Les Libanais parient sur un changement qui transcende la personne du président, affirment les réformistes kataëb

Le Mouvement réformiste kataëb (MRK) s’est réuni hier sous la présidence de l’ancien chef d’État Amine Gemayel et a publié un communiqué au cours duquel il a relevé que le projet de reconduction ou de renouvellement du mandat présidentiel est de plus en plus controversé, tant politiquement que sur le plan populaire. « Parce que les reconductionnistes eux-mêmes ont des difficultés folles à vendre leur projet, ou à le justifier, à l’exception de leur difficulté à se séparer du pouvoir ou à passer le relais à qui le mérite – sans compter que les Libanais ne sont pas friands, en règle générale, des longs mandats », affirme le communiqué. Dans tous les cas, poursuit le MRK, cette reconduction serait « un putsch », qui se fera « sous la contrainte » et grâce à l’intervention, « entre intimidation et terrorisme », des « services de sécurité et de renseignements ». Sauf que pour le mouvement présidé par Amine Gemayel, il y a plus important que l’échéance présidentielle en tant que telle. « C’est ce qui se passera après » qui compte : « Est-ce que les affaires du pays continueront à être gérées comme elles le sont depuis des années ? Ou bien tout cela changera ? Et si oui, comment ? Dans quelle(s) direction(s) ? Jusqu’à quel point ? Ce qu’il faudrait impérativement, c’est un changement qui transcende la personne du chef de l’État, quels que soient ses qualités, ses pouvoirs ou ses prérogatives », martèle le communiqué. Tout en soulignant que le pari des Libanais, pour cette présidentielle automnale, est un pari sur le changement certes, mais un changement qui ne se résume pas à la personne du n° 1 de l’État. Les Libanais, assure le MRK, veulent un changement réel dans la gestion de leurs affaires politiques, économiques et sociales. « Les Libanais parient sur le véritable retour d’un véritable État », conclut le communiqué.