Rechercher
Rechercher

Actualités

Il était urne fois

Comme s’il ne leur suffisait pas de se farcir une législative tous les quatre balais, c’est dans les tendres prairies des querelles claniques et tribales que les municipales emmèneront dimanche brouter les Libanais. Après la fête du Travail, la foire aux bouviers ! Au milieu des milliers de torchons collés sur les torchis, des portraits de gros nez et de hures boursouflées et moustachues, ultimes guignols du fameux concours « Ma binette partout », le cobaye de base s’en ira donc après-demain porter ses burnes devant les urnes. Mot d’ordre : votez pour le développement ! Entre-temps, c’est à un développement d’âneries politiques sans précédent que le pays a droit. Encore une fois, ne cherchez pas le programme, il n’y en a pas. Juste un nuage de fumée sur une guirlande de lieux communs, notamment la vieille soupe réchauffée des slogans creux autour de l’équilibre et de l’entente entre des blaireaux qui ne peuvent pas se blairer. Avec, en filigrane idiot, le nombre de chrétiens qui doit être absolument égal à la racine carrée de l’hypoténuse des musulmans. Bienvenue dans le XXIe siècle. Patronnant la brochette des nominés, dont l’engagement est soluble dans la candidature, on trouve le même cartel des copains et des coquins : Bouboule qui soubresaute au Sérail mais retrouve des forces à Beyrouth ; Istiz Nabeuh qui rassemble tous ceux qu’il n’a pas pu encore caser dans la Fonction publique ; Walid Juju qui ricane en taillant des croupières à l’infortuné Arslane ; le Btéghrinator assis tranquillement sur ses 48 municipalités ; sans oublier la bande à Kornet qui doit gérer les crises d’hyperthermie parisiennes de Mongénéral, et la palanquée des roitelets provinciaux qu’il a fallu amadouer à coups de sucres d’orge municipaux. Mais bon, les électeurs finiront bien par s’apercevoir que les promesses d’avenir des uns et des autres ont le même goût que celles qu’ils n’ont pas été fichus de tenir dans le passé. Des électeurs qu’on prend pour des chèvres et qui n’ont même pas la permission d’en faire tout un fromage. Gaby NASR
Comme s’il ne leur suffisait pas de se farcir une législative tous les quatre balais, c’est dans les tendres prairies des querelles claniques et tribales que les municipales emmèneront dimanche brouter les Libanais. Après la fête du Travail, la foire aux bouviers !
Au milieu des milliers de torchons collés sur les torchis, des portraits de gros nez et de hures boursouflées...