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Thomas Voeckler : le plus dur reste à faire (photo)

Rentré dans le rang au terme de dix jours d’embellie passés en jaune dans le Tour de France cycliste, Thomas Voeckler doit désormais entamer une nouvelle carrière, forcément différente, où de nombreux pièges risquent de se refermer sur lui. Le champion de France a donc dû capituler dans la 15e étape menant à Villard-de-Lans, après avoir brûlé toute l’énergie et la détermination de ses 25 ans, mais non sans avoir recueilli les hommages de toute la caravane. Pour lui cependant, le plus dur reste peut-être à faire. Auréolé de jaune douze jours durant en 1984, Vincent Barteau peut s’inscrire dans la ligne des exemples à ne pas suivre. « Je me retrouve dans ce gamin, reconnaît le Normand. Mais, quand j’ai perdu le maillot, j’ai complètement déconnecté. Je ne crois pas que ce sera son cas car j’étais sans doute plus branleur. Il ne lâchera pas. » Les dangers ne le guetteront pas obligatoirement d’ici au final à Paris. Ils pourraient en fait, plus insidieusement, se présenter dans la foulée de ses rendez-vous, jeux olympiques ou championnats du monde, auxquels le prodige sera convié. Heureusement, certains aînés veilleront. Ainsi, Pascal Lino, dix jours leader sur la Grande Boucle 1992. « Je me suis promis d’aller le voir afin de le mettre en garde, confie l’actuel pilote de la société du Tour. Il va être sollicité, l’argent va rentrer. S’il ne fait pas gaffe : il va le payer cash. Ce serait bien qu’il évite de commettre les mêmes petites erreurs que moi. » Maillot blanc Et l’ancien coureur de RMO d’évoquer les mois ayant suivi sa 5e place. « On se concentre moins sur le boulot ou la bouffe. J’ai glandé pendant l’hiver, se souvient-il. Je suis allé aux Six jours de Nouméa. Et, quand je suis rentré un mois plus tard, je comptais cinq ou six kilos supplémentaires. J’avais alors 27 ans. » « Pour Thomas, ce sera plus difficile encore, insiste-t-il. Il est plus jeune, a cumulé les maillots jaune et de champion de France. On l’attend de ce fait au tournant. » Trois journées dans un apparat printanier en 1990, le Breton Ronan Pensec espère que « Ti-Blanc » « aura savouré au maximum » ses moments en jaune. « C’est une réflexion pouvant paraître banale, mais c’est plus tard que l’on s’aperçoit que l’on a été l’acteur principal de moments hors du commun, observe-t-il. Après, on est en prise directe avec l’entourage. Il faut éviter de prendre la grosse tête. » Lui aussi à deux reprises maillot jaune (1995 et 2000), Laurent Jalabert accroche heureusement un bémol aux prédictions défaitistes. « Voeckler est en avance sur son âge. Il le démontre sur un plan tactique où je le trouve “mariolle”, tranche Jaja. Il est courageux et volontaire. Il n’hésite pas à prendre des risques. Cela lui permettra d’aller chercher le maillot blanc. Il s’est déjà taillé un beau palmarès. Il va acquérir de la maturité et gagnera d’autres belles courses. » Ce discours est partagé par Jean-François Bernard, jaune d’un jour, en 1987, au sommet du Mont Ventoux. « C’est un peu différent pour moi dans la mesure où je briguais le podium. Mais Thomas a de la moelle. À preuve, il a senti la bonne échappée sur un Tour où il n’est pas facile de prendre le large, note-t-il. Il a tout pour gagner d’autres courses que le Tour. » En sa qualité de quintuple vainqueur du Tour, Bernard Hinault fait figure de parrain, extrêmement satisfait de sa descendance. « La notoriété donne envie de recommencer, tranche le Blaireau. Ce gosse me rappelle Durand, Jalabert ou Virenque. C’est un combattant généreux, qui aura le maillot blanc en tête. »

Rentré dans le rang au terme de dix jours d’embellie passés en jaune dans le Tour de France cycliste, Thomas Voeckler doit désormais entamer une nouvelle carrière, forcément différente, où de nombreux pièges risquent de se refermer sur lui.
Le champion de France a donc dû capituler dans la 15e étape menant à Villard-de-Lans, après avoir brûlé toute l’énergie et la...