Bosnie-Herzégovine La cavale de Karadzic entraîne une vague de limogeages

Le haut représentant de la communauté internationale, Paddy Ashdown, a démis hier une soixantaine de responsables serbes bosniaques accusés de soutenir l’ex-chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, en fuite depuis son inculpation par le TPI de génocide lors de la guerre de Bosnie. M. Ashdown, qui dispose de pouvoirs discrétionnaires en vertu de l’Accord de Dayton ayant mis un terme à la guerre (1992-1995), a également affirmé que « la Republika Srpska doit se débarrasser du cancer de l’obstructionnisme et de la corruption dans ses structures, et cela ne peut être réglé d’une manière efficace que par une intervention chirurgicale majeure ». Parmi les responsables démis figurent notamment le président du Parlement serbe bosniaque Dragan Kalinic et le ministre de l’Intérieur Zoran Djeric, mais aussi des cadres du Parti démocratique serbe au pouvoir. En réaction à cette initiative, le président de RS, Dragan Cavic, a affirmé que la communauté internationale a provoqué une « grave crise institutionnelle » à travers son action. Il a également estimé que cette décision rendrait service à des hommes politiques musulmans et croates bosniaques qui réclament l’abolition de l’entité serbe. Pour leur part, les États-Unis ont apporté hier, dans un communiqué du département d’État, un « ferme soutien » à l’action du haut représentant de la communauté internationale en Bosnie-Herzégovine.