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crise - Une suspension de l’ordre de grève de mardi et mercredi n’est pas exclue Détente sociale face au réchauffement politique

Alors que le front politique se réchauffe progressivement avec la multiplication des prises de position favorables ou hostiles à une éventuelle prorogation du mandat présidentiel, la tension sociale commence à baisser au fur et à mesure que les tractations avancent entre l’État, la CGTL et les organismes économiques. Les trois partenaires sociaux ont tenu hier une réunion dans laquelle aussi bien la centrale syndicale que les organismes économiques ont vu le prélude à un dialogue sérieux. Le résultat direct de cette détente sur le front social pourrait se manifester dès lundi : le conseil exécutif de la CGTL pourrait en effet renoncer à son appel à la grève pour mardi et mercredi, afin de donner sa chance au dialogue. « Comme le dit l’adage local, nous voulons croquer le raisin... », a affirmé le patron de la CGTL au terme de la réunion présidée par le Premier ministre Rafic Hariri, en présence de deux délégations des organismes économiques et de la centrale syndicale, conduites respectivement par MM. Adnane Kassar et Ghassan Ghosn. Cet adoucissement de la position de la CGTL s’explique surtout par la coopération établie avec le patronat en vue d’un règlement de la crise socio-économique. « Nous pensons qu’il n’y aura de solutions radicales qu’à travers une collaboration et une entente avec la centrale syndicale. Nous sommes disposés à examiner tous les problèmes qui se posent, mais nous devons savoir que le chemin à faire, avant de parvenir aux solutions que nous souhaitons, est long. Il est nécessaire de travailler main dans la main », a déclaré M. Kassar à la presse. « En tant qu’organismes économiques, nous avons assuré (au cours de la réunion) que la situation actuelle ne peut pas durer. Nous devons nous attaquer aux problèmes fondamentaux qui intéressent la population. Il n’est pas permis que le citoyen ploie sous le poids des augmentations d’impôt. Toute la politique fiscale doit être révisée, et nous sommes disposés à discuter de tous les sujets qui se posent, même d’un éventuel réajustement des salaires », a ajouté le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth. Il a souligné que la commission technique formée conjointement avec la CGTL pour examiner les questions en rapport avec les taxes et les impôts entamera ses travaux dès que la centrale syndicale nommera ses représentants. Tout en reconnaissant l’importance des revendications de la CGTL (baisse du prix de l’essence, développement des transports, réajustement des salaires et révision de la politique fiscale) et sa disposition à en discuter, M. Kassar a jugé qu’il ne faut pas s’y limiter. « Elles restent partielles, surtout que l’État n’accomplit pas son devoir. Nous devons coopérer ensemble pour mettre l’État devant ses responsabilités », a-t-il encore dit. Prenant à son tour la parole, M. Ghosn s’est félicité des résultats de la réunion – même s’il juge qu’elle a tardé à se dérouler – dans la mesure où elle s’inscrit dans le prolongement de l’appel lancé il y a deux ans par la CGTL pour un nouveau contrat social qui sortirait le Liban de sa crise. « Nous pensons que c’est à partir d’aujourd’hui que le dialogue a commencé », a-t-il déclaré, en mettant en relief les réunions hebdomadaires ou bimensuelles qui se tiendront avec les représentants des organismes économiques ou les contacts qui seront entrepris avec l’État « pour qu’il assume ses responsabilités sur tous les plans, fiscal, financier et social ». Selon lui, ces tractations ne peuvent que déboucher sur des résultats positifs. Interrogé au sujet du sort de la grève, il s’est contenté de répondre en indiquant qu’il appartient au conseil exécutif de la CGTL de prendre une décision à ce sujet et qu’il doit lui exposer les résultats des contacts entrepris avec le chef du gouvernement et les organismes économiques. Le conseil de la CGTL doit se réunir lundi, soit la veille de la première journée de grève. M. Kassar devait intervenir pour souligner que la centrale syndicale « agit aujourd’hui en toute responsabilité » et qu’« elle réagira favorablement à l’appel lancé par tous pour la supension de l’ordre de grève, afin de donner sa chance au dialogue entre la CGTL et les organismes économiques, qui pourront par la suite se constituer en front uni pour dialoguer avec le gouvernement ». Ce à quoi M. Ghosn a répondu : « Comme le dit l’adage local, nous voulons croquer le raisin... », c’est-à-dire parvenir à des résultats.

Alors que le front politique se réchauffe progressivement avec la multiplication des prises de position favorables ou hostiles à une éventuelle prorogation du mandat présidentiel, la tension sociale commence à baisser au fur et à mesure que les tractations avancent entre l’État, la CGTL et les organismes économiques. Les trois partenaires sociaux ont tenu hier une réunion...