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PEINTURE Chagall, l'enfant du ghetto de Vitebsk à l'affiche à Fécamp (photo)

Le palais Bénédictine de Fécamp (Seine-Maritime) a rassemblé une cinquantaine d'œuvres de Marc Chagall (1887-1985) qui montrent combien ce peintre naturalisé français est resté marqué par son enfance dans le ghetto juif de Vitebsk, en Biélorussie. Une exposition. «Chagall avait ramené de son pays natal des visions et des thèmes que les peintres occidentaux avaient du mal à trouver, même dans les grottes de Lascaux, dans l'art populaire ou dans les dessins d'enfants», affirme l'historien d'art Roland Doschka. En témoignent les gravures de jeunesse un peu naïves de la série «Ma vie» comme «Le père», «Le feu dans la ville» ou «Maison à Vitebsk», datées de 1922. Quarante ans plus tard, son enfance russo-juive se retrouve dans ces hommes portant la torah sur cette lithographie de 1964 («Sur la neige») ou sur cette toile de 1965 («Le soir»). Entre-temps, Chagall est devenu un artiste reconnu qui a appris à dompter la couleur en se nourrissant de l'avant-garde de son époque, du cubisme au surréalisme, sans jamais pour autant rejoindre une école. Né en 1887, Moyshe Segal, devenu Marc Chagall, s'est initié à la peinture dans un atelier de sa ville natale avant de gagner Saint-Pétersbourg, puis Paris, où le mécène Maxime Vinaver lui finance une bourse. Dans la capitale française, il fait son apprentissage au contact de Cézanne, Van Gogh et Matisse. Fables de La Fontaine Il reviendra un temps dans la Russie bouleversée par la guerre et la Révolution et la quittera définitivement en 1923 pour Berlin, puis Paris, où il obtiendra en 1937 la nationalité française. Il s'affirmera en réalisant à la demande du marchand de tableaux Ambroise Vollard un travail sur Les Fables de La Fontaine empreint de réminiscences du folklore russe. «Se détachant de la moralité des Fables, Chagall voyage au cœur du monde fabuleux de La Fontaine qui fait écho à son propre univers», dit Danielle Gaudry, commissaire de l'exposition. Toujours pour Vollard, il entamera en 1930 un travail de longue haleine qui ne s'achèvera qu'en 1956 sur la Bible qu'il considère comme «la plus grande source de poésie de tous les temps». Pour exécuter ce travail considéré avec dédain par les surréalistes rétifs à son mysticisme, il se rend en Palestine, où il découvre avec émotion la terre de ses ancêtres avant la création de l’État d'Israël. À Fécamp, cet épisode est présent avec des gravures représentant Jossué s'apprêtant à passer le Jourdain, Le pardon de Dieu annoncé à Jérusalem ou Élie annonçant la pluie prochaine. En 1941, son exil aux États-Unis pour échapper aux persécutions antijuives marque une nouvelle coupure dans son existence. À son retour, il s'installe non pas à Paris mais en Provence, à Saint-Paul de Vence, où commence sa longue période dite «Méditerranéenne» qui en fera un artiste aimé du public et éclectique. Jusqu’au 26 septembre.
Le palais Bénédictine de Fécamp (Seine-Maritime) a rassemblé une cinquantaine d'œuvres de Marc Chagall (1887-1985) qui montrent combien ce peintre naturalisé français est resté marqué par son enfance dans le ghetto juif de Vitebsk, en Biélorussie. Une exposition.
«Chagall avait ramené de son pays natal des visions et des thèmes que les peintres occidentaux avaient du mal...