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Une initiative de la Fondation Saradar Une caravane pour propager l’accès au savoir informatique dans les régions

La caravane de la Fondation Saradar promène son imposante silhouette entre les villages libanais, non pour transporter des vacanciers, mais pour propager le savoir-faire informatique. La cible : les populations défavorisées dans leur ensemble, les handicapés, les femmes et les enfants dans les localités éloignées, les déplacés, etc. Une manière dynamique de faire parvenir les bienfaits de la technologie moderne à ceux qui en étaient privés et de concrétiser le concept de l’entreprise citoyenne, assumant ses responsabilités dans le développement humain. Une phase pilote de ce projet avait été lancée durant l’été 2002, à l’intention des populations déplacées de Aley, de Baabda et du Chouf, dans le but d’encourager ces personnes à rentrer chez elles. « Le succès rencontré par cette initiative nous a encouragés à la développer, jusqu’à l’étaler sur toute l’année », explique Tania Hélou, directrice générale de la Fondation Saradar. Si les pérégrinations estivales de la caravane ciblent toujours les populations déplacées (son action est apolitique et non confessionnelle), elles atteignent différentes catégories de la population durant le reste de l’année. À raison d’un mois dans chaque localité, l’intérêt est de former des formateurs qui, à leur tour, transmettront leur savoir au plus grand nombre possible. « Nous nous assurons que les municipalités ou les ONG locales possèdent l’équipement nécessaire, afin que le savoir-faire continue de se propager », souligne Mme Hélou. L’avantage de la caravane, c’est sa mobilité, le fait qu’elle se déplace vers des personnes qui trouvent souvent de la difficulté, pour une raison ou pour une autre, à adhérer à des centres d’apprentissage de la technologie. « Nous n’avons pas opté pour un bus, qui aurait replongé les enfants dans le cadre scolaire et qui aurait été trop étroit pour les chaises roulantes des handicapés », dit-elle. « Cette caravane, qui est assez large pour accueillir huit chaises roulantes à la fois, a été fabriquée au Liban. » La tranche d’âge des apprenants varie entre cinq ans et plus de 60 ans, avec des recrues parfois inattendues. « Nous avons eu beaucoup de mères et de grand-mères, qui racontent que ce qui les motive, c’est de pouvoir suivre l’évolution de leurs enfants et de leurs petits-enfants, ou de pouvoir communiquer avec leur famille à l’étranger, ou encore de travailler à partir de la maison », raconte-t-elle. « Nous avons également reçu des adolescents à risque de délinquance, des enfants en rattrapage scolaire, d’autres qui subissent des violences familiales, des toxicomanes, etc. Les enfants et les jeunes sont surtout intéressés à améliorer leur performance scolaire et universitaire. » Des cours généraux et plus spécialisés Les formateurs, eux, ont été recrutés auprès d’entreprises professionnelles, afin de répondre aux besoins spécifiques des populations visées. Le gros des cours reste le même, et consiste en l’apprentissage des programmes Word, Excell, Outlook ainsi que la navigation sur Internet. Ces cours d’initiation durent de douze à dix-huit heures. Pour des cours plus avancés et plus spécifiques (Photoshop par exemple), trente heures sont parfois nécessaires. À l’issue de la formation, et à condition que les apprenants n’aient raté aucune heure, des certificats reconnus par Microsoft leur sont distribués. À la question de savoir comment les groupes sont formés, Mme Hélou explique que ce sont les ONG présentes localement qui désignent les personnes susceptibles d’être intéressées par une telle formation. Il faut préciser que deux mois dans l’année sont consacrés aux handicapés, avec pour ultime objectif de renforcer leurs capacités et de les aider à trouver un emploi. La formation consiste principalement en l’acquisition de nouvelles compétences techniques répondant aux besoins du marché, en l’élaboration des CV nécessaires, ainsi que leur préparation aux éventuelles entrevues avec des employeurs. Des entreprises diverses se sont déjà engagées à prendre des stagiaires participant au programme d’accessibilité mis en place par la Fondation Saradar, en collaboration avec l’Union des handicapés du Liban. L’un d’eux a même été embauché à plein temps dans une banque, à Chtaura, selon Mme Hélou. Des « success stories » Elle évoque d’autres « success stories », comme cette jeune fille de 17 ans qui, ayant trouvé un emploi, a convaincu son employeur de la laisser suivre la formation, et qui a pu obtenir une promotion à l’issue de son apprentissage. Ou ces deux femmes œuvrant comme journalières dans une usine de carton, qui, après avoir suivi la formation, ont réussi à être embauchées à plein temps. Selon elle, l’action de la caravane s’est avérée très populaire dans les villages. « Mais il y a un travail d’éveil et de conscientisation énorme à faire dans ces localités, vu les barrières de l’âge, des mentalités », explique-t-elle. « Dans certains milieux sociaux, les enfants sont persuadés que l’ordinateur équivaut aux jeux électroniques. Nous leur apprenons qu’il peut être un outil de travail, de recherche et d’évolution. » « Par ailleurs, poursuit-elle, nous nous sommes rendu compte, dans certains cas, que la technologie est une alternative très importante quand les apprenants souffrent d’un défaut d’éducation, ou qu’ils sont en situation de rattrapage scolaire. » À savoir que, même si la caravane est dotée d’équipements très modernes, les manuels, les fournitures et les certificats sont entièrement gratuits, ainsi que les cours eux-mêmes. Suzanne BAAKLINI Programme pour l’année 2004 Dans son programme d’accessibilité à l’informatique, la Fondation Saradar s’est associée avec plusieurs ONG et administrations publiques en 2004 : – La Voix de la femme libanaise, à Fanar, en janvier – Libami, à Sin el-Fil, en février – Afel et Dar el-Amal, à Sin el-Fil, en février – Les Dames de la charité, à Achrafié, en mars – Oum el-Nour, à Achkout, en mars-avril – Le ministère de la Culture, à Rayfoun et Kfardebiane, en avril et mars – L’Union des handicapés du Liban, à Chtaura, en mai et juin. Pour le programme destiné aux populations déplacées durant l’été 2004, les régions visitées seront les suivantes : – Rechmaya (Aley), du 28 juin au 24 juillet – Kfarchima (Baabda), du 26 juillet au 21 août – Maasser el-Chouf (Chouf), du 23 août au 11 septembre – Jezzine, du 13 septembre au 9 octobre.
La caravane de la Fondation Saradar promène son imposante silhouette entre les villages libanais, non pour transporter des vacanciers, mais pour propager le savoir-faire informatique. La cible : les populations défavorisées dans leur ensemble, les handicapés, les femmes et les enfants dans les localités éloignées, les déplacés, etc. Une manière dynamique de faire parvenir les...