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Vie politique - Pour mieux scruter les marges de manœuvre locales Kornet Chehwane se focalise sur les développements régionaux

Comme le Liban est tributaire de la région, Kornet Chehwane consacre sa réunion extraordinaire de demain vendredi à l’analyse des retombées des événements qui s’y déroulent. Au menu, sans préjudice des faits de ce jeudi, la nouvelle donne insurrectionnelle en Irak ; les entretiens de Bush avec les leaders de la région ; les accusations lancées récemment par Israël contre le Hezbollah, soupçonné de monnayer les bombes vivantes palestiniennes. La Rencontre veut surtout voir, selon l’un de ses piliers, comment elle pourrait contribuer à prévenir des réactions, des secousses locales, suite à tous ces événements. Car déjà des pôles déterminés ont affiché des positions en flèche. Tandis que d’autres manœuvrent pour marquer des points, à la faveur des séquences régionales. En cherchant à contrer d’autres parties qui ont exploité des contradictions déterminées, en tablant sur des soutiens extérieurs, pour faire acte de présence. Bien évidemment, le pilier cité n’apporte pas de précisions pointues sur les éléments d’inquiétude qui semblent préoccuper Kornet Chehwane. Il est assez clair cependant que ces facteurs se rapportent aux marges de manœuvre que le groupe peut avoir par rapport aux échéances électorales appelées à se succéder dans les prochains mois. En commençant par les municipales pour finir par les législatives, via la présidentielle. En ce qui concerne le premier rendez-vous, cette personnalité indique que, sauf imprévu, le dossier est maintenant clos. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de perspective d’alliance subite avec le courant aouniste ou avec le Bloc national, à Jbeil, à Jounieh ou ailleurs. Les aounistes posent des conditions de principe qui semblent peu réalistes à leurs interlocuteurs de la Rencontre. À savoir qu’ils n’acceptent pas, même en sachant que les municipales ne sont pas de nature idéologique mais gestionnaire, de traiter avec des symboles du pouvoir, au sein d’éventuelles larges coalitions. De son côté, le Bloc national refuse de composer à Jbeil avec les partisans du courant Kataëb d’Amine Gémayel. Pourtant les représentants de cette tendance, notamment Kamal et Tannous Cardahi, se sont dépensés en efforts insignes pour parvenir à un accord avec le tandem Bloc national-courant aouniste. La même source rappelle que sur un plan général, les réunions tenues à Sodeco, chez le PNL, par une commission de synthèse opposante en vue de la constitution de listes unifiées ont débouché sur un fiasco complet. Tout comme à Beyrouth, l’opposition ne parvient pas, ailleurs à l’Est, à faire front uni. Kornet Chehwane en rend acte. Et décide donc de consacrer plutôt ses analyses à la situation régionale. Surtout que le séisme irakien risque de répercuter ses ondes de choc jusqu’au Liban, pour des considérations multiples d’empathie communautaire ou ethnique. Il est en effet très normal que les chiites se sentent concernés par le cas Moqtada Sadr, que les sunnites vibrent avec Falloujah et que les Kurdes d’ici ne se sentent pas indifférents à ce qui se passe dans la région d’où ils viennent. Il faut compter également avec les surenchères inévitables, démagogiques ou autres, que de telles situations conflictuelles entraînent sur une scène libanaise toujours balayée par les quatre vents soufflant de l’étranger. De plus, même si l’opinion locale se montrait peu sensible à ce qui se passe en Irak, elle ne saurait ignorer le ricochet direct des menaces israéliennes. Dirigées contre le Hezbollah et qui pourraient se traduire à tout moment par de nouvelles agressions contre ce pays. Mais Kornet Chehwane se préoccupe également des manigances de certains loyalistes. Qui soutiennent, une fois de plus, que l’Est opposant mise sur des bouleversements régionaux, en tentant d’obtenir des appuis extérieurs pour enclencher un changement radical à l’intérieur. Cette fois, certes, on ne va pas du côté de ces officiels jusqu’à parler de trahison, comme jadis. Mais enfin, le ton est à l’attaque et la Rencontre ne souhaite pas s’engager dans de tels dédales sordides, à un moment où la situation lui paraît si cruciale et si critique. Critique au point que certains avancent l’idée de la mise sur pied d’un comité de salut public national, comme la tentative en avait été faite au début du mandat d’Élias Sarkis, pendant la guerre domestique. Cette instance éphémère avait regroupé les leaders de tous bords. La reprise d’une telle formule, estiment ses défenseurs, permettrait aux Libanais de serrer les rangs, pour parer à toute éventualité régionale. En tout cas, toujours selon la même personnalité, il est probable que la Rencontre de Kornet Chehwane publie ce vendredi un communiqué clair. Évoquant les périls régionaux et réfutant tout soupçon de compter sur l’étranger pour engager un changement au Liban. Signalons enfin que, tout comme la Rencontre, le pouvoir pense que l’Europe devrait jouer un rôle actif pour calmer le jeu dans la région, notamment en Irak. Ce thème devrait faire l’objet d’une prochaine tournée diplomatique de Hariri sur le Vieux Continent. Philippe ABI-AKL
Comme le Liban est tributaire de la région, Kornet Chehwane consacre sa réunion extraordinaire de demain vendredi à l’analyse des retombées des événements qui s’y déroulent. Au menu, sans préjudice des faits de ce jeudi, la nouvelle donne insurrectionnelle en Irak ; les entretiens de Bush avec les leaders de la région ; les accusations lancées récemment par Israël...