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Le patriarche maronite réaffirme implicitement à Baabda son opposition à un amendement constitutionnel en vue de la présidentielle Sfeir : Une position fondée sur l’histoire

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a réaffirmé implicitement hier à Baabda sa position hostile à un amendement constitutionnel visant à permettre la prorogation du mandat présidentiel, soulignant qu’il s’agissait d’un point de vue justifié par l’histoire du Liban. Le patriarche, qui répondait aux questions des journalistes à l’issue d’un entretien avec le chef de l’État, Émile Lahoud, qui a précédé un déjeuner offert par le président de la République en l’honneur du cardinal-archevêque de Washington, Mgr Theodore McCarrick, a certes évité d’entrer dans les détails, soulignant même que chaque chose devrait intervenir en son temps. Cette dernière phrase a été mise en exergue par les milieux proches du pouvoir, désireux de souligner l’aspect positif de l’entrevue entre le président Lahoud et le chef de l’Église maronite. L’entretien a eu lieu avant l’arrivée du cardinal McCarrick à Baabda. Selon un communiqué de la présidence, les deux hommes ont passé en revue la situation dans le pays sous tous ses aspects. Ils ont évoqué « les échos positifs » des cérémonies qui ont eu lieu au Vatican en mai dernier à l’occasion de la canonisation du moine Nehmetallah Hardini ainsi que « les importantes prises de position » du pape Jean-Paul II, « le témoignage de son affection constante pour le Liban » et son insistance sur « le rôle de ce pays dans son environnement et dans le monde ». La discussion a également porté sur un certain nombre de questions intérieures et sur « la nécessité de sauvegarder les acquis obtenus par le Liban en renforçant l’unité nationale face aux développements qui surviennent dans la région », ajoute le communiqué. Le chef de l’État et le patriarche ont, en outre, évoqué la situation économique et passé en revue les solutions envisagées aux problèmes sociaux d’actualité. Ils sont tous deux « convenus de la nécessité d’accorder au social l’importance qu’il mérite du fait de son impact sur les difficultés que connaissent les Libanais dans leur vie quotidienne ». Vers 12h30, le cardinal-archevêque de Washington est arrivé au palais de Baabda, où il a été accueilli par le président Lahoud et le patriarche Sfeir. Les trois hommes se sont aussitôt rendus dans l’aile du palais réservée au président Lahoud pour le repas. Interrogé à sa sortie sur son entrevue avec le président Lahoud, le patriarche Sfeir a indiqué qu’il était venu à Baabda à l’occasion de l’invitation adressée par le chef de l’État à l’archevêque McCarrick, qui est « l’hôte du Liban ». « Nous avons discuté des questions qui font actuellement l’objet de débats », a-t-il ajouté. Prié de donner son opinion sur la situation qui prévaut au Liban, Mgr Sfeir a répondu : « On sait quelle est la situation d’ensemble et on n’a pas besoin de moi pour la décrire. Nous espérons simplement qu’elle va s’améliorer. » Évoquant la crise économique et sociale, le prélat a souligné combien elle était « mauvaise », tout en estimant qu’il « ne nous est pas possible de perdre l’espoir dans une amélioration ». À une journaliste qui lui demandait ce qu’il pensait des interprétations que les uns et les autres donnent à ses dernières déclarations au sujet d’un amendement de la Constitution, le patriarche a répondu : « Nous avons exprimé notre point de vue et c’est un point de vue fondé sur l’histoire. Pour le reste, je n’ai pas d’opinion. » Enfin, à la question de savoir s’il allait prendre ultérieurement une position plus précise à ce sujet, il a dit : « Chaque chose en son temps. » Pour les milieux proches du pouvoir, ces derniers mots expriment une position nouvelle et importante du patriarche à l’issue d’une entrevue qualifiée de « positive » et même d’« excellente ». Ces milieux en veulent pour preuve la satisfaction clairement affichée par le chef de l’État et Mgr Sfeir à l’issue de la rencontre. De sources informées, on souligne toutefois que la référence du patriarche à l’histoire du Liban est significative, dans la mesure où il répète souvent devant ses visiteurs que les expériences de prorogation de mandats présidentiels qu’a connues le Liban dans le passé n’étaient pas très encourageantes, à commencer par le cas du président Béchara el-Khoury, en 1949. Pour ce qui est de Mgr McCarrick, il devait exprimer à l’issue du déjeuner sa « grande affection pour le Liban et pour son peuple généreux ». « Les Libanais ont déployé de grands efforts après la guerre et sont parvenus à réaliser beaucoup de choses », a-t-il ajouté, soulignant que le Liban dispose aujourd’hui d’un « très grand président ». Certes, a poursuivi le prélat, « les circonstances environnantes, notamment les développements en Irak et en Terre sainte, ont des répercussions claires au Liban ». « Mais j’ai plein espoir dans la capacité des Libanais à surmonter les obstacles qui se dressent face à eux », a-t-il dit, faisant part de son « optimisme » quant à l’avenir du Liban. Mgr McCarrick, qui effectue une visite au Liban depuis vendredi dernier, a par ailleurs rencontré hier successivement le chef de la communauté druze, cheikh Bahjat Ghaith, le patriarche arménien-catholique, Mgr Nersès Bedros XIX, et l’ambassadeur des États-Unis, Vincent Battle.
Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a réaffirmé implicitement hier à Baabda sa position hostile à un amendement constitutionnel visant à permettre la prorogation du mandat présidentiel, soulignant qu’il s’agissait d’un point de vue justifié par l’histoire du Liban.
Le patriarche, qui répondait aux questions des journalistes à l’issue d’un entretien avec...