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Actualités - CHRONOLOGIE

Bkerké - Pétition de 157 352 signatures en faveur de Samir Geagea Sfeir revient à la charge : Il faut libérer tous les prisonniers politiques

Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a réclamé hier « la libération de tous les prisonniers politiques au Liban » et le déclenchement d’un processus de réconciliation nationale globale. Mgr Sfeir s’exprimait hier à Bkerké devant un groupe de camarades du leader des Forces libanaises en prison, Samir Geagea. Les compagnons de M. Geagea ont remis au prélat maronite une copie d’une pétition ayant recueilli 157 352 signatures pour la libération de Samir Geagea. Prenant la parole, M. Saoud Abou Chebel, l’un des membres de la délégation, s’est adressé à Mgr Sfeir en ces termes : « Répondant aux désirs de ceux qui veulent mettre fin à l’injustice, nous avons obtenu 157 352 signatures libanaises, pures et plurielles. Il s’agit de signatures pures parce qu’elles sont l’expression criante d’une volonté de rétablissement de la justice. Et elles sont plurielles parce qu’elles représentent la nation tout entière. » « Nous aurions souhaité, en recueillant les signatures, que vous puissiez voir les yeux des signataires brillant de joie. Plus d’un a dit : “Oui, il faut signer pour que justice soit faite. Oui, à l’avenir, à une rencontre pour faire allégeance au Liban, pour œuvrer à la mise en place d’une stabilité, et pour unifier les rangs dans le but de reconstruire” », a indiqué M. Abou Chebel. « Sans haine, sans défi et sans volonté de vengeance, nous leur avonns demandé de signer. Ils ont répondu avec conviction, mus par la voix d’une conscience motivée par la charité, qui est le sentiment le plus révélateur de l’humanité de l’homme », a-t-il poursuivi. Dénonçant l’incarcération de Samir Geagea, il a affirmé : « La politique des deux poids, deux mesures ne peut pas contribuer à instaurer un climat de confiance et d’entente. Elle ne mène nulle part ». « Les signataires de cette pétition ne veulent rien de plus que de pouvoir concevoir une seule nation, sans aucune différence entre une personne et l’autre. Et c’est ce que vouz avez toujours voulu, vous et vos prédécesseurs, parce que la gloire du Liban réside dans cela. Vous n’avez jamais fait la différence entre un citoyen et l’autre. Vous n’avez jamais perçu quelqu’un autrement que sous son aspect de citoyen et d’être humain », a souligné M. Abou Chebel à l’adresse du patriarche. Mgr Sfeir a répondu : « Nous avons affirmé hier que cette cause était juste et qu’avec vous, nous réclamons la libération de tous les prisonniers politiques au Liban pour l’établissement d’une réconciliation sincère et pour que tous les Libanais se retrouvent et s’épaulent pour la reconstruction de leur pays. » « Nous souhaitons vous voir unifier les rangs parce que la dispersion est synonyme de faiblesse et l’unité est symbole de force. Vous êtes venus aujourd’hui, et d’autres que vous sont venus hier. Nous aurions préféré que vous veniez tous ensembles, réunis, parce que l’unité accroît la puissance de votre voix. Vous serez ainsi mieux écoutés. Nous souhaitons que vos désirs soient réalisés, notamment en ce qui concerne la libération de tout prisonnier politique et la réalisation de l’unité nationale, sans laquelle il nous est impossible de préserver le Liban en tant que pays de la convivialité, de la liberté, de la souveraineté et de l’indépendance », a-t-il ajouté. Les députés taëfistes Le patriarche maronite a ensuite accordé audience à un groupe d’anciens députés signataires de l’accord de Taëf, regroupant MM. Nasri Maalouf, Osman el-Dana, Auguste Bakhos, Mahmoud Ammar, Michel Maalouli, Rafic Chahine, Tarek Habchi, Anouar es-Sabah, Pierre Daccache et Edmond Rizk. À l’issue de la rencontre, M. Rizk a rendu hommage aux positions de Mgr Sfeir, qui visent à « permettre l’application de l’accord de Taëf et de la Constitution libanaise, à consacrer la réconciliation nationale qui n’a pas eu lieu et à amender la loi d’amnistie, condition nécessaire pour parachever cette réconciliation ». Évoquant les dangers de la situation régionale, l’ancien ministre de la Justice a qualifié de « malsaine » la situation actuelle « au niveau de l’éparpillement du pouvoir et du manque de sérieux et de clarté dans la prise de décision et les échéances diverses ». « Le Liban a besoin d’une cohésion au sein du pouvoir et d’un peuple solidaire. L’absence d’unité au niveau de l’État sur un plan d’action clair est la raison principale pour laquelle le peuple est dispersé. C’est comme s’il s’agissait d’un état de quasi-séparation imposé par un pouvoir désuni à un peuple qui aspire à l’unité », a-t-il souligné. « L’état de fait doit changer, ce qui ne peut se réaliser que par une volonté libanaise unie et par des termes clairs », a conclu M. Rizk. Le patriarche maronite a en outre reçu le ministre de l’Information, Michel Samaha, avec qui il a procédé à un tour d’horizon de la situation aux plans régional et local. Il a également reçu une délégation de la Ligue du monde islamique, présidée par son secrétaire général, Abdallah ben Abdel Mohsen el-Turki. À l’issue de la réunion, M. Turki a a évoqué l’importance du Liban en tant que pays de convivialité et de coordination entre les religions et les communautés différentes. En réponse à une question, M. Turki a par ailleurs condamné les attentats terroristes dans la région : « L’islam et toutes les religions révélées rejettent le terrorisme, parce qu’il s’agit d’un crime organisé, qui vise à réaliser des intérêts illégitimes. L’Arabie saoudite fait face d’une manière déterminée à ce danger et a pratiquement annihilé ce phénomène. Le monde entier est concerné par le terrorisme, mais il faut d’abord se mettre d’accord sur le sens à accorder à ce terme. » Mgr Sfeir a enfin reçu le supérieur de l’Ordre basilien choueirite, l’abbé Boulos Nazha, le fils du vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Ahmed Kabalan, et une délégation du secrétariat général du synode maronite conduite par l’évêque Youssef Béchara.
Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a réclamé hier « la libération de tous les prisonniers politiques au Liban » et le déclenchement d’un processus de réconciliation nationale globale.
Mgr Sfeir s’exprimait hier à Bkerké devant un groupe de camarades du leader des Forces libanaises en prison, Samir Geagea.
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