Les GI menacés par le lourd coût psychiatrique de la guerre

Les soldats américains en Irak sont menacés de dépression, d’anxiété généralisée et de stress post-traumatique, selon une étude qui évalue le coût psychiatrique de cette guerre chez ceux qui ont été la cible de tirs, ont tué, ou connaissent des personnes blessées ou tuées. Ces soldats sont confrontés à « un risque significatif de problèmes de santé mentale », affirme une équipe de chercheurs dirigée par le Dr Charles Hoge, dans une étude à paraître aujourd’hui dans la revue américaine New England Journal of Medecine. Les chercheurs ont réalisé une enquête auprès de plusieurs milliers de soldats appartenant à quatre unités américaines d’infanterie de combat déployées en Irak ou Afghanistan. Les questionnaires anonymes ont été remplis par les militaires, soit avant leur déploiement en Irak, soit trois à quatre mois après leur retour d’Irak ou d’Afghanistan. L’enquête ne concerne pas des soldats qui ont été blessés ou ont été retirés de leur unité pour mauvaise conduite. Les chercheurs ont constaté un lien étroit entre des expériences de combat (être la cible de tirs, transporter des cadavres, connaître quelqu’un qui a été tué, tuer des ennemis) et le stress post-traumatique. Cette étude « nous force à reconnaître le coût psychiatrique » de la guerre, écrit dans un éditorial le Dr Matthew Friedman. La prévalence du stress post-traumatique peut augmenter considérablement pendant les deux ans qui suivent le retour des soldats. Il est donc encore trop tôt pour mesurer l’ampleur du coût psychiatrique des opérations de combat en Afghanistan et en Irak, qui ont commencé respectivement depuis 2001 et 2003. L’équipe du Dr Hoge a également constaté que beaucoup de soldats souffrant de problèmes de santé mentale n’ont pas cherché à être soignés car ils craignaient la stigmatisation associée aux maladies mentales et que cela nuise à leur carrière.