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URBANISME - Une initiative du ministère de la Réforme administrative Discussion du nouveau schéma d’aménagement du territoire avec des responsables municipaux

La dégradation des ressources naturelles, la fragilité des systèmes économiques et l’anarchie qui a dominé le domaine des constructions dans le pays ont amplement justifié la préparation, même tardive, d’un schéma directeur d’aménagement du territoire libanais. À l’initiative du ministère de la Réforme administrative, une conférence portant sur ce grand projet, consacrée à des responsables municipaux et des experts, s’est tenue mardi au siège du ministère, à Starco. Des représentants du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), et des experts de Dar al-Handassah et de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la Région île-de-France (IAURIF), étaient présents pour discuter du schéma directeur qui ne deviendra opérationnel que quand il sera voté par le Conseil des ministres, peut-être dans deux mois, estiment les principaux concernés. Après une lecture de l’allocution du ministre Karim Pakradouni et une introduction de Sami Féghaly, du CDR, Fouad Awada, représentant l’IAURIF, a parlé en détail de ce grand document. Selon lui, trois impératifs ont poussé le Conseil des ministres à commander une telle étude : l’un d’ordre légal, l’autre portant sur une inquiétude causée par trois facteurs – la dégradation des ressources naturelles, la fragilité de la situation économique et l’anarchie des constructions – et la dernière mue par l’ambition pour un avenir meilleur. Il a souligné que « beaucoup de gaspillage a lieu au nom du “développement équilibré” des régions ». M. Awada a insisté sur la nécessité de considérer le pays comme une unité, sans « les barrières et les cloisonnements » qui, selon lui, mènent à la multiplication d’investissements non nécessaires, dans le but de satisfaire les différentes exigences, comme le fait qu’il y ait trop de centrales électriques, par exemple. La planification, elle, est devenue une nécessité dans un pays qui a l’une des densités populaires les plus importantes du monde. « Tous ces facteurs ont un impact sur la qualité de vie, sur notre compétitivité, sur notre capacité à attirer les touristes... », a-t-il dit. Quant au développement durable, il doit correspondre « à un modèle moderne, c’est-à-dire en faisant participer les régions, pas en leur lançant des miettes ». Le schéma directeur a donné lieu à trois cartes principales, l’une pour l’utilisation des sols, la seconde pour l’organisation du territoire et la troisième pour les options fondamentales. La première carte, donc, s’occupe de la classification des terrains entre régions citadines (les neuf essentielles regroupent les deux tiers des habitants du Liban), les régions rurales (villages et petites villes), les régions agricoles à importance nationale et les régions naturelles de grand intérêt, notamment les hautes cimes qui regorgent d’eau, les cédraies (à 1 600 ou 1 700 mètres) et les forêts essentielles, un peu plus bas. Cette partie du document met également en garde contre les contraintes de l’utilisation des sols, notamment le danger des inondations, l’érosion des sols et la pollution des nappes phréatiques. Préservation de régions importantes Dans la partie consacrée à l’organisation du territoire, l’accent est mis sur les différentes zones urbaines de Tripoli, Zahlé, Saïda, Nabatiyeh, l’un des objectifs étant de réduire la pression sur le littoral. Un autre est d’organiser le réseau routier avec autant d’autoroutes qu’il en faut, des voies rapides sur les périphéries et des voies secondaires pour relier les villages et les villes. L’écologie n’est pas absente de cette partie du schéma directeur, puisque celui-ci recommande la création d’un parc national au Liban-Nord, l’encouragement des municipalités à classer des parcs naturels régionaux ainsi que la préservation de sites remarquables, etc. L’élaboration et l’application de trois lois cadres, l’une sur le littoral, l’autre sur la montagne et la troisième sur les régimes de préservation (réserves...), sont également citées. Le texte s’attaque aussi au problème de l’eau, de l’assainissement et de l’électricité, mais aussi à celui des déchets et des carrières. « Le règlement du problème des déchets repose en partie sur le développement du recyclage, mais c’est essentiellement un problème de sites d’enfouissement à trouver », évoque le document. La troisième carte évoque la création d’institutions pour mettre en place ce schéma directeur. Par ailleurs, des passages concernant les municipalités et leur rôle dans ce développement équilibré ont été discutés. Ce schéma directeur, selon M. Awada, servira de cadre à l’Administration dans toutes ses branches, même si son application pourrait prendre du temps. La discussion qui a suivi a apporté plusieurs remarques du public envers ce texte. Mais celle qu’on pourrait soulever, à juste titre, c’est de savoir si un tel texte, qui bouleverse un grand nombre d’idées reçues et requiert un contrôle ferme de la part de l’État sur les différents secteurs, sera appliqué ou s’il connaîtra le sort d’autres initiatives tout aussi louables...
La dégradation des ressources naturelles, la fragilité des systèmes économiques et l’anarchie qui a dominé le domaine des constructions dans le pays ont amplement justifié la préparation, même tardive, d’un schéma directeur d’aménagement du territoire libanais. À l’initiative du ministère de la Réforme administrative, une conférence portant sur ce grand projet,...