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Grèce-République tchèque ce soir à 21h45 Le Portugal en finale, une première

L’équipe du Portugal, portée par tout un peuple, s’est qualifiée pour la finale de l’Euro 2004 de football en battant les Pays-Bas (2-1) en demi-finale hier soir à Lisbonne, au terme d’un match marqué par la tête de Cristiano Ronaldo et le culot de Maniche. En finale, le 4 juillet à Lisbonne, la Selecçao affrontera le vainqueur de la rencontre entre la République tchèque et la Grèce qui doivent en découdre dans l’autre demi-finale, ce soir à Porto (21h45). Face aux Néerlandais, les Portugais auront construit leur victoire en trois temps. En première période, c’est grâce à la tête du jeune prodige Cristiano Ronaldo (12 sélections/2 buts) qu’ils marquèrent le premier but (26). Dans le sillage de l’Anglais Wayne Rooney, le joueur de Manchester United confirmait là que cette XIIe édition de l’Euro est placée sous le signe de la jeunesse. Revenus des vestiaires, les hommes de Scolari parvinrent à enfoncer le clou grâce à un coup de génie de Maniche : le joueur du FC Porto (14 sélections/2 buts), décalé sur un corner de Cristiano Ronaldo, parvenait à tromper Van der Sar d’une superbe frappe enveloppée (58). Mais, malgré ses deux buts d’avance, le Portugal se fit ensuite très peur puisque, sur une action apparemment anodine, le malheureux Jorge Andrade marquait contre son camp (63), permettant aux Néerlandais, presque assommés par le but de Maniche, de revenir subitement dans le coup. Tripes C’est donc avec le cœur et les tripes, portés par leurs supporteurs, comme ils le firent déjà contre la Russie (2-0) et l’Espagne (1-0) au 1er tour, que les Portugais résistèrent aux assauts répétés des Van Nistelrooy, Makaay et autre Davids. Le gardien Ricardo, comme contre l’Angleterre en quart (2-2 a.p., 6 t.a.b. à 5), se montra ainsi décisif sur plusieurs actions chaudes. En face, l’équipe néerlandaise ne démérita pas, notamment lors de la seconde période. Mais il était déjà trop tard. Éprouvée après 120 minutes disputées en quart face à la Suède (0-0, 5 t.a.b. à 4) et par deux jours de repos en moins que son adversaire, elle ne fut, dans l’ensemble, pas suffisamment mordante pour faire la différence, à l’image de son ailier Arjen Robben, 20 ans et autre révélation de l’épreuve, passé à côté de son match. Après un échec en demi-finale du Mondial 66, puis deux autres au même stade de la compétition à l’Euro 84 et à l’Euro 2000, le Portugal accède ainsi pour la première fois de son histoire à une finale internationale. Autre performance : depuis la France en 1984, aucun pays organisateur de l’Euro n’était parvenu en finale. Une qualification historique qui promettait une nuit très longue aux millions de Portugais. En attendant mieux ? Grèce-République tchèque : surprise partie L’inattendue demi-finale de l’Euro 2004 de football entre la Grèce d’Otto Rehhagel et sa défense de fer et la République tchèque de Milan Baros et son attaque de feu réunit deux équipes que tout oppose, ce soir au stade du Dragon de Porto. Grecs et Tchèques ne partagent sans doute qu’une chose, un même objectif : une place en finale, dimanche à Lisbonne. Un sommet déjà atteint par les Tchèques, en 1976 (victoire de la Tchécoslovaquie sur la RFA), puis en 1996 (défaite contre l’Allemagne). Pour les Grecs, qui n’avaient jamais gagné un match de leur histoire dans une phase finale de Mondial ou d’Euro, il s’agirait en revanche d’une première. Et d’une sacrée surprise. « Nous y croyons, assure le défenseur Mihalis Kapsis. On peut aller en finale. » « On n’a rien à perdre, renchérit le milieu de terrain Giorgos Karagounis. Mais c’est une occasion énorme pour le football grec, il ne faut pas la manquer. » La Grèce, après avoir battu le Portugal (2-1) en match d’ouverture puis la France (1-0) en quarts de finale, en éliminant au passage l’Espagne (1-1), ne veut pas lâcher maintenant, si près de l’Olympe. Baros, le danger Rehhagel et ses hommes ont identifié le danger principal à museler côté tchèque : Milan Baros, meilleur buteur de la compétition (5 réalisations), auteur de deux des trois buts contre le Danemark (3-0) en quarts. Pour le priver de munitions, il faudra aussi aller chercher le ballon dans les pieds de Nedved, Rosicky et Poborsky, les talentueux pourvoyeurs tchèques. « Baros ? Je ne sais pas si c’est le meilleur attaquant du tournoi, lance Kapsis. Mais on sait qu’il va falloir le surveiller. » « Je ne vais évidemment pas vous dire comment on va faire, ajoute le sélectionneur Otto Rehhagel. Mais on va mettre en place un système précis. » Comme d’habitude, serait-on tenté d’ajouter, en songeant aux difficultés rencontrées par Zidane, Henry, Raul, Deco ou Figo face aux Hellènes. Les Tchèques seront-ils plus inspirés ? Parfois ballottés, menés trois fois au score au 1er tour et à la peine en première période contre les Danois, il leur a jusqu’ici suffi d’accélérer après la pause pour affoler les défenses. « On n’attend pas de savoir si notre adversaire va marquer, racontait le gardien tchèque Petr Cech après les quarts. Mettre la pression sur lui, c’est comme ça que vous vous créez des occasions. On a les joueurs pour. » Nedved, la menace « Cela va être très dur de les battre, redoute Baros. Mais si nous marquons le premier but, ils vont devoir jouer et on aura davantage d’espaces devant. » Les démonstrations contre les Pays-Bas (3-2), l’Allemagne (2-1) – avec une équipe bis – puis le Danemark, ont en tout cas fait des Tchèques, vainqueurs quatre fois en quatre matchs, les grands favoris de cette demi-finale. « Favoris? Peut-être, répond simplement le milieu de terrain Jaroslav Plasil. Mais on essaie d’oublier, et pour le moment ça marche. » Karel Brueckner, en homme d’expérience, préfère rappeler que les Grecs ont bénéficié de deux jours de repos supplémentaires. Mais le sélectionneur tchèque, privé du défenseur Martin Jiranek (adducteurs), sait que son équipe va devoir diriger les débats pour ne pas, comme la France, se laisser bercer par le rythme, digne d’un match amical (dixit Cech), imposé par les Grecs. Pavel Nedved, lui, devra en plus éviter de se laisser provoquer. Déjà averti contre le Danemark, le Ballon d’or 2003 manquerait une éventuelle finale en cas de nouveau carton jaune. Une donnée avec laquelle les Grecs vont sans doute essayer de jouer pour mettre la pression sur le capitaine tchèque. Nedved, Poborsky et Smicer, les trentenaires revanchards Rescapés de l’Euro 96 où ils se révélèrent avant de s’incliner en finale, les trentenaires Poborsky, Nedved et Smicer sont les seuls rescapés de cette épopée présents avec la République tchèque à l’Euro où ils ont l’occasion unique de s’offrir enfin un titre et une revanche. 30 juin 1996 à Wembley : l’Allemagne s’impose en finale de l’Euro 96 (2-1 au but en or), privant les Tchèques d’un sacre européen. Inattendue à ce niveau, trois ans après s’être séparée de la Slovaquie, la sélection tchèque frappe un grand coup. Au sein de celle-ci, on remarque un véloce ailier droit, Karel Poborsky, un inépuisable et fougueux milieu gauche, Pavel Nedved, ainsi qu’un attaquant prometteur, Vladimir Smicer. Huit ans plus tard, ces trois-là sont toujours présents dans la sélection qui s’apprête à défier la Grèce, ce soir, en demi-finale de l’Euro à Porto. À 32 ans, Nedved, capitaine et Ballon d’or 2003, ainsi que Poborsky, recordman tchèque de sélections (98), sont titulaires dans la très offensive formation qui s’illustre au Portugal. Victime de l’ascension de Milan Baros, Smicer, 31 ans, se contente, lui, du rôle de joker. À l’image des Portugais Figo et Rui Costa ou des Néerlandais Van der Sar et Davids, autres trentenaires qui devaient s’affronter dans la première demi-finale hier soir, ces trois joueurs sont issus d’une génération exceptionnelle mais qui n’est jamais parvenue à s’offrir une consécration internationale. Après un Euro 96 plein de promesses, les Tchèques ont en effet loupé les Mondiaux 1998 et 2002. À l’Euro 2000, après un excellent parcours qualificatif, ils ne parvinrent pas à sortir d’un groupe comprenant la France, les Pays-Bas et le Danemark. Homme providentiel En 2001, l’élimination par la Belgique (0-1, 0-1) en barrages du Mondial asiatique fut particulièrement mal vécue, Nedved hésitant sur le coup à mettre un terme à sa carrière internationale. Mais arriva l’homme providentiel, Karel Brueckner. En mélangeant habilement ces trentenaires avec une nouvelle génération regorgeant, elle aussi, de talents et championne d’Europe Espoirs en 2002 (Cech, Grygera, Baros), le sélectionneur a fait de l’équipe tchèque une redoutable machine à gagner, en témoigne son impressionnant parcours qualificatif : 7 victoires et 1 nul, 1re place du groupe devant les Pays-Bas, le tout conjugué à une série de vingt matchs sans défaite entre fin 2001 et le 31 mars dernier (défaite 2-1 en amical face à l’Eire). Relancés, les Tchèques sont désormais les grands favoris de l’Euro 2004. Un statut que les anciens, exemplaires depuis le début de la compétition (3 passes décisives pour Poborsky notamment), entendent bien assumer jusqu’au bout. Après tant de ratés, c’est certainement là une de leurs dernières occasions de remporter un titre et de s’en aller en beauté. Rien n’indique en effet qu’ils voudront prolonger jusqu’au Mondial 2006. Mais l’époustouflant parcours qu’ils réalisent actuellement peut aussi les inciter à prolonger leur bail. Raison de plus pour soulever la coupe le 4 juillet à Lisbonne.

L’équipe du Portugal, portée par tout un peuple, s’est qualifiée pour la finale de l’Euro 2004 de football en battant les Pays-Bas (2-1) en demi-finale hier soir à Lisbonne, au terme d’un match marqué par la tête de Cristiano Ronaldo et le culot de Maniche. En finale, le 4 juillet à Lisbonne, la Selecçao affrontera le vainqueur de la rencontre entre la République...