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SOCIÉTÉ - 25 % des jeunes de 15 à 24 ans ont envisagé l’émigration Le défi du ministère des Affaires sociales, une véritable politique démographique

À l’occasion de la journée mondiale de la population, le ministère des Affaires sociales a organisé une rencontre avec des journalistes, à l’hôtel Holiday Inn-Dunes, pour débattre des « nouveautés sur les questions relatives à la population ». Une rencontre qui a permis de mettre au clair les priorités du gouvernement concernant la population libanaise et la démographie, même si celles-ci se situent encore bien en deçà des standards internationaux. La journée mondiale de la population, célébrée le 11 juillet, coïncide avec le dixième anniversaire de la conférence internationale sur la population et le développement qui s’est déroulée au Caire en 1994, à laquelle le Liban avait refusé de participer à l’époque, mais dont il s’inspire aujourd’hui, pour élaborer une stratégie de travail. Le représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement au Liban (Pnud), Yves de San, reprend en début de séance les propos du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, à l’occasion de la célébration de cette journée dans le monde. « Les gouvernements doivent relever un défi de taille, observe M. de San, car ils doivent adopter les stratégies les plus appropriées afin de trouver des solutions concrètes, réalisables et acceptables. Initiative qui ne peut, certes, se faire du jour au lendemain. » « De même, poursuit le représentant du Pnud, le rôle des médias est déterminant, car ce sont eux qui informent la population des réalisations des gouvernements dans ces domaines. » Collaboration entre le gouvernement et les médias Si, jusque-là, les questions relatives à la population et au développement n’ont pas vraiment figuré parmi les priorités du gouvernement libanais, il semblerait qu’elles représentent désormais un de ses soucis. C’est du moins ce qu’a affirmé le ministre Assaad Diab, insistant sur l’appui du gouvernement aux projets concernant la population et le développement, notamment ceux liés à la famille, à l’enfance, ou aux études démographiques. Aussi évoque-t-il l’importance du planning familial, mais aussi de la santé reproductive, de la prévention contre les maladies sexuellement transmissibles, de la nécessité de connaître les besoins du marché du travail, de l’égalité des sexes, des droits de l’enfance, des femmes et des handicapés, mais aussi de la résolution des problèmes de l’émigration, de la pauvreté et de l’environnement. « Les questions relatives à la population sont la porte d’entrée à toute opération globale de développement. » C’est dans ces termes que la directrice du ministère des Affaires sociales, Nehmet Kanaan, a présenté les initiatives du gouvernement dans les domaines de la population et du développement entreprises jusque-là. Des initiatives qui ont débuté en 1959, mais dont la majorité n’a jamais abouti. « C’est à partir de 1977 qu’émerge une prise de conscience des problèmes de la population du Liban, problèmes tant économiques que liés à l’éducation », explique-t-elle. Au fil des années, les efforts du gouvernement se poursuivent, et l’on prend conscience des conséquences de la politique éducative officielle sur le développement. Principale conséquence de la guerre, le problème des réfugiés devient une priorité pour le gouvernement. En 1993, avec la création du ministère des Affaires sociales, des stratégies sont fixées. Des chiffres dépassés Parallèlement, des études sont entreprises, afin de mieux cerner la population libanaise et d’en identifier les problèmes, et des comités sont mis en place pour leur trouver des solutions. En 2001, le document national pour la politique de la population prend sa forme finale, et les problèmes de l’émigration, des mouvements de population, de la démographie, de l’égalité des sexes, de la santé reproductive, de l’environnement, prennent une importance primordiale. À son tour, le diplomate Riad Tabbara, coordinateur des experts au sein du comité national permanent pour la population, expose quelques problèmes concernant la démographie mondiale, de même qu’il présente quelques chiffres sur la démographie libanaise. Il regrette, par ailleurs, le pessimisme ambiant dans la région, et plus spécifiquement au Liban. Aussi explique-t-il le problème du célibat au Liban comme résultant de l’émigration des jeunes gens. Une émigration qu’ont sérieusement envisagée 25 % de jeunes de 15 à 24 ans et 14,7 % des plus de 25 ans, selon une étude menée en 2002. Ainsi, en 1996, dans la classe d’âge des 20 à 24 ans, on trouvait 85 garçons pour 100 filles, alors que pour les 25 à 29 ans, on trouvait 70 garçons pour 100 filles. De plus, en 1970, 25 % des filles de 25 à 29 ans étaient célibataires, alors qu’en 1990, 46,6 % des filles de 25 à 29 ans l’étaient. Ces chiffres sont, certes, d’un grand intérêt, mais ils pourraient être mieux exploités s’ils n’étaient pas, en grande partie, dépassés. En effet, aucune statistique récente n’est citée dans les chiffres concernant la démographie ou les problèmes de la population. Le dernier chiffre de la population libanaise, estimée à 3 100 000, remonte, lui, à 1996. La tâche est immense. Le ministère des Affaires sociales semble prêt à relever le défi. Encore faudrait-il qu’il puisse lever les tabous relatifs à la mise en place d’une véritable politique démographique. Anne-Marie El-HAGE
À l’occasion de la journée mondiale de la population, le ministère des Affaires sociales a organisé une rencontre avec des journalistes, à l’hôtel Holiday Inn-Dunes, pour débattre des « nouveautés sur les questions relatives à la population ». Une rencontre qui a permis de mettre au clair les priorités du gouvernement concernant la population libanaise et la...