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Actualités - OPINION

CITOYEN GROGNON Monopoles et prix exorbitants... Vivement la libéralisation !

Un pays nettement plus cher que partout ailleurs. Des prix trop élevés et qui n’en finissent pas de s’envoler. Des consommateurs qui ne suivent plus, qui se rabattent sur des médicaments, des produits alimentaires, des vêtements, ou même des voyages bien moins chers, quitte à rogner sur la qualité. Et tant pis pour l’efficacité ! Tant pis pour le palais ! Tant pis pour l’élégance ! Tant pis pour la sécurité ! Tel est aujourd’hui le lot des Libanais, qui en sont réduits à faire des économies de bouts de chandelles. Le responsable ? Mais l’État, voyons ! Un État qui se soucie plus du bien-être de quelques gros bonnets que des fins de mois difficiles de ses citoyens appauvris. Un État qui continue de pratiquer la politique de l’autruche, tolérant et encourageant sciemment le monopole officieux que quelque 400 agents exclusifs continuent de pratiquer sur l’ensemble des produits importés de consommation courante. Gonflant les prix sans vergogne, saignant les consommateurs à blanc, fermant les yeux sur les misères de leurs concitoyens, ces agents exclusifs ne se privent pas de mettre les prix trop élevés, ou les augmentations régulières de ceux-ci, sur le compte de la hausse des devises étrangères, principalement celle de l’euro. Même quand les produits sont importés de pays européens extérieurs à la zone euro. Même quand ceux-ci viennent des États-Unis ou d’ailleurs. Les preuves ? Elles sont édifiantes : de manière générale, les prix pratiqués au Liban sont de 30 % plus chers que dans les pays de l’Union européenne, constate Zouheir Berro, président de l’Association de défense des consommateurs. Certains médicaments sont jusqu’à 70 % plus chers au Liban qu’à l’étranger, accuse-t-il encore. Comme pour confirmer ces propos, un jeune Libanais, récemment de passage en France, et à court de médicament pour la tension artérielle, y a payé son médicament 47 % moins cher qu’à Beyrouth. Et ne s’est pas privé de dénoncer cette aberration. Des Libanais en grand nombre commandent, d’ailleurs, à leurs proches et amis, des médicaments de France ou d’autres pays, où ils sont nettement moins chers qu’au Liban. Que dire des milliers d’émigrés et d’expatriés qui n’en finissent pas d’ajourner leur voyage au Liban, dans l’espoir d’une baisse des tarifs de la compagnie nationale d’aviation ? Le pire, c’est que ce monopole est parti pour durer. C’est que le citoyen doit attendre encore quatre longues années avant de rêver de voir l’État briser ce monopole. Quatre longues années, jusqu’en 2008, à moins que cet état ne décide, comme il l’a déjà fait, d’accorder un nouveau répit aux 400 agents exclusifs. Un citoyen devenu apathique à force d’encaisser les coups. Et qui ne sait plus qu’adopter un profil bas... tout en rêvant secrètement du jour où la libéralisation du commerce international provoquera la disparition de ces monopoles, qui s’écrouleront l’un après l’autre, comme un chateau de cartes. Anne-Marie EL-HAGE
Un pays nettement plus cher que partout ailleurs. Des prix trop élevés et qui n’en finissent pas de s’envoler. Des consommateurs qui ne suivent plus, qui se rabattent sur des médicaments, des produits alimentaires, des vêtements, ou même des voyages bien moins chers, quitte à rogner sur la qualité.
Et tant pis pour l’efficacité ! Tant pis pour le palais ! Tant pis pour...