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Actualités - OPINION

Un objectif commun à tous : l’entente, avec ou contre l’adversaire !

C’est une bataille multiforme, avant la bataille. Les tractations battent leur plein, sur tous les fronts. Avec un mot-clé comme dénominateur commun : l’entente. Dans certains cas, il s’agit de mettre sur pied des listes de coalition groupant loyalistes et opposants. Dans d’autres, de résorber des divisions internes, au sein de chaque camp, pour affronter l’adversaire d’en face en rangs unis. L’opposition court après un minimum de cohésion. Elle a formé à cette fin des commissions de contact. Pour aboutir à des listes unifiées au Mont-Liban, région centrale et capitale. Mais pour l’heure, de l’aveu de cadres multiples, on se heurte toujours aux mêmes divergences d’optique opposant Kornet Chehwane à des formations diverses, dont le courant aouniste. Les multiples concertations organisées jusque-là n’ont rien donné. Bien que de tous les côtés on répète que la coordination et l’alliance sont une nécessité évidente. En ajoutant, de manière accessoire, qu’il faudra en tout cas que la compétition se déroule dans un esprit sportif parfait, dans les zones où il n’aura pas été possible de s’entendre. Car la règle, le principe, de la coopération n’a pas cours partout. Et des candidats relevant de la même pensée opposante vont, sans nul doute, se retrouver en vis-à-vis, sur des listes adverses. Les commissions citées s’efforcent dès lors de limiter la casse au maximum. D’éviter qu’il y ait une véritable dislocation politique généralisée. Notamment au Metn où nombre de listes concurrentes se trouvent truffées de candidats opposants. Pour ce qui est de Beyrouth, autre pivot politique de premier plan, l’opposition se concerte intensivement. Toujours afin de bien coordonner son action, ou ses tactiques. En vue de combattre les listes du pouvoir ou celles qu’il soutiendrait. Cependant, les efforts pour éviter une bataille dans la capitale se poursuivent. Des négociations tous azimuts ont lieu pour la mise sur pied d’une liste groupant toutes les forces politiques concernées, toutes les communautés, dans le respect des équilibres traditionnels et de la coexistence. Mais là comme ailleurs le chemin est semé d’embûches. Qui relèvent de la difficulté qu’ont les protagonistes à s’entendre même au sein de chaque camp. Un exemple entre autres : sous le label loyalistes, on trouve des lahoudistes et des haririens qui sont plus habitués à se regarder en chiens de faïence qu’à se serrer la main et les coudes. Ce qui complique encore les données, d’une manière générale, c’est la portée spécifique, gestionnaire, locale des municipales. Dans une localité déterminée, les alliances d’intérêts, souvent traditionnelles, n’ont évidemment rien à voir avec une quelconque idéologie ou avec la politique d’ordre national. Il n’est donc pas étonnant de voir que, çà ou là, des opposants s’entendent plutôt avec des loyalistes qu’avec leurs pairs contestataires. Le facteur dit du développement prend souvent le pas sur le reste, surtout en province. Où les considérations de clans et de familles restent primordiales. En tout cas, le pouvoir en tant que tel se montre fragilisé, dans cette épreuve. On voit ainsi des ministres appartenant au cabinet Hariri prendre le contre-pied du chef du gouvernement. En refusant l’adhésion de leurs représentants aux listes qu’il parraine, notamment à Beyrouth. Difficultés également du côté d’Amal et du Hezbollah. Qui cette année annoncent qu’ils abordent la bataille sous l’angle d’une simple coordination et d’une compréhension mutuelle, sans aller jusqu’à l’alliance comme pour l’édition précédente. En fait, c’est le Hezbollah qui refuse de renouveler le pacte. Parce qu’à son avis la bipolarité équivaudrait à un monopole qui mettrait sur la touche des éléments valables n’appartenant ni à l’une ni à l’autre formation. Les cadres du parti ajoutent qu’il est préférable de rechercher, au sein de la population, des échos largement consensuels, plutôt que de susciter des animosités par l’éviction d’ambitions légitimes. D’autre part, le peu d’enthousiasme du Hezb pour un pacte avec Amal s’explique, selon nombre de professionnels, par l’alliance que Berry a tissée avec un Hariri qui n’est pas particulièrement apprécié par le parti. Dont certains cadres vont jusqu’à souligner que l’un des objectifs essentiels reste de lutter contre la corruption. Ce qui les amène à ne vouloir traiter au Sud qu’avec de futurs édiles aux mains propres. Il convient enfin de signaler que le chef de l’État pourrait officialiser, en s’adressant au Conseil des ministres, sa position connue sur le concept développement des municipales ; en certifiant la parfaite neutralité de l’État. Et en appelant les Libanais à exercer leur devoir civique. Philippe ABI-AKL
C’est une bataille multiforme, avant la bataille. Les tractations battent leur plein, sur tous les fronts. Avec un mot-clé comme dénominateur commun : l’entente. Dans certains cas, il s’agit de mettre sur pied des listes de coalition groupant loyalistes et opposants. Dans d’autres, de résorber des divisions internes, au sein de chaque camp, pour affronter l’adversaire...