SMS - Chakib Cortbawi: Les jeunes doivent changer la donne (photo)

Cette rubrique vise à donner la parole à une personnalité active sur le plan politique, social, culturel, économique, ou sportif. Cette personnalité adressera spontanément un message court, une sorte de SMS aux jeunes. Cette semaine, nous avons décidé d’offrir cette tribune à M. Chakib Cortbawi, ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats et membre du Rassemblement de Kornet Chehwane: « Un processus est actuellement en cours, qui essaye d’amadouer les jeunes, de les obliger de s’adapter à la situation actuelle, à un pays non indépendant et corrompu. On tente de leur dire que telle est la norme, on essaye autant que possible de les apolitiser. Le pouvoir sait bien que les jeunes n’ont pas les mêmes soucis journaliers que les adultes. Nous avons nos familles, notre travail, nous sommes inquiets. Un jeune est beaucoup plus courageux, il n’est pas encore corrompu, il n’a pas les mêmes soucis. Cet élément très important qu’est la jeunesse forge l’avenir d’un pays, et le Liban n’est pas une exception. Le pouvoir et l’autorité syrienne qui est derrière lui font leur travail de matraquage sur cette jeunesse, qui s’est malheureuesment divisée en trois catégories: l’une est restée militante, la deuxième a perdu tout espoir et a quitté le pays pour des raisons politiques et économiques, et la troisième ne veut plus entendre parler de politique. Le devoir des jeunes militants et le devoir des parents est d’essayer de contrecarrer l’influence indirecte qu’a le pouvoir sur cette jeunesse pour qu’elle reste militante. C’est cette jeunesse qui va dicter l’avenir du pays. Ce n’est plus moi, ce n’est plus ma génération. Nous n’avons pas le droit de décider pour une génération future. L’influence des parents est la plus importante. Chez moi à la maison, l’influence fait que mes enfants restent au Liban. Et, bien qu’ils soient écœurés par la situation, ils n’ont pas perdu espoir. Les jeunes ont un devoir. Ils ont bien sûr des obligations vis-à-vis de leurs parents, mais ils ont un devoir envers leur pays et envers eux-mêmes, celui de ne pas abdiquer. Nul ne doit abdiquer lorsqu’il s’agit de l’avenir de son pays. Nos racines sont en question, et notre avenir aussi. Quel que soit l’endroit où nous allons, nous restons des étrangers. Nous ne sommes chez nous qu’au Liban. Ce n’est pas de la poésie, c’est une vérité, une réalité. Les jeunes doivent changer la donne, et je suis sûr qu’ils peuvent le faire. »