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Actualités - CHRONOLOGIE

Ligue arabe Amr Moussa à Beyrouth aujourd’hui, dans le cadre de sa tournée de replâtrage

Plus le sommet arabe, reporté par Tunis, tarde à se tenir et plus il lui sera difficile de prendre des résolutions unies. Car les défis de l’actualité dépassent déjà de loin les controverses sur le site, le timing, la restructuration de l’organisation panarabe. Ou même le débat sur les réformes et sur le projet américain dit de « Grand Moyen-Orient ». En effet, le problème principal, prioritaire, se cristallise dans la politique d’assassinat suivie par Israël. Qui, en quelques jours, a assassiné le fondateur du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, puis son successeur pour les Territoires, Abdel Aziz al-Rantissi. Provoquant une vague de fond de colère arabe d’autant plus accusée que George W. Bush a applaudi des deux mains au plan Sharon. Ce qui implique, notamment, le rejet du droit de retour des déplacés palestiniens, sujet extrêmement sensible pour le Liban. L’Europe, la Russie et la communauté internationale condamnent les assassinats perpétrés par Israël. Et soulignent de plus, au sujet du programme Sharon, que le tandem Sharon-Bush ne peut décider unilatéralement du sort du peuple palestinien. Autre front explosif, sanglant : l’Irak. L’insurrection y met la pression, notamment sur des contingents alliés des États-Unis au sein de la coalition, comme les Espagnols ou les Italiens. Tandis que les Américains se battent contre une double résistance sunnite et chiite, incarnée par la cité assiégée de Falloujah et par la milice du mehdi que dirige Moqtada Sadr. À Beyrouth, où l’on attend aujourd’hui le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, des sources diplomatiques informées soulignent que la mission de ce dernier, entamée dès le capotage du sommet de Tunis, est désormais articulée bien plus sur la liquidation physique des figures de proue palestinienne que sur la question des réformes dans la région. Bien entendu, aux yeux du monde arabe comme de la communauté internationale, les Israéliens font preuve d’un cynisme absolu quand ils prétendent que l’assassinat de Yassine ou de Rantissi relève de la légitime défense. Selon les sources citées, le sommet arabe devra voir par quels moyens l’on pourrait amener Bush à comprendre que son appui à Sharon encourage ce dernier à poursuivre ses crimes. Ce qui torpille, bien évidemment, la « feuille de route » à laquelle les USA prétendent tenir. Ces personnalités se demandent, par ailleurs, si le sommet pourra également persuader Bush de cesser la confrontation de ses armées avec la milice de Moqtada Sadr en Irak. Pour en revenir à Amr Moussa, les cadres cités indiquent qu’à la veille de l’assassinat de Rantissi, l’on était parvenu en principe à un accord : la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se déroulerait les 8-9 mai prochain et le sommet les 22-23 du même mois. Cet arrangement devrait être finalisé à la fin de la tournée de Moussa, et à son retour au Caire. Pour y rencontrer une nouvelle fois, aux fins d’annonce des dates, le ministre tunisien des AE, dont le pays ne renonce pas à la présidence de la conférence. Les sources diplomatiques concernées jugent tout à fait normales les sévères critiques lancées contre les propos de Bush par Moussa, à l’issue du dernier Conseil de la Ligue. Mais elles ajoutent que les condamnations verbales ne suffisent pas, et qu’il faut une action arabe résolue. Pour tenter de contrer les visées israéliennes. Par les voies diplomatiques courantes, étant donné que l’option de confrontation armée n’est pas actuellement possible. Cependant, ces mêmes sources notent que les préoccupations arabes peuvent sembler inadéquates. En effet, à quoi Moussa a dû consacrer une bonne partie de ses récents efforts ? À convaincre Tunis qu’il n’est pas essentiel de réunir les 22 souverains et chefs d’État arabes tous ensemble. À preuve que le sommet de Beyrouth, si important, n’avait groupé que 10 dirigeants de premier plan, Hosni Moubarak d’Égypte ou le roi Abdallah de Jordanie n’y ayant pas participé en personne. En tout cas, si le sommet a lieu fin mai, le président Lahoud pourra y être. Mais pas au milieu du mois prochain, car il doit se rendre au Vatican le 16, afin de participer aux cérémonies de canonisation du bienheureux Hardini. Ces détails seront discutés aujourd’hui avec Amr Moussa, que le chef de l’État verra dès son arrivée du Koweït. Et qui aura ensuite des entretiens, au cours d’un dîner, avec le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid. Puis, demain mardi, avec les présidents Hariri et Berry. Khalil FLEYHANE
Plus le sommet arabe, reporté par Tunis, tarde à se tenir et plus il lui sera difficile de prendre des résolutions unies. Car les défis de l’actualité dépassent déjà de loin les controverses sur le site, le timing, la restructuration de l’organisation panarabe. Ou même le débat sur les réformes et sur le projet américain dit de « Grand Moyen-Orient ». En effet, le...