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Actualités - OPINION

Yasser à quoi ?

À force de parler des nôtres, on a fini par oublier les guignols du voisinage. Ça tombe bien, voilà que la bouillabaisse palestinienne nous ramène le bon souvenir de Yasser Arafat. Faut croire que la réclusion à Ramallah lui va à merveille : à 75 ans, mais toutes ses dents, l’homme continue de fabriquer des ruines en série. Parfois, on se dit qu’on aimerait bien connaître celui qui lui a refilé son diplôme d’ingénieur. De Amman à Tunis, en passant par Beyrouth et Tripoli, il n’a jamais autant excellé dans la destruction que sur sa propre terre, envoyant au casse-pipe et au total plus de Jordaniens, de Libanais et de Palestiniens qu’il n’a dézingué d’Israéliens. Mais comme il continue à empiler les intifadas, on ne voit vraiment pas comment on pourrait lui jeter la pierre. Même dans ses rêves les plus fous, ce prix Nobel de la paix ne pouvait imaginer piloter un jour un bout de Palestine. Il en a fait une poubelle, jouant les modérés contre les barbus, les colombes contre les faucons, et ces derniers contre les vrais. Mais pour jouer, faut avoir les coudées franches, et le vieux Yasser se trouva fort dépourvu quand le Hamas, le Jihad et les Brigades furent revenus. De la cause palestinienne, ces joyeux drilles ont fait une causette à mille voix... et mille chargeurs. Le sommet du cirque a été atteint quand Ahmed Qoreï a présenté sa démission. On donne à Ramallah deux versions de la réponse faite par Yasser Arafat à son Premier ministre. Dans la première, il aurait dit : « Tu peux te la carrer là où je pense. » Et dans la seconde : « Je vais te la faire bouffer. » Disons que, depuis cet entretien historique, les rapports entre les deux hommes ont tourné à l’eau de boudin. D’affirmations en mises au point et de mises au point en rectificatifs, les communiqués sont aussi fumeux que la rue palestinienne est fumante. Aux dernières nouvelles, le vieux cactus à la keffieh dément avec la dernière énergie que le soleil d’été brille sur Gaza. Mais il a aussitôt avoué avoir menti en disant qu’il démentait et que, de ce fait, il n’avait ni menti ni démenti. Vite, un prix Nobel de la bouffonnerie. Gaby NASR
À force de parler des nôtres, on a fini par oublier les
guignols du voisinage. Ça tombe bien, voilà que la
bouillabaisse palestinienne nous ramène le bon souvenir de Yasser Arafat. Faut croire que la réclusion à Ramallah lui va à merveille : à 75 ans, mais toutes ses dents, l’homme
continue de fabriquer des ruines en série. Parfois, on se dit qu’on aimerait bien...