BKERKÉ - Une délégation de Kornet Chehwane reçue par le patriarche Sfeir Samir Frangié insiste sur l’indispensable solidarité, aujourd’hui, des Libanais

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a reçu hier une délégation de Kornet Chehwane formée du député Farès Souhaid ainsi que de Samir Frangié et Samir Abdel-Malak. « Nous avons informé le patriarche des contacts positifs que nous continuons de mener afin de consolider la scène intérieure et de créer une espèce de filet de sécurité », a dit Samir Frangié, qui en a profité pour marteler l’importance de la solidarité entre les Libanais, « surtout en cette période charnière qui nous en rappelle d’autres, particulièrement dangereuses ». Il a insisté sur la nécessité de trouver les moyens nécessaires pour que cette étape se clôt dans les conditions les moins néfastes pour le pays, « et c’est à ce moment-là que nous pourrons recommencer à nous opposer sur la façon de gérer » le Liban, a-t-il dit. Samir Frangié s’est employé ensuite à s’expliquer : « La lecture des événements et des menaces diverses auxquelles le pays est confronté peuvent laisser penser que la situation du Liban va être une nouvelle fois intrinsèquement liée à celle de la région. Nous devons, ne serait-ce au minimum, tirer les leçons de nos expériences passées et être convaincus que notre seule planche de salut, notre seule défense, reste notre unité », a-t-il ajouté. Prié de commenter les propos de Michel Aoun qui a accusé l’opposition de « manœuvrer » et de ne pas être une opposition « franche et claire », Samir Frangié a indiqué que ce sujet n’avait pas été abordé au cours de l’entretien avec le patriarche, réaffirmant que le seul souci de l’opposition aujourd’hui est l’union. « Et si notre but est de réunifier le pays, la moindre des choses serait de reconnaître que l’union de l’opposition est une nécessité importante », a-t-il dit mi-figue mi-raisin, rappelant « à tous » qu’il fallait désormais « cesser de demander quelque chose puis de faire son contraire ». « Nous travaillons pour que soit enfin tournée, au niveau national, la page du passé ; il est donc évident que nous devons commencer par faire cela à notre propre niveau. Nous exhortons à la démocratie et nous défendons le droit à la divergence sur le plan national ; nous nous devons donc d’appliquer cela à notre propre niveau également », a-t-il réassuré. « C’est une autre leçon du passé que nous devons tirer », a-t-il conclu. Signalons que Mgr Sfeir a également reçu le député Mohammed Yéhia.