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Actualités - CHRONOLOGIE

Deux listes qui revendiquent l’appartenance à l’opposition Beit-Méry-Aïn Saadé : un imbroglio politico-familial

Le paysage électoral se précise à Beit-Méry-Aïn Saadé où deux listes complètes, qui revendiquent toutes deux leur appartenance à l’opposition, ont déjà été rendues publiques, à une dizaine de jours des élections municipales dans le village. Deux listes composées chacune de 15 personnes, dont 4 de Aïn-Saadé, et qui se disputent les voix des 2 000 électeurs maronites, des 600 orthodoxes et des 300 druzes. La Liste de Beit-Méry-Aïn Saadé au service du peuple, présidée par l’actuel président de la municipalité, Antoine Assaf, et appuyée, selon lui, par le courant opposant de la famille Moukheiber, s’est approprié le slogan du député défunt Albert Moukheiber, qu’elle nomme son « père spirituel ». Axant son action sur la continuité du travail au service de la population, elle regroupe, outre son président, MM. Sami Moukheiber, Georges Wakim, Georges Madi, Joseph Abdel-Massih, Anwar Rachid, Antoine Maroun, Joseph E. Raad, Milad Daoud, Michel Rouhana, Joseph Chédid, Élias Bou Ghosn, Élias Ghossoub, Rida el-Asmar et Salah Bou Aoun. La seconde liste, baptisée Liste de la solidarité et de la libre décision, prônant le changement, est présidée par Élie N. Raad et composée de Édouard Abi Fadel, Ernest Abi Hayla, Georges el-Bitar, Eddy Azar, Joseph Bou Aoun, Ghosn Bou Ghosn, Georges Daoud, Jean Madi, Salim Madi, Fadi Maroun, Ziad Rachid, Pierre Saba, Saouma Wakim ainsi que d’une femme, Claude Maroun. Une jeunesse opprimée Quant aux programmes présentés, ils se veulent tous deux au service du citoyen. L’actuel président, Antoine Assaf, raconte avoir été à l’origine de la mise en place d’un réseau d’égouts de 30 km, de la construction d’une station d’épuration des eaux usées, de l’aménagement de routes secondaires, d’un projet d’approvisionnement en eau de la région de 5 000 m3 et de la construction du siège de la municipalité qui sera notamment dotée d’une bibliothèque, d’un dispensaire et de locaux pour la Croix-Rouge et la Défense civile. Il envisage par ailleurs de mettre en place le réseau d’égouts dans les régions de Aïn Najem, Mountazah, Monte Verde et dans la zone industrielle mais aussi d’améliorer l’efficacité de la station d’épuration, qui, selon lui, n’est encore efficace qu’à 75 %. « Il y a encore beaucoup à faire. Nous n’avons pas eu le temps de nous occuper de la jeunesse », regrette-t-il, promettant la construction d’une école publique et technique, mais aussi, dans une prochaine étape, d’un club sportif, comme le réclament les jeunes de la région. De son côté, la Liste de la solidarité et de la libre décision propose un programme axé sur le changement et la qualité des prestations, notamment la construction de centres sportifs et de jardins publics, le réaménagement et la réorganisation des zones commerciales de Beit-Méry et de Aïn Saadé, l’égalité des chances pour tous les jeunes face aux opportunités d’emploi, mais aussi la création d’activités culturelles et sociales, dont le festival de Deir el-Kalaa. Le programme prône par ailleurs le respect de l’urbanisme et la transparence financière. Si l’ensemble des familles de Beit-Méry-Aïn Saadé sont représentées au sein de chaque liste, les alliances familiales semblent cette fois laissées pour compte au profit des appartenances politiques. En effet, ici et là, on revendique l’appartenance à l’opposition, on énumère le nombre de membres appartenant aux partis PNL, FL, courant aouniste, base kataëb, Renouveau démocratique, Kornet Chahwane ou Bloc national. La Liste de la solidarité et de la libre décision ayant en son sein notamment deux membres du courant aouniste, revendique même l’exclusivité de cette appartenance. Critiques sévères Dans ce climat préélectoral pour le moins électrique, la tension monte, notamment chez le jeunes. Les taquineries deviennent bisbilles et se transforment parfois en escarmouches ou même en querelles de rue. Antoine Assaf regrette le climat politique ambiant, au détriment des alliances familiales traditionnelles. Son concurrent, Élie Raad, trouve normales ces guéguerres de familles durant les élections. « C’est un jeu démocratique qui se déroule dans le respect de l’autre », juge-t-il. Quant aux pronostics, ils vont bon train. D’une part, la liste du président Antoine Assaf jouit de l’appui de la famille Moukheiber. Comme le veut la tradition, cette grande famille orthodoxe est, par personne interposée, à la tête de la municipalité depuis 50 ans (le président de la municipalité de Beit-Méry-Aïn Saadé ne pouvant être que maronite). De plus, M. Assaf est issu de la Hara, quartier populaire de Beit-Méry à haute densité démographique, dont il bénéficie du soutien absolu. D’autre part, Élie Raad est appuyé par une importante partie de l’opposition, alors que les critiques adressées à l’actuelle municipalité sont nombreuses et sévères: « Ils n’ont pas assez travaillé et ont souvent fait du mauvais travail, dit carrément Élie Raad. Nous ne leur accordons plus notre confiance. » Si M. Raad refuse d’en dire plus par discrétion, certains habitants, eux, ne se privent pas de vider leur sac. Ils reprochent à la famille Moukheiber (et donc à l’actuel président Antoine Assaf) d’avoir fermé l’unique club sportif du village de Beit-Méry, al-Ryadi. Un club qui appartenait au waqf orthodoxe et que les enfants du village fréquentaient gratuitement depuis 30 ans. « Aujourd’hui, déplore l’habitant qui désire garder l’anonymat, les jeunes n’ont plus de lieu pour se retrouver ou exercer un sport et passent leur temps au network. » Au milieu de ces accusations, une troisième liste semble se constituer : quelques noms sont lancés, mais cette liste n’est pas encore officielle. On cite Joseph S. Raad, Joseph Wakim, Michel Barakat, Roger Rouhana, Anis Najjar et Nada Semrani, des personnes constituant une force à la fois politique et financière. Anne-Marie EL-HAGE
Le paysage électoral se précise à Beit-Méry-Aïn Saadé où deux listes complètes, qui revendiquent toutes deux leur appartenance à l’opposition, ont déjà été rendues publiques, à une dizaine de jours des élections municipales dans le village. Deux listes composées chacune de 15 personnes, dont 4 de Aïn-Saadé, et qui se disputent les voix des 2 000 électeurs...