuellement une initiative pour relancer les pourparlers de paix sur le quadruple volet israélo-palestino-libano-syrien. Le ministre des Affaires étrangères de l’actuel gouvernement socialiste espagnol, Miguel Angel Moratinos, qui avait travaillé pour l’Union, est en effet un grand spécialiste du dossier proche-oriental. Ses plans, il les peaufine à travers une tournée englobant le Liban, l’Égypte, la Syrie, la Jordanie, les Territoires et Israël. Toujours d’après les mêmes sources, Moratinos présentera ses idées de relance lors des travaux de la 59e Assemblée générale de l’Onu en septembre à New York. À cette même occasion, il souhaite réparer un contretemps qu’il attribue au surbooking de son agenda. En rencontrant la commission ministérielle arabe de suivi des résolutions du sommet de Beyrouth. Elle avait en effet demandé à le voir. Et il s’était fait excuser en expliquant que ce mois-ci, il est débordé, et que le mois prochain, au contraire, il part en vacances ! Cependant, certains pays arabes, dont le Liban, préféreraient engager le dialogue avec les Espagnols avant qu’ils ne décrochent la présidence du Conseil de sécurité. Pour préparer des mesures diplomatiques déterminées. Et pour avoir plus de marge d’écho du côté des médias. Mais l’Égypte et d’autres pays arabes ont, en principe, accepté de ne voir Moratinos qu’en septembre à New York. Parallèlement, la commission ministérielle arabe de suivi demande à voir le quartette. La requête en a été formulée par Amr Moussa. Qui a reçu des réponses positives de la Russie, de l’UE comme de l’Onu, mais qui attend encore la réponse des États-Unis. Retour en Espagne. On sait que ce pays a également organisé, à Barcelone, le solide partenariat dit euroméditerranéen qui allie surtout à l’Europe les pays du sud de la Méditerranée. Khalil FLEYHANE