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Anniversaire - Messe pour la libération de l’ancien chef des FL et pour la réconciliation nationale Sfeir : Pour beaucoup, Geagea représente la cause d’un pays prisonnier (photo)

Dans un geste d’une portée politique certaine, le patriarche Sfeir a célébré hier à Bkerké une messe pour Samir Geagea, qui achève sa dixième année de détention, au siège du ministère de la Défense, à Yarzé. Une récollection empreinte de symboles essentiels, que le prélat a tenu à souligner. Si la captivité de Geagea reflète l’état d’un pays prisonnier, sa libération devrait sceller cette réconciliation nationale, cette entente, édictées par Taëf qui sont restées lettre morte à ce jour. Certes, la famille du détenu était au pied de l’autel, ses père et mère, Farid et Marie, son épouse Sethrida, sa sœur, Nouhad Keyrouz. Mais l’assistance, très dense, se composait de figures de proue politiques : le président Amine Gémayel ; les députés Nassib Lahoud, Antoine Ghanem, Boutros Harb, Salah Honein, Mansour el-Bone, Farès Souhaid, Pierre Gemayel, Nehmétallah Abi Nasr, Ghassan Moukheiber, Farid el-Khazen, Georges Frem ; l’ancien ministre Roger Dib ; les anciens députés Camille Ziadé, Pierre Daccache, Auguste Bakhos, Edmond Rizk, Tarek Habchi et Michel Sassine. Solange Gemayel était présente ainsi que Georges Haoui, ancien numéro un du PCL. Il y avait également le président du Conseil maronite central, Raymond Rouphael. L’ancien gouverneur de la Banque centrale, défenseur juridique de Geagea, Edmond Naïm était là. Les Ordres des professions libérales étaient représentés par Mohammed Baalbacki et Melhem Karam (presse) ; le Dr Mahmoud Choukair, et l’ancien président le Dr Antoine Khoury (médecins) ; Soubhi Bsat (ingénieurs) ; Ziad Nassour (pharmaciens) ; Élie Maalouf (dentistes). Le barreau avait délégué les anciens bâtonniers Michel Lyan, Samir Abillamaa, Antoine Klimos et Chakib Cortbaoui. Il y avait également dans la nef Samir Abdel-Malak, Élias Abou Assi, Maroun Hélou, Samir Tawilé, Nabil Khalifé, Séoud Mawla, Georges Béchir, Rafic Khoury, Fouad Daaboul, Nassir el-Assaad et Fouad Abizeid. Le patriarche était assisté, dans la célébration de l’office divin, par l’abbé François Eid, supérieur des mariamites et par son secrétaire particulier, le père Michel Awit. La messe a été chantée par la chorale du séminaire de Ghazir. Dans son homélie, le patriarche a évoqué les disciples d’Emmaüs, leur rencontre avec le Christ au troisième dimanche suivant la Résurrection. Pour appeler les fidèles à prier le Messie, comme l’avaient fait les disciples, « à rester avec nous ». Car Lui seul peut dissiper les appréhensions, dans une région livrée aux bains de sang. Abordant ensuite le volet social et le monde du travail, le patriarche a cité l’encyclique papale de 1981. Qui rappelle, en référence à la Genèse, que l’homme doit gagner son pain à la sueur de son front. Le patriarche, à l’instar du Saint-Père, souligne que c’est par la faculté de produire, de créer, de travailler, que l’homme se distingue le plus des autres créatures. En 1891, le pape Léon XIII publiait une encyclique sur la Cause sociale. Dans le même sillage, il est souligné que le travail est l’une des marques fondamentales de l’humanité sur terre. D’où l’importance essentielle de l’action sociale, qui passe par l’économique, par la lutte contre le chômage, contre la pauvreté. Le patriarche a traité, dans ce cadre, des œuvres sociales de l’Église. Mgr Sfeir s’est penché, en conclusion, sur le cas de Samir Geagea. Pour dire : « Il n’est pas de paix sans justice. Ne nous étonnons pas si nous, et le monde alentour, ne jouissons pas de la paix. C’est ce que vous êtes venus aujourd’hui vous souvenir, dans la pureté de vos consciences. Vous qui êtes concernés par la cause du Dr Samir Geagea. Qui est, aux yeux de beaucoup, la cause d’un pays prisonnier plus que celle d’un particulier en détention. Dix ans en prison. Nous prions le Dieu de la paix, dans une fervente, dans une humble imploration, de nous inspirer d’agir ensemble, pour réaliser cette réconciliation complète à laquelle nous aspirons. Et sans laquelle nous ne saurions voir la quiétude et la prospérité fleurir de nouveau dans notre collectivité. Ni espérer le retour du migrant au sein de la patrie. » De son côté, Sethrida Geagea a prononcé un mot critique : dix ans, pendant lesquels les crises se sont succédé, en s’aggravant. Dix ans que le pays se cherche, que les gens courent après leur pain quotidien et leur avenir. Alors que le pouvoir est en conflit avec lui-même, que les ministres se rengorgent de faire de l’opposition, que les députés accablent le gouvernement tout en lui accordant la confiance. Dix ans de scandales, du pétrole au cellulaire, de l’électricité aux carrières ou aux ordures. Sans que nul ne soit sanctionné. Et sans que le Liban puisse rien dire, puisqu’il n’est même pas autorisé à choisir ses représentants. La justice, a poursuivi Sethrida Geagea, est torpillée par les immixtions et se fait discrétionnaire. Les jeunes émigrent en masse et les résidents se trouvent étrangers chez eux. Ceux qui réclament la souveraineté, l’indépendance, la liberté, sont traqués et matraqués. L’épouse du leader des FL dissoutes a également évoqué le sabotage de l’entente, pour faciliter la domination sur les ressources du pays. Elle a affirmé que la répression ne fait pas fuir les patriotes, mais les rend encore plus attachés à leur terre. Pour applaudir ensuite, et souscrire pleinement, aux objectifs nationaux fixés par le patriarche. Dont la souveraineté, l’indépendance, mais aussi la coexistence et l’unité des Libanais.

Dans un geste d’une portée politique certaine, le patriarche Sfeir a célébré hier à Bkerké une messe pour Samir Geagea, qui achève sa dixième année de détention, au siège du ministère de la Défense, à Yarzé. Une récollection empreinte de symboles essentiels, que le prélat a tenu à souligner. Si la captivité de Geagea reflète l’état d’un pays prisonnier, sa...