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Actualités - OPINION

Vie politique - La Première magistrature en point de mire La trêve interprésidentielle toujours précaire

Les résultats des municipales et des moukhtaryates, surtout dans certains sites emblématiques ou sensibles, pourraient avoir un impact négatif sur les fragiles relations entre les dirigeants de l’Exécutif. Et, par voie de conséquence, produire des effets conflictuels non négligeables au niveau des stratégies concernant la présidentielle. Surtout s’il devait apparaître, ou se confirmer, que l’un des camps en présence aura combattu l’autre avec âpreté lors des municipales. Non pas par des immixtions illicites, puisque le pouvoir se déclare neutre, mais par le jeu d’alliances déterminées. En se politisant de la sorte, au sein même des allées du pouvoir, la prochaine échéance pourrait entraîner des répercussions sur les législatives de 2005. Mais le plus important, pour le moment, reste que les passes d’armes, même à fleurets mouchetés, risquent de conditionner la présidentielle. Par rapport aux deux principales perspectives envisagées : la reconduction ou l’élection d’un nouveau chef de l’État. Dans ce sens que dans l’un comme dans l’autre cas, les critères de base s’en trouveraient modifiés. Pour renforcer les chances de la prorogation, ou pour influer sur le choix d’un successeur, les lahoudistes ont besoin de voir les haririens perdre des points aux municipales. Notamment à Beyrouth et à Saïda, fiefs électoraux principaux du président du Conseil. Qui accuserait de la sorte un recul le handicapant aussi bien pour les législatives que pour la présidentielle. Dans la même logique, inversée, les haririens courent après un nouveau triomphe à Beyrouth et à Saïda. Une victoire aux municipales qui leur permettrait de rester en position de force lors des échéances suivantes. L’avènement à Baabda d’un ami ou d’une personnalité de bienveillante neutralité serait de bon augure pour les législatives. Et signifierait, en tout cas, que Hariri garderait le Sérail. Face à cette partie qui se joue entre les présidents, les professionnels de la politique comme des organismes économiques craignent que la trêve imposée par les décideurs ne vole en éclats. Ou ne devienne par trop empoisonnée. Ce qui accablerait davantage un pays socio-économique, ou financier, déjà exsangue. En général, il convient de le signaler, ces milieux estiment que la gravité même de la crise a paradoxalement du bon, en termes de proche avenir. Explication de texte : d’après ces professionnels, la reconduction est pratiquement hors de question, puisqu’elle signifierait, du même coup, la prorogation de la crise. Dans la même optique, il est inimaginable, à les en croire, que le choix d’un nouveau président ne se fasse pas en base de critères servant la cause, nationale, du redressement. Pour la bonne raison que les tuteurs n’ont aucun intérêt à voir le Liban plonger dans les abysses de la ruine. Ou se montrer incapable, faute d’une direction à la hauteur, de faire face aux défis futurs, extérieurs ou locaux. Selon un ministre, cependant, ceux qui plaident pour un président économiste sont autant dans l’erreur que ceux qui soutiennent qu’il faut un homme à poigne, capable de protéger le flanc de la Syrie. Pourquoi ? Parce que, répond cet officiel, le Liban a en réalité besoin d’un homme pour toutes les saisons. Qui sache réguler l’État, en laissant au gouvernement la responsabilité de conduire les affaires du pays. D’autant que le cabinet est comptable devant la Chambre. Et que le président a été privé de droit de vote en Conseil des ministres, pour bien signifier son rôle d’arbitre au-dessus de toute mêlée. Il s’agirait donc d’un guide, d’un arbitre. Plutôt que d’un pôle d’influence cherchant à imposer ses vues en tout. Et faisant obstacle, par exemple, à l’examen de projets destinés au Conseil des ministres, parce qu’il ne les approuve pas. La différence entre l’un et l’autre modèle, ajoute le ministre, est qu’un mentor ne bloque rien au départ. S’il estime qu’un plan ne convient pas au pays, il exerce son droit de prier le Conseil, ou le Parlement, de revoir leur copie. Émile KHOURY
Les résultats des municipales et des moukhtaryates, surtout dans certains sites emblématiques ou sensibles, pourraient avoir un impact négatif sur les fragiles relations entre les dirigeants de l’Exécutif. Et, par voie de conséquence, produire des effets conflictuels non négligeables au niveau des stratégies concernant la présidentielle. Surtout s’il devait apparaître, ou...