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JUSTICE - Dans une conférence de presse, le procureur rejette les critiques Addoum : « Le rapport préliminaire sur les émeutes de Hay el-Sellom n’était pas destiné à la presse »

La conférence de presse était attendue, surtout à la suite des réactions suscitées par la publication du rapport préliminaire sur les émeutes de la banlieue sud. Et le procureur général près la Cour de cassation, tout en se défendant de répondre aux critiques formulées par le Hezbollah, a quand même insisté sur le fait que ce rapport ne comprend que de grandes lignes, la véritable enquête judiciaire étant secrète. Et il ne constitue en aucun cas une décision judiciaire. Sévèrement critiqué, le rapport incriminé, distribué aux ministres, a été par la suité publié dans la presse, mettant en difficulté son auteur, le magistrat Adnane Addoum. Et celui-ci s’est empressé hier, dans une conférence de presse, d’expliquer sa véritable position. D’abord, selon lui, ce rapport ne devait pas être publié. Il a été transmis au Conseil des ministres, par le biais des ministres de la Justice et de la Défense, dans le but de lui permettre de se faire une idée de ce qui s’est passé. Mais il n’est ni définitif ni complet. Il a été établi en cinq jours, avec les données réunies à ce moment-là et il ne traite que des émeutes de Hay el-Sellom proprement dites, car l’affaire est tellement complexe que les enquêteurs ont été contraints de la diviser en plusieurs volets. Selon lui, ceux qui ont publié le rapport pourraient être passibles de poursuites. Car il était destiné à l’usage interne des ministres. En réponse au flot de questions des journalistes, le procureur Addoum a rappelé que, selon la Constitution, la justice est un pouvoir indépendant. S’il apporte aujourd’hui ces précisions, ce n’est pas pour faire plaisir au Hezbollah. Ce dernier, par le biais de ses députés, notamment Mohammed Raad, avait vivement critiqué les conclusions de l’enquête, qui éliminaient toute intervention étrangère dans les émeutes du 27 mai. « À travers le peu que je connais de la situation politique, je crois que la position du Hezbollah est définie par le parti lui-même et non par l’un ou l’autre de ses députés. En tout cas, ce n’est pas pour les rassurer que je tiens aujourd’hui cette conférence, mais pour préciser certains points à l’opinion publique : l’enquête judiciaire est secrète. Elle n’est pas achevée. Et jusqu’à la publication de l’acte d’accusation, aucun détail ne saurait filtrer », a déclaré M. Addoum, visiblement irrité par le tollé soulevé par le rapport préliminaire et perçu comme une tentative d’influer sur le cours de la justice. Il a ainsi tenu à préciser que les juges travaillent en leur âme et conscience et lorsqu’ils publieront leurs conclusions, étayées par les faits, chacun pourra alors faire des commentaires. Et que le Conseil des ministres prendra acte de la décision de la justice « au même moment que les citoyens ». Il a également précisé que les militaires impliqués dans l’affaire de Hay el-Sellom avaient été interrogés, et que, s’il s’avère dans le cadre de l’enquête que les responsables de la CGTL sont impliqués, ceux-ci devront comparaître devant la justice. La convocation de Siniora et Hmayed Dans un tout autre domaine, le procureur a confirmé l’arrestation de l’ancien conseiller du ministre de l’Énergie, M. Maged Constantine, impliqué dans le dossier de l’essence. Par contre, il a déploré le fait que, convoqués à deux reprises par le parquet, les ministres de l’Énergie, M. Ayoub Hmayed, et des Finances, M. Fouad Siniora, ne se soient pas encore présentés devant le juge. « Nous avons les moyens de les porter à se rendre à la convocation du juge, mais nous préférons ne pas y être contraints. La loi définit avec précision les cas dans lesquels un juge peut recueillir une déposition hors de l’enceinte du Palais de justice, mais aucun d’eux ne correspond à la situation des deux ministres. Nous espérons en finir avec ce dossier très bientôt », a dit M. Addoum. Rappelons que les deux responsables doivent être entendus sur la question du retard dans l’application de la décision du Conseil des ministres relative à la réduction du prix de l’essence. Mais les deux hommes se sont déjà expliqués devant la presse. Toutefois, cela ne peut être considéré comme suffisant pour la justice. M. Addoum a également évoqué plusieurs autres sujets : le retard du rapport sur le crash de Cotonou, la nécessité de retirer les encarts publicitaires qui portent atteinte à la moralité publique et la situation des prisonniers égyptiens à Roumieh. Concernant enfin la présence présumée dans les geôles syriennes, selon l’association Solide, des deux prêtres antonins enlevés en octobre 1990, il a indiqué qu’il n’y avait plus de prisonniers libanais en Syrie, ajoutant : « Les rapports de l’État libanais ont été publiés par la commission ministérielle concernée regroupant les services de sécurité, et qui a mené des enquêtes globales et minutieuses. Il est nécessaire de respecter les institutions, et nous ne pouvons pas imposer les rapports officiels par la force. »

La conférence de presse était attendue, surtout à la suite des réactions suscitées par la publication du rapport préliminaire sur les émeutes de la banlieue sud. Et le procureur général près la Cour de cassation, tout en se défendant de répondre aux critiques formulées par le Hezbollah, a quand même insisté sur le fait que ce rapport ne comprend que de grandes lignes,...