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L’Europe incite Washington à adhérer à un accord international sur les médicaments génériques bon marché Les États-Unis, sur la sellette à Bangkok, appellent à l’unité dans la lutte contre le sida (photo)

Les États-Unis ont lancé un appel à l’unité hier dans la lutte contre le sida, après s’être retrouvés de nouveau en accusation à la conférence de Bangkok où l’Europe leur a demandé d’adhérer à un accord international sur les médicaments génériques bon marché. « À ce stade, l’erreur la plus grave que nous pourrions faire est de laisser la pandémie nous diviser », a déclaré le représentant américain à la conférence, Randall Tobias, « quand 8 000 personnes meurent chaque jour du sida, la division est un luxe que nous ne pouvons pas nous offrir ». M. Tobias tentait visiblement d’apaiser les tensions, après avoir été copieusement hué par des manifestants menés par l’association française Act Up qualifiant la politique américaine de « honte ». Il a assuré dans un discours retardé par les protestataires que les États-Unis soutenaient les médicaments bon marché, « quels que soient leur origine et ceux qui les produisent ». Mais « l’Amérique n’aura pas une norme pour ses propres citoyens et une moins élevée pour les malades à l’étranger », a-t-il ajouté, reprenant un argument des grands laboratoires pharmaceutiques qui accusent les génériques d’être d’une efficacité inférieure. L’Union européenne a enfoncé le clou après le message délivré mardi à la conférence par le président français Jacques Chirac, qui « représente vraiment le message de l’Europe en général », selon Lieve Fransen, chef de la Délégation européenne à Bangkok. Jacques Chirac, dans un message lu par le ministre français à la Coopération Xavier Darcos, avait estimé qu’« obliger certains pays à renoncer » à des médicaments génériques bon marché, « à la faveur de négociations commerciales bilatérales, relèverait d’un chantage immoral », dans une allusion transparente aux États-Unis. Il avait aussi souhaité que soit mis « en œuvre l’accord sur les (médicaments) génériques, afin de consolider les baisses de prix ». Washington est en effet accusé de faire cavalier seul après avoir été le seul des 144 pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à bloquer en décembre 2002 un accord octroyant aux pays en développement dépourvus de capacités de production des exemptions aux droits protégeant les brevets industriels pour qu’ils puissent importer des traitements génériques meilleur marché. Ce projet d’accord avait suivi la déclaration initiale adoptée à la réunion ministérielle de l’OMC à Doha (Qatar) en 2001. L’accord de Doha avait fait passer le coût des traitements antisida de plus de 10 000 dollars par an à un dollar par jour actuellement. Mais les États-Unis préfèrent passer par des traités bilatéraux. Par ailleurs, le Brésil, la Chine, le Nigeria, la Russie, l’Ukraine et la Thaïlande ont passé un accord à Bangkok visant à accélérer la production de génériques pour une dizaine de millions de personnes atteintes du sida dans ces pays et qui sont en attente de traitement. Ces pays ont précisé prudemment ne pas créer un « réseau antiaméricain ».
Les États-Unis ont lancé un appel à l’unité hier dans la lutte contre le sida, après s’être retrouvés de nouveau en accusation à la conférence de Bangkok où l’Europe leur a demandé d’adhérer à un accord international sur les médicaments génériques bon marché.
« À ce stade, l’erreur la plus grave que nous pourrions faire est de laisser la pandémie nous...