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Actualités - CHRONOLOGIE

Moyen-Orient - Déjeuner des Ligues chrétiennes en l’honneur des ambassadeurs de la région Michel Eddé appelle les Arabes à « combattre le fanatisme »

Le président de la Fédération des ligues chrétiennes, l’ancien ministre Michel Eddé, a appelé hier les Arabes à un surcroît de solidarité pour défendre la Palestine et l’Irak mais aussi pour « combattre avec fermeté toute forme d’extrémisme, de fanatisme et de terrorisme civil ». M. Eddé s’exprimait lors d’un déjeuner offert par la fédération au Bristol en l’honneur des ambassadeurs des pays arabes accrédités à Beyrouth. Étaient présents notamment le ministre de l’Information, Michel Samaha, un certain nombre de prélats, parmi lesquels l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, et le métropolite grec-orthodoxe, Mgr Élias Audeh, le président de l’Ordre de la presse, Mohammed Baalbacki, ainsi que les ambassadeurs d’Égypte, de Jordanie, de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, du Koweït, des Émirats arabes unis, du Qatar, d’Oman et du Yémen. « Dans les circonstances que traverse le monde arabe en général et eu égard aux souffrances que connaissent, en particulier, les peuples palestinien et irakien, le retour de la solidarité interarabe et sa consolidation seraient la meilleure arme pour protéger nos pays face aux périls de l’éparpillement et des déchirements », a estimé M. Eddé dans un discours. Cette solidarité est également nécessaire pour éviter de « tomber dans les pièges de l’hégémonie sioniste absolue, qui constitue le fondement sur lequel les extrémistes sionistes bâtissent la politique actuelle d’Israël et ses pratiques », a-t-il ajouté, accusant ces « extrémistes sionistes » de chercher à imposer cette hégémonie « à la fois sur notre monde arabe dans son ensemble et sur chacun des États qui le composent ». « Nous avons expérimenté ici au Liban les tragédies de ces dissensions fomentées et destructrices, allumées principalement par Israël. Si au bout de plus de deux décennies de souffrances, nous avons pu résister et libérer notre territoire de l’occupation israélienne, nous ne pouvons qu’être reconnaissants aux pays arabes frères, qui nous ont aidés par leurs positions, leur soutien politique à notre cause nationale, ainsi que leur assistance économique et financière qui a contribué à la renaissance du Liban et à sa reconstruction », a poursuivi l’ancien ministre. « Dans le même temps, nous ne pouvons aussi que prier Dieu et espérer que la solidarité interarabe, à laquelle nous appelons en toute sincérité et insistance, permettra à vos chers pays d’éviter de connaître la même épreuve, et plus particulièrement ces guerres confessionnelles, sectaires et ethniques dont les signes avant-coureurs menacent aujourd’hui de plonger la région dans les plus noires des catastrophes », a-t-il dit. M. Eddé a ensuite rappelé qu’en février 1991, à l’issue de la guerre du Golfe, une conférence avait eu lieu au Vatican, à l’appel du pape Jean-Paul II, au cours de laquelle le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, était intervenu sur les causes de cette guerre et l’avenir du dialogue entre les trois religions monothéistes. « Le patriarche avait fait valoir ce jour-là que si, du point de vue militaire, les alliés pouvaient être considérés comme victorieux, il en serait autrement sur le plan diplomatique si leurs troupes se révélaient incapables de se présenter autrement qu’en forces d’occupation et si aucune véritable solution n’était trouvée à la question palestinienne sur la base des résolutions internationales », a-t-il indiqué. « Le patriarche n’avait pas oublié de souligner que cette guerre (du Golfe) n’avait rien d’une guerre de l’Occident contre l’Orient, pas plus qu’il ne s’agissait d’un conflit religieux islamo-chrétien », a-t-il noté. « Ces propos ont été tenus dix ans avant les événements terroristes du 11 septembre, à l’issue desquels une campagne sioniste de mobilisation a été mise sur pied de façon programmée pour essayer – et elle essaye toujours – d’entraîner notre région et le monde tout entier dans un prétendu affrontement entre les civilisations », a souligné M. Eddé. Selon lui, « il ne s’agit, en fin de compte, que de tenter d’allumer des guerres de religion qui seraient destructrices pour l’humanité entière ». « Le spectre de cette mobilisation plane aujourd’hui au dessus de nos têtes à tous », a-t-il ajouté. Pour lui, « rien ne pourrait nous en protéger qu’un surcroît de solidarité » sur la base des principes suivants : – promotion des « droits légitimes du peuple palestinien à édifier son propre État indépendant et viable en Cisjordanie et dans la bande de Gaza avec Jérusalem pour capitale » ; – défense de l’ « unité de l’Irak, de son territoire, de son peuple et de son État » ; – instauration d’« une paix juste et globale garantissant à tous les États de la région, y compris Israël, la sécurité, la stabilité et la tranquillité, en l’absence de tout racisme et de tout hégémonisme » ; – engagement à « combattre avec fermeté toutes les formes d’extrémisme, de fanatisme, de violence et de terrorisme civil, quelle que soit leur origine et à quelque religion qu’ils soient attribués ». « Par leur enseignement spirituel, les religions représentent l’espoir de justice et de fraternité sur la planète. Quant au terrorisme, il est le fait d’une désespérance, le fruit d’une rupture du dialogue avec l’autre, de la volonté d’ignorer ses droits et ses aspirations. Toute injustice commise dans ce monde constitue un terrain fertile pour le terrorisme et toute justice instaurée en est une prévention sûre », a conclu M. Eddé.
Le président de la Fédération des ligues chrétiennes, l’ancien ministre Michel Eddé, a appelé hier les Arabes à un surcroît de solidarité pour défendre la Palestine et l’Irak mais aussi pour « combattre avec fermeté toute forme d’extrémisme, de fanatisme et de terrorisme civil ».
M. Eddé s’exprimait lors d’un déjeuner offert par la fédération au Bristol en...