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Beyrouth-Ankara - Pour le ministre turc des Affaires étrangères, il faut encourager le secteur privé dans les deux pays Hariri : Les positions du gouvernement Erdogan font de la Turquie un acteur principal au Moyen-Orient

Aucun grand responsable turc ne s’était arrêté en visite officielle à Beyrouth depuis 21 ans. Abdullah Gül a rompu cet état de fait : il est au Liban depuis vendredi dernier, et il s’est entretenu, tour à tour, avec Émile Lahoud, Rafic Hariri et Jean Obeid. De la bouche du chef de l’État, le ministre turc des Affaires étrangères a entendu l’espoir de voir les relations entre Beyrouth et Ankara prendre encore davantage d’ampleur. « Les dénominateurs communs entre nos deux pays et nos deux peuples aideront à ce développement », a dit Émile Lahoud, en présence du chef de la diplomatie Jean Obeid. « La coopération économique et commerciale est enracinée dans l’histoire, et elle se doit de toucher les secteurs agricole et industriel », a-t-il ajouté, faisant part de sa satisfaction à l’égard du soutien d’Ankara aux causes arabes. Le locataire de Baabda a également évoqué avec son interlocuteur turc le dossier régional et l’Irak, estimant que l’application des résolutions internationales contribuerait au rétablissement de la stabilité et que l’implication onusienne dans les affaires irakiennes fera primer le dialogue sur la violence. Rappelant que le choix du Liban s’est toujours porté sur une paix juste, durable et globale, ainsi que son attachement au droit au retour des réfugiés palestiniens, Émile Lahoud a émis l’espoir de voir les initiatives visant à réduire les pressions que subit la région prendre forme dans les prochains jours. Quant à Abdullah Gül – qui a transmis au chef de l’État un message oral de son homologue turc, Ahmet Necdet Sezer, soucieux du développement des relations bilatérales –, il s’est employé à expliciter la politique de son pays en ce qui concerne les dossiers régionaux et internationaux. Soulignant que les points de vue libanais et turcs sont « convergents à plus d’un niveau », réaffirmant le souci de la Turquie de renforcer la coopération entre les hommes d’affaires des deux pays. Il a en outre explicité les efforts d’Ankara pour se joindre à l’Union européenne, espérant voir des résultats concrets avant la fin de l’année. Plus tôt dans la journée de samedi, le chef de la diplomatie turque participait à la réunion du conseil d’affaires libano-turc au Sérail, sous les auspices du Premier ministre Rafic Hariri. Une réunion (présidée conjointement par Wajih Bizri et Mohammed Habbab, représentant le monde des affaires du Liban et de la Turquie) à laquelle assistaient également, outre la délégation turque, le ministre de l’Économie et du Commerce, Marwan Hamadé, son collègue aux Finances, Fouad Siniora, l’ambassadeur turc Celaleddine Kart ainsi que le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Adnane Kassar. « Le monde arabe en général et le Liban en particulier aspirent à des relations arabo-turques plus solides, susceptibles d’accorder aux peuples de la région la force nécessaire pour faire face aux défis du monde d’aujourd’hui. Les positions sages et courageuses que l’actuel gouvernement turc a prises depuis son accession au pouvoir ont fait de la Turquie un acteur principal au Moyen-Orient et un ami intime qui croit en la stabilité de la région », a dit Rafic Hariri. Espérant que cette visite – qui vise à consolider les relations politiques et diplomatiques – « stimulera les relations économiques », le Premier ministre a souligné que les discussions en cours sur la mise en place d’un accord de libre-échange « sont entrées dans leur phase finale ». Et après avoir souhaité que les hommes d’affaires turcs donnent un coup de fouet à leurs relations avec le Liban et leurs collègues libanais, le n° 3 de l’État a réaffirmé sa volonté de voir son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à Beyrouth, « afin de dynamiser le développement des relations bilatérales ». Pour sa part, Abdullah Gül, qui s’est déclaré « fier » des liens historiques entre les deux pays et les deux peuples, a rappelé que le Liban et la Turquie « partagent maints caractères communs, y compris leur emplacement géographique, puisque les deux pays sont considérés comme voies d’accès à l’Orient pour les personnes venant de l’Ouest, et vice versa. Cette caractéristique ainsi que l’expérience commune et les compétences disponibles peuvent servir de base pour le développement de la coopération économique et commerciale, voire industrielle », a-t-il dit. Soulignant que les deux gouvernements « ont intérêt et sont déterminés à le faire, et croient dans le rôle prépondérant du secteur privé dans le redressement de chaque pays », il a précisé qu’il était tout à fait possible de miser sur l’expérience commune dans le domaine des affaires afin de consolider la coopération. « En encourageant le secteur privé, nous pouvons parvenir à une coopération économique fructueuse », a conclu le chef de la diplomatie turque, en donnant comme exemple le tourisme et tout le potentiel qu’il présente. Signalons que Abdullah Gül avait entamé sa journée-marathon samedi par un entretien avec son homologue libanais, Jean Obeid, axé sur la situation en Irak et le renforcement des relations bilatérales. « Notre discussion a porté essentiellement sur la nécessité d’un Irak démocratique unifié, qui entretient de bonnes relations avec son voisinage », a dit le locataire du palais Bustros lors d’un point de presse commun. « Nos points de vue sur l’Irak sont tout à fait convergents (...) Nous poursuivons nos efforts pour préserver l’unité du territoire et du peuple irakiens », a assuré, quant à lui, Abdullah Gül. Qui a révélé qu’Ankara de même que Beyrouth avaient adressé une invitation au chef du gouvernement irakien, Iyad Allaoui. Enfin, au sujet des réformes prônées par les États-Unis pour la région, il s’est aligné sur la position du Liban, qui rejette le « diktat » de l’étranger. Abdullah Gül a quitté le Liban hier pour la Syrie.

Aucun grand responsable turc ne s’était arrêté en visite officielle à Beyrouth depuis 21 ans. Abdullah Gül a rompu cet état de fait : il est au Liban depuis vendredi dernier, et il s’est entretenu, tour à tour, avec Émile Lahoud, Rafic Hariri et Jean Obeid.
De la bouche du chef de l’État, le ministre turc des Affaires étrangères a entendu l’espoir de voir les...