Médias - Le ministre de l’Information a participé au lancement d’un programme de la BBC Samaha : Il faut préserver la liberté du journaliste, du lecteur et du téléspectateur

C’est une véritable leçon de journalisme, ou plutôt de professionnalisme, que le ministre de l’Information, Michel Samaha, a donnée hier au lancement du nouveau programme de la BBC international Le dialogue médiatique à l’hôtel Phoenicia. Ce programme doit se prolonger jusqu’au 16 avril et les responsables de la radio sont venus à Beyrouth pour superviser ses débuts. M. Samaha a commencé par mettre l’accent sur le fait relevé par les journalistes de la BBC que Beyrouth reste la capitale de l’Information dans le monde arabe, d’autant que dans cette région, il n’existe pas une information unique, mais plusieurs façons d’aborder l’actualité. Dans cette période mouvementée, M. Samaha a invité les journalistes à être précis et objectifs sans chercher à faire du sensationnalisme. Il a salué au passage la déontologie et le professionnalisme de la BBC, surtout après la crise traversée par la chaîne, suite aux révélations sur l’équipe de Tony Blair. « Je ne veux pas vous donner de leçons, mais si je puis me permettre je voudrais vous demander à vous et à tous ceux qui travaillent dans le domaine de l’information au Liban, d’éviter de jeter de l’huile sur le feu et d’être aussi objectifs que possible dans la retransmission des faits, car nous traversons une période particulièrement délicate, où le moindre faux pas peut entraîner une catastrophe, tant les populations sont enflammées. Le sensationnalisme nuit à l’image des Arabes dans le monde, à notre crédibilité et à notre moralité. » M. Samaha a ensuite évoqué le colloque qui s’est tenu récemment au Koweït sur l’information dans le monde arabe, pour préciser qu’il a fourni un bon espace de dialogue. « Mais il faut apprendre à accepter les avis différents et faire en sorte que les divergences ne se transforment pas en conflits », a-t-il ajouté. Le ministre de l’information a insisté sur l’importance de la liberté, celle du journaliste dans la recherche de l’information et celle du lecteur ou du téléspectateur de choisir ce qu’il veut dans ce qui lui est présenté et de se forger sa propre opinion. « Ces libertés devraient être sacrées », a précisé M. Samaha. Interrogé sur les fuites au Conseil des ministres, le ministre de l’Information a déclaré que cela ne devrait pas être permis, « car aussi bien au Conseil des ministres que lors des réunions des commissions parlementaires, les débats doivent rester secrets, pour être fructueux et aboutir à des décisions constructives. C’est sur les décisions et la manière de les appliquer que doit être jugé le pouvoir exécutif, non sur la manière dont sont prises les décisions », a encore précisé M. Samaha.